La campagne agricole 2012-2013 démarre avec beaucoup de difficultés qui se rapportent toutes au problème d’intrant. L’insuffisance notoire de l’engrais constitue une menace pour la réussite de la campagne. Le chef de service du secteur agriculture de Bougouni, M. Fousseini Diallo, donne des détails sur la problématique.
Le manque de l’engrais subventionné s’explique par le fait que Tokuna est le seul fournisseur qui ravitaille le Cercle. A cause du retard dans le payement des intrants des campagnes précédentes, des fournisseurs refusent de mettre l’engrais à la disposition des producteurs sous caution gouvernementale. Le comble est que les commerçants en complicité avec des paysans s’approvisionnent sur la dotation venue. Et c’est un système qui n’arrive pas à être maîtrisé jusqu’à présent. Ces paysans acceptent de jouer le jeu des commerçants et enlèvent les engrais pour les revendre aux commerçants pour des bénéfices de 500 à 1000FCFA. Et pour çà, des gens ont été interpellés par la gendarmerie en 2009.
Donc, tous ces problèmes conjugués font que nous avons des inquiétudes. Lors d’une tournée du DG de la CMDT et du président de l’APCAM, M. Bakary Togola, ils ont rappelé que le Mali envisage d’obtenir 1 million de tonnes de céréales pour la campagne agricole 2012-2013. Vue toutes ces contraintes, je me demande comment pourrait-on atteindre cet objectif ! a ajouté le chef de service du secteur d’agriculture.
A la question de savoir si les garde-fous existent pour empêcher les spéculateurs de provoquer la rupture de stock d’engrais et la surenchère au marché, M. Diallo affirme que son service fait un contrôle en amont et en aval. En amont, toutes les demandes de caution technique qui ne font pas foi sont vérifiées, un agent du service et le demandeur vont visiter la superficie pour laquelle l’engrais est demandé. En plus il est demandé à tous les citoyens de dénoncer les vendeurs d’engrais non agréés afin qu’ils soient appréhendés et mis à la disposition de la loi. Par ailleurs, nous avons constaté sur le terrain que le nombre de plaignants parmi les producteurs était important. M. Madou Coulibaly, cultivateur au village de Flaboula se plaignait que le 25 juin était sa 2è journée consécutive à la recherche d’engrais en vain. Afin que la politique gouvernementale pour la souveraineté alimentaire soit une réussite, il faudra veiller sur les spéculateurs.
Seydou KONE