Commercialisation de l’initiative riz : Les députés mettent le doigt sur l’échec

0

‘’ La providence nous a gratifié cette année d’une bonne pluviométrie et les techniciens annoncent déjà une production céréalière satisfaisante. L’expérience nous a cependant prouvé, plus d’une fois, qu’une abondante production ne rime pas toujours avec un approvisionnement correct et surtout durable des populations.

Parfois même, les bonnes campagnes agricoles se terminent par des pénuries graves. La gestion de l’abondance se révèle être aussi compliquée et aussi difficile que celle de la pénurie. Pour prévenir de tels paradoxes, le gouvernement doit, d’ores et déjà, mettre en place un système efficace de gestion qui préserve l’intérêt des producteurs tout en protégeant les consommateurs, comme les spéculateurs. Toujours dans le volet approvisionnement des populations, je me dois de saluer le sens de l’anticipation dont le gouvernement a su faire preuve, à l’approche du mois béni de Ramadan. Les mesures prises auraient pu assurer jusqu’au bout du carême l’approvisionnement des populations, n’eut été l’appât du gain de certains opérateurs économiques.

Mais la promptitude avec laquelle ils furent rappelés à l’ordre et à leurs devoirs civiques a permis d’endiguer les hausses amorcées. Le gouvernement tirera sans doute de cette situation tous les enseignements utiles pour l’avenir. ‘’ Dioncounda Traoré, au nom des députés, avait donc rappelé l’échec de la commercialisation de l’initiative riz, au cours de la présentation des vœux de l’Assemblée nationale au Président de la République, Amadou Toumani Touré. En effet, le gouvernement qui avait annoncé à grandes pompes l’initiative riz comme une réponse structurelle à la crise céréalière a très vite déchanté au moment de sa commercialisation.

A titre de rappel, le ministère de l’Agriculture s’était fixé comme objectif une production de dix millions de tonnes de céréales par an à l’horizon 2012. Il avait déclaré que cela permettra de satisfaire la consommation intérieure et de faire du Mali un exportateur net de céréales dont le riz. Cette vision, selon le gouvernement, s’appuie sur le potentiel existant en terre, en eau et en ressources humaines. Aussitôt après la production, l’Etat avait constaté un échec notoire de l’initiative. Au cours d’un débat à la télévision nationale, Jeamille Bittar, président de la chambre de commerce et d’industrie du Mali avait publiquement dénoncé l’absence du riz sur le marché. ‘’ Soit le riz est caché soit il n’existe pas ‘’, avait dit Jeamille Bittar au cours du débat. ‘’ Selon nos sources, ces déclarations avaient été mal perçues par le gouvernement qui s’était vite empressé de le lui faire savoir.

En réalité, il n’ y avait pas de riz sur le marché. Le président de la République, Amadou Toumani Touré, avait accordé des exonérations aux commerçants qui avaient importé du riz. Il convient donc de prévenir, comme l’a dit Dioncounda Traoré, de tels paradoxes. En effet, ils pourraient apparaître comme une démagogie gouvernementale. Le gouvernement avait indiqué, de manière péremptoire : ‘’Dans la perspective d’apporter une réponse structurelle à la crise céréalière généralisée et de mettre nos populations à l’abri des soubresauts des marchés internationaux, le gouvernement du Mali a décidé de mobiliser tous les atouts dont le pays dispose et les mettre en synergie dans une démarche volontariste à travers la mise en œuvre d’un plan d’opération permettant de réaliser l’autosuffisance du pays en riz dès cette campagne. ‘’ Comme l’ont indiqué les députés, le gouvernement tirera sans doute de cette situation tous les enseignements utiles pour l’avenir.

Baba Dembélé

 

 

Commentaires via Facebook :