Avec des pluies régulières, les semis retrouveront vigueur et la campagne ne sera plus menacée en raison de l’absence ou de la faiblesse des précipitations.
La campagne agricole 2013-2014 avait suscite beaucoup d’inquiétudes légitimes du monde paysan jusqu’à ces derniers jours. En effet, la pluviométrie à la différence de celle l’année dernière s’est présentée de façon irrégulière et était mal répartie dans le temps et l’espace. Cette irrégularité de la pluie a beaucoup affecté les semis et l’état végétatif des cultures, dessinait une campagne en dents de scie, même si la situation phytosanitaire connaît une certaine accalmie. De l’avis des spécialistes, la situation agricole ne serait pas aussi inquiétante qu’elle semble paraître. Qui plus est, le gouvernement a enclenché l’opération « pluies provoquées » afin de profiter pleinement des nuages qui se forment. Depuis l’entrée des avions en course, la situation a notablement changé. Le pays entier a ressenti les effets des bombardements de nuages avec des averses records pour certaines localités comme Tessalit, Bla ou San par exemple. Des inondations et des dégâts matériels (maisons effondrées, bétail emporté par les flots) ont été signalés à Tessalit et à San (inondation dans la plaine). Cette intervention s’est ressentie sur les niveaux de réalisations des semis. Ainsi le taux de réalisation des superficies cultivées toutes spéculations confondues est de 83,97% contre 89% à la fin du mois de juin. Les réalisations de superficies en riz tous systèmes de cultures confondus (maîtrise totale, submersion contrôlée et libre, pluvial) sont de 418.490 hectares contre 448.224 hectares en juin 2012, soit un taux de 48,11% contre 49,82% en juin 2012. Les cultures sèches (mil, sorgho, maïs, niébé etc) ont été cultivées sur 3.506.080 hectares contre 4.130.530 hectares à la fin du mois de juin 2012. Il faut relever que les objectifs de réalisations des superficies en cultures sèches pour la présente campagne sont de 3.416.474 hectares soit un taux de réalisation de 102,62%. Cependant dans l’ensemble les niveaux de réalisations sont inférieurs à ceux de l’année dernière. Ainsi, le fonio enregistre un niveau de réalisation de 115% contre 94,47% en 2012, l’arachide connaît un taux de 53%, le niébé pur 39,79% tandis que le niébé associé aux céréales connaît une progression de 134,83%. Le maïs qui devient de plus en plus une matière première de l’industrie de la transformation en raison de l’ampleur que commencent à prendre l’aviculture (poulet de chair et de ponte) et l’élevage bovin péri-urbain a enregistré un taux de réalisation de 109% contre 102,69% en 2012. Les céréales sèches comme le sorgho, le mil ne sont pas demeurés inactives. Le taux de réalisation des superficies en mil est de 73% contre 93,38% en 2012 et celui de sorgho est de 91% contre 89,03% en 2012. Le riz pluvial comme le nerica et celui de bas-fond connaissent une progression notable. Si le taux de réalisation du premier est de 70,23% contre 72,6% en 2012, le riz de bas-fonds a fait un bond intéressant de 76,8% contre 84,95% en 2012. Le riz irrigué et de submersion libre démarrent timidement, car leur rythme d’installation est liée à la crue des cours d’eau qui irriguent les champs. Ils connaissent un taux de réalisation respectif de 21,7% et 43,11%. De façon générale, les semis de riz et de certaines céréales et légumineuses se poursuivront dans le temps en fonction des opportunités qu’offrira la pluie. Le coton enregistre un taux de réalisation de 93,6% contre 100,5% en 2012, soit 505.414 hectares sur une prévision de superficies de 522.000 hectares. Dans le cadre de la subvention des engrais et des semences de maïs hybride, 417.074 paysans ont été recensés dont 58.398 femmes. Les opérations de recensement se poursuivent. Les quantités de semences de maïs hybride sont de 150,329 tonnes soit 50% des prévisions de campagne. Les quantités d’engrais placés auprès des paysans sont de 195.650,98 tonnes soit un taux de placement de 72%. Les opérations de placement se poursuivent normalement. Ce mois d’août annonce de bons augures pour la pluviométrie. Si cette tendance se maintient et que les pluies se poursuivent jusqu’en fin octobre, il y a de fortes chances que les paysans puissent récolter le fruit de leurs durs labeurs.
