Au Mali, en 2025, le changement climatique se traduira par des pertes de production de coton de l’ordre de 450 tonnes pour la localité de Bougouni, 1 600 tonnes pour Koutiala et 3 500 tonnes pour Dioïla. Ces données ont été rendues publiques, vendredi 19 décembre, par l’ONG Malifolkcenter au cours d’un atelier d’information et de sensibilisation sur le changement climatique qu’elle a organisé à l’intention des autorités communales, des responsables des services publics et privés de la région de Sikasso.
Le par l’action des hommes, la terre se réchauffe progressivement et considérablement. Les glaciers fondent, le niveau des eaux de mer monte entraînant des cas d’inondation dans plusieurs pays côtiers. Un changement climatique qui a des effets socio-économiques plus nuisibles en Afrique que dans d’autres parties du monde.
A en croire le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) d’ici à 2020, 75 à 250 millions de personnes vivant en Afrique n’auront plus accès à un approvisionnement adéquat en eau et seront confrontées à une pénurie alimentaire, avec une baisse de la productivité agricole de l’ordre de 50 %.
Au Mali, plus précisément, le changement climatique menace la prospérité sociale. Par conséquent, il constitue une préoccupation majeure et pour le gouvernement et pour les ONG. C’est dans cette logique que Malifolkcenter a organisé, vendredi 19 décembre, à Sikasso un atelier d’information et de sensibilisation à l’intention des autorités communales, des responsables des services publics et privés de la région. Les participants ont eu droit à plusieurs communications. Mais, celle qui a beaucoup intéressé les séminaristes, portait sur les "changements climatiques et leurs impacts au Mali".
Le Coordinateur de la politique énergétique et changement climatique de l’ONG, Pierre Dembélé, a soutenu que le changement climatique est essentiellement dû à l’effet de serre.
S’agissant de l’impact du changement climatique sur le secteur de l’agriculture au Mali, le conférencier a mis l’accent sur la baisse de la pluviométrie. Par conséquent, il a estimé que les pertes de production de coton, de l’ordre de 150 tonnes en 2005 pour la localité de Bougouni, pourront atteindre 450 tonnes en 2025.
Pour la localité de Koutiala, les pertes de production de coton sont estimées à 200 tonnes et 1600 tonnes respectivement pour 2005 à 2025. A Dioïla, ces pertes sont les plus importantes. Elles sont estimées à 1 500 tonnes en 2005 et 3 500 tonnes en 2025. Pour ce qui est du mil et du sorgho, les pertes de production se situeraient entre 80 tonnes en 2005 et 2 524 tonnes en 2025 selon les localités.
Pour le cas du riz pluvial, les pertes de production se situeraient entre 150 tonnes en 2005 et 470 tonnes en 2025 selon les localités. Toutes ces pertes de production de céréales et de cultures de rente exacerberont l’insécurité alimentaire et la malnutrition ainsi que la pauvreté.
Sur le plan de la santé des populations, les maladies tropicales telles que le paludisme pourraient s’étendre du fait de l’extension des zones favorables à la prolifération du moustique porteur de la maladie.
Au terme de sa présentation, M. Dembélé de s’appesantir sur les mesures d’adaptation aux changements climatiques. Dans le secteur de l’eau, la stratégie d’adaptation de Malifolkcenter consiste à récupérer les eaux de pluie. Dans l’agriculture, la mesure concerne l’ajustement des dates de plantation et des variétés de semences. Concernant le secteur de la santé humaine, Malifolkcenter préconise l’élaboration des plans d’action contre les canicules, les services médicaux d’urgence, la surveillance et le contrôle améliorés des maladies sensibles aux conditions climatiques.
A rappeler, enfin, que la cérémonie d’ouverture avait été coprésidée par le président de Malifolkcenter, Ibrahim Togola et le 2e vice-président de l’Assemblée régionale de Sikasso, Koua Gaston Dioma. M. Togola n’a pas manqué de saisir l’occasion pour demander aux autorités communales d’intégrer des actions d’adaptation aux changements climatiques dans les plans de développement.
Quant à M. Dioma, il a salué Malifolkcenter pour les efforts qu’elle est en train de consentir pour mieux informer les populations sur le phénomène du changement climatique.
Envoyé spécial à Sikasso
Abdoul Karim KONE