L”installation tardive de l”hivernage ne devrait cependant pas bouleverser les résultats attendus si le rythme des pluies se maintient.
Après s’être fait désirer pendant tout le mois de juin et même une partie de juillet, les pluies se sont véritablement installées depuis une quinzaine de jours. Ce démarrage en force a donné un coup d”accélérateur à la campagne agricole. Et malgré cette entrée tardive des pluies, l”optimisme est de mise dans les services techniques qui suivent le déroulement de la campagne à l”issue de laquelle on attend une production record de céréales.
Cela pour plusieurs raisons. Il y a d”abord le fait que les superficies des aires à cultiver pour cette année sont en nette extension. Ensuite, au plan phytosanitaire, la situation est jugée calme malgré la présence de quelques déprédateurs. Moussa Camara, le chef de division du programme de suivi, estime qu”au rythme auquel il pleut actuellement, les cultures vont normalement boucler leur cycle végétatif.
Selon le rapport du ministère de l”Agriculture sur l”évolution de la campagne agricole au 20 juillet, le cumul des pluies était normal à excédentaire dans l”ensemble. Toutefois, il était déficitaire dans la Région de Tombouctou, l”est de celle de Kayes, l”ouest des régions de Koulikoro et Gao, le nord de Mopti et à Ségou.
La reprise des activités pluviométriques a permis aux paysans d”emblaver des superficies plus importantes.
Les opérations de semis des cultures industrielles (coton) sont terminées. À ce niveau également, l”installation tardive des pluies a été le premier facteur de limitation des superficies cultivées en coton.
Pour le moment, 1894072 ha de céréales sont cultivés sur une prévision de 3524723 ha, soit un taux de réalisation des superficies de 53 %. Pour le cas particulier du riz, toutes gammes confondues, le taux de réalisation est de 191126 ha sur un objectif de campagne 533439 ha. Le taux de réalisation est de 35 %, selon les techniciens de la Direction nationale de l”agriculture. Au total, ce sont 2280611 ha qui sont cultivés tandis que le département en prévoit 4675305 pour la campagne.
Selon la note, les cultures ont connu des augmentations au niveau des superficies emblavées (49 %). Mais les réalisations restent faibles, exceptées pour le fonio, la maïs et le mil. Les causes des écarts sont essentiellement liés à la nature de la pluviométrie, expliquent les techniciens. Toutefois, au regard des résultats obtenus au cours des décades passées, l”on peut espérer que les objectifs de la campagne 2007-2008 pourront être atteints pour le mil, le sorgho, le mais et le riz irrigué.
L”état végétatif des cultures et l”aspect général des champs sont jugés bons dans l”ensemble. Les cultures sont au stade levée-feuilles pour les céréales et ramification pour le coton.
Au plan au phytosanitaire, il faut noter qu”un début de dispersion des oiseaux granivores (quelea-quelea) dans les régions de Mopti, Gao et Tombouctou a été traité avec un taux de mortalité de 80 à 90 %. Ceux de Ségou qui ne sont pas encore hors d”état de nuire ne représentent pas un grand danger pour les cultures. Dans certaines parties des régions de Ségou et de Kayes, ils ont tout même occasionné quelques dégâts.
Les autres prédateurs n”ont pas encore apparu, selon l”Office de protection des végétaux (Opv) qui prévoit cependant une éclosion des sauteriaux dans toute la bande sahélienne avec l”installation de l”hivernage. Les dortoirs de ces prédateurs se préciseront au cours de ce mois à travers les différentes aires habituelles de production dans les régions de Ségou, Mopti, Gao et Tombouctou.
Sur le plan hydrologique la situation décadaire a été caractérisée par une légère montée des niveaux d”eau dans les hauts bassins du Niger et le Sénégal. Ils étaient néanmoins inférieurs à ceux de l”année dernière à l”exception du Baoulé.
Concernant les intrants agricoles, il ressort que le taux de couverture a atteint environ 77 %. L”approvisionnement continue, les marchés régionaux sont bien fournis.
Pour ce qui est des semences sélectionnées, maillon essentiel de la productivité, les taux de couverture des besoins sont suffisants. Là aussi, l”installation tardive des pluies est en cause. Les taux les plus élevés sont enregistrés au niveau des cultures du mil (76 %), du sorgho (39 %) et du riz (65 %). Par contre, les taux les plus bas sont enregistrés chez le niébé et l”arachide. Pour le coton, 19002 T ont été mis en place sur une prévision de 20855 T, soit un taux de réalisation de 91 %
Des paysans continuaient à enlever des semences sélectionnées auprès des coopératives semencières.
En conclusion, la note estime que si les pluies continuent jusqu”en fin octobre-début novembre, et si la situation phytosanitaire est maîtrisée, les objectifs du plan de campagne pourront être atteints.
Synthèse de A. M. CISSÉ
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