M. COULIBALY
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Emissions de gaz à effet de serre dans l’agriculture : LA FAO SOUTIENT LE PROGRAMME SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
Face aux effets de plus en plus manifestes du changement climatique sur les systèmes de production vivrière, il faut s’efforcer d’exploiter le potentiel de l’agriculture pour atténuer le réchauffement de la planète, recommande un nouveau document d’orientation de la FAO. L’agriculture est directement responsable de plus de 10% de toutes les émissions de gaz à effet de serre (GES) dues à l’homme, selon les données de la FAO. Mais de meilleures pratiques agricoles offrent la possibilité de réduire ces émissions et de piéger le carbone de l’atmosphère tout en renforçant la résilience des systèmes de production, selon le rapport National integrated mitigation planning in agriculture publié par le Programme sur l’atténuation du changement climatique dans l’agriculture (MICCA) de la FAO. Dans le même temps, la FAO met en garde: les progrès réalisés dans les plans d’atténuation des émissions de GES agricoles – ainsi que dans l’allocation de financements aux projets visant à affronter les effets du changement climatique dans le secteur agricole – ne sont pas à la hauteur des exigences. Le nouveau document d’orientation a pour vocation d’affronter ces lacunes en offrant des conseils pas-à-pas et des exemples de plans nationaux d’atténuation des GES dans les systèmes de production vivrière, tout en soulignant les opportunités existant pour les pays en développement d’obtenir des mécanismes de financement climatique pour l’agriculture. Des exemples de processus de planification en vigueur dans les pays en développement illustrent les différentes possibilités d’aborder les principaux éléments en fonction du contexte local et des approches participatives faisant intervenir les petits agriculteurs dans le processus. Si les opportunités et les processus de planification varient d’un pays à l’autre en fonction des circonstances locales, un certain nombre de principes généraux restent toutefois valables, soutient la FAO. Tout d’abord, les mesures d’atténuation dans l’agriculture devraient être insérées dans le cadre du développement agricole et de la sécurité alimentaire, en clarifiant dès le début de quelle manière celles-ci sont susceptibles de contribuer aux objectifs de développement national. La planification participative et la coopération intersectorielle seront essentielles pour la réussite des plans d’atténuation, indique le rapport. Les agriculteurs et autres parties prenantes doivent être impliqués dans l’établissement des objectifs, des actions et des cibles, à la fois pour générer un soutien et améliorer l’efficacité des politiques. Afin d’accéder aux financements internationaux et nationaux, les plans doivent être très spécifiques quant à l’évaluation du potentiel d’atténuation des politiques et mesures proposées. Pour obtenir le financement de projets, il faut aussi des systèmes fiables de mesure des impacts des politiques et de notification d’autres indicateurs de performance. Autre étape clé: recenser les obstacles à l’adoption par les agriculteurs des pratiques d’atténuation. De nombreuses pratiques agricoles susceptibles d’atténuer le changement climatique sont déjà bien connues. Il faut des politiques efficaces pour comprendre pourquoi les cultivateurs ne les adoptent pas, pour éliminer les barrières et faciliter l’application des techniques à plus vaste échelle. Le document de la FAO souligne qu’il est tout aussi crucial de déterminer comment les politiques et mesures d’atténuation seront financées. Certains pays soutiennent les activités d’atténuation dans l’agriculture essentiellement par le biais de lignes budgétaires fiscales et de politiques facilitant l’investissement privé, indique le rapport. Pour de nombreux pays, toutefois, le but essentiel de la planification de l’atténuation est d’attirer un soutien financier international afin d’aligner les plans sur les priorités des institutions nationales de financement.
Source FAO
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Subventions agricoles : VISIONS CROISEES
Tous les cinq ans environ, les membres du Congrès américain issus des milieux ruraux font équipe pour faire accepter une coûteuse extension de la politique agricole. Le Sénat a fait passer l’année dernière une loi garantissant des milliards de dollars de subventions aux exploitations agricoles, et la Chambre des représentants en a fait de même. Le projet de Farm Bills est du lobbying. Les politiciens n’ont jamais expliqué pourquoi l’agriculture américaine a besoin d’être dorlotée par le gouvernement. Les membres du Congrès sont plus préoccupés à s’emparer de subventions pour les agriculteurs de leurs États respectifs qu’à discuter ou débattre de l’intérêt des aides fédérales. Elles ne sont pas utiles. Les réformes agricoles des années 1980 en Nouvelle-Zélande le prouvent de façon spectaculaire. Face à une crise budgétaire, le gouvernement néo-zélandais décida de supprimer presque toutes les subventions à l’agriculture. Ce fut une sérieuse réforme puisque les agriculteurs néo-zélandais étaient habitués aux subventions massives et que l’économie du pays est plus dépendante de l’agriculture que celle des Etats-Unis. Malgré les protestations, les subventions furent abrogées en 1984. Près de trente subventions à la production ainsi que les incitations à l’exportation furent supprimées. Est-ce qu’il en résulta un abandon massif de l’agriculture et la fin des exploitations familiales ? Pas du tout. Bien sûr, il y eut une période de transition difficile pour les agriculteurs, mais peu d’entre eux quittèrent leurs terres, contrairement à ce qui avait été prédit. Seulement 1% des agriculteurs du pays ne réussirent pas à s’adapter et durent abandonner. La grande majorité des agriculteurs néo-zélandais prouvèrent qu’ils étaient des entrepreneurs expérimentés – ils redressèrent leurs entreprises, explorèrent de nouveaux marchés et redécouvrirent la rentabilité. Aujourd’hui, le secteur agricole néo-zélandais est plus dynamique que jamais, et les agriculteurs du pays sont fiers de prospérer sans l’intervention du gouvernement. Avant les réformes de 1984, les subventions étouffaient la production agricole en faussant les signaux du marché et en empêchant l’innovation. Beaucoup d’agriculteurs l’étaient simplement pour recevoir des subventions. Par exemple, 40% des revenus bruts des éleveurs de bœufs et de moutons provenaient des aides gouvernementales. La suppression des subventions fut un catalyseur pour les gains de productivité. Les agriculteurs néo-zélandais réduisirent leurs coûts, diversifièrent l’utilisation de leurs terres, cherchèrent des sources de revenus non-agricoles, et développèrent de nouveaux produits. Les agriculteurs devinrent plus attirés par des activités économiquement viables. Les données officielles viennent confirmer la réalité du terrain concernant l’amélioration de l’efficacité de l’agriculture néo-zélandaise après les réformes. La production agricole a stagné durant les années précédant les réformes, mais depuis, la production a augmenté significativement plus vite que dans les autres secteurs de l’économie néo-zélandaise. Depuis les réformes, la part de l’agriculture dans l’économie néo-zélandaise reste stable à 5% du PIB. Si on y ajoute les activités para-agricoles comme la transformation du lait, de la viande et de la laine, l’agriculture est estimée représenter 15% du PIB. En comparaison, la part de l’agriculture dans l’économie a chuté dans d’autres pays industrialisés.
Source Huffington Post