Campagne agricole 2012- 2013 à l’Office du Niger : Les indicateurs affichent vert.

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Le moins qu’on puisse dire, c’est que la campagne rizicole 12-13 s’annonce très prometteuse à l’Office du Niger. Tout porte à croire qu’on risque de dépasser la prévision des 584271 tonnes de paddy contre 557936 tonnes l’année dernière en casier. A la date du 31 Août dernier les emblavures totalisaient en casier 81523,32 ha soit un taux de réalisation brute de 90,96%. Vu de prêt la zone de Kolongo a enregistré un taux de 100,42% suivie de Niono 99,71%, Molodo 98,71%, Ke-Macina 94,46%. Seules les zones de N’débougou (88,31%) et Kouroumari (78,40%) sont en deçà de la moyenne.

Amadou Boye Coulibaly DG office du Niger

Ce record de  production qui s’annonce peut s’apparenter à une réponse du monde rural face aux faux bonds que le fleuve lui a administré l’année dernière. En effet l’insuffisance de la crue du Niger a entrainé des sècheresses dans les zones à submersion contrôlée ou libre en amont et en aval de la zone Office du Niger. Celle-ci bien que sécurisée en terme de rendement a été obligée de porter secours à tous ces paysans sinistrés qui y affluaient. Conséquence la rupture de l’équilibre alimentaire dans beaucoup de familles. La campagne spéciale Pomme de terre a, autant que faire se peut, atténué une disette annoncée. Celle-ci a permis de faire bouillir les marmites et de financer en partie la contre saison en riz qui a concerné à l’époque 5000 ha.
Disposer d’une parcelle à maîtrise d’eau fut compris comme une aubaine au regard des souffrances subies par les riziculteurs des zones à submersions contrôlée ou libre. Ce constat a  provoqué  une prise de conscience généralisée dans les différentes zones ce qui expliquerait en partie les taux exceptionnels d’emblavure qui dépassent ceux de l’année dernière  malgré les cultures de contre saison.
    L’insolvabilité paysanne  à l’Office du Niger
Une menace pour l’agriculture familiale.
A l’Office du Niger à côté de l’agrobusiness tenu par les privés, se développe une agriculture familiale grâce aux efforts  de l’Etat et de ses partenaires au développement. Celle-ci a besoin pour son financement de lignes de crédit adaptées. Force est de constater que la confiance qui doit gouverner les relations entre créanciers et débiteurs est rompue de nos jours. Rares sont les organismes de crédit qui se pressent à prêter de l’argent aux exploitants de l’Office du Niger. Une situation qui risque d’hypothéquer l’avenir du crédit agricole dans cette zone. Pour le PDG de l’ON Amadou Boye COULIBALY, le problème relève de la gouvernance de crédit d’une part et d’autre du passage dans  la société de consommation d’un monde paysan sans y être préparé.
De l’entretien qu’il a voulu bien nous accorder, on retient que  le crédit était géré par l’Office du Niger qui le récupérait en nature lors des moissons dont le monopole lui revenait. Les taux de remboursement étaient presque de 100% car l’insolvable était le sinistré qui n’avait pas récolté. Avec la libéralisation des prix et du battage du riz, les impayés ont pris l’ascenseur car le remboursement relevait plutôt de l’engagement du paysan que de la pression  de l’ON. L’ère des associations villageoises et des tons villageois n’a fait qu’aggraver cette situation si bien que l’Etat a dû renoncer officiellement à certaines de ses créances vis-à-vis des paysans. Cette mesure a été comprise par certains comme une perche tendue à un monde qui noie dans une mare de dettes. D’autres par contre l’ont assimilée à l’impunité si bien que certains dirigeants d’association assimilent les prêts aux subventions.
La restructuration de 1994  faut-il le rappeler a recentré les missions de l’ON autour de la gestion de l’eau et des terres. Les fonctions commerciales et autres dévolues aux structures privées. Ainsi la zone fut couverte progressivement par le système financier décentralisé. Celui-ci, à l’opposé des banques classiques, a une approche plus simple et offre des services adaptés aux besoins des producteurs. Si bien qu’en deux décennies un organisme faîtière (Fédération des Caisses du Delta) est devenu un acteur clé du crédit agricole.
Cependant l’arbre ne devrait pas cacher la forêt au motif que la fédération cours au devant d’une banque route à cause de l’insolvabilité des paysans. Qui d’autre voudra s’engager encore quand l’organisme mis en place par les paysans eux-mêmes venait à déposer le bilan ?
Notre interlocuteur estime qu’il faille organiser un débat franc autour de la question (genre états généraux) pour exorciser le mal. Si la pauvreté peut être l’un des facteurs, il faut élargir la réflexion sur les nouvelles habitudes du monde paysan qui de plus en plus s’assimilent à celles des sociétés de consommations.
Comme les richesses ne croissent pas au même rythme que les besoins, les fossés qui séparent les deux courbes engloutissent chaque jour qui passe les producteurs. Qu’à cela ne tienne, pourquoi les femmes sont-elles plus solvables que les hommes à l’Office du Niger ? Et à qui profite le riz  qu’on y produit? Un autre débat qui s’ouvre.
MOC/ Lamine S

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3 COMMENTAIRES

  1. JE DEMANDE DE EST CE QUE L’OFFICE DU NIGER EST CONSCIENT DE L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE FRAPPE ACTUELLEMENT SES PAUVRES PAYSANS DONC CEUX QUI N’ONT PAS DE PARCELLE A CULTIVER.VOUS SOUVENEZ L’hivernage de 2010 à KOUROUMARI,Massaranzana,JITANGA,MOLODO AVEC LE DEBORDAGE DE LA RIVIÈRE DONT L’EAU A ENVAHIT TOUS LES CHAMPS, est ce que vous avez réparer les bordures de cette rivière? ET POURTANT AVEZ REÇU DES FINANCEMENTS POUR ENTRETENIR CES DIGUES OU SONT PARTIS CE FINANCEMENT L’office du Niger J’ÉTAIS A LA RÉPARATION DE CES DIGUES EN PLEIN D’HIVERNAGE,EST CE QUE VOUS AVEZ APPORTE SOUTIENT A CES PAUVRES PAYSANS? ARRÊTEZ VOUS DE TROMPER LES MALIENS.J’AI DES FRÈRES INSTALLES IL Y A PLUS DE 10 ANS QUI NE POSSÈDENT AUCUNE PARCELLE, EST CE QUE VOUS AVEZ SONGE DE SES GENTS PAUVRES?

  2. L’ANPE JE DEMANDE S’IL ON PARLE LE Chômage POURQUOI PAS DE DEMANDER A L’OFFICE DU NIGER D’OCTROYER DES PARCELLES AUX CHÔMEURS QU’ILS VEULENT CULTIVER JE CROIS QUE S’EST UN MOYEN DE LUTTER CONTRE LA PAUVRETTE ET LE CHÔMAGE.

  3. Bonjour l’office DU NIGER,ce que je ne comprends pas le Mali est un pays qui vit de l’agriculture,j’ai habité à Niono rural.Il y a des paysans qui se sont installés depuis longtemps et qu’ils ne posent mêmes pas un mètre carré de parcelle et pourtant on parle chaque jour le développement de l’agriculture. ET pourtant il y a eu des aménagements importants à niono de: SATOM,MCA,S.E.S.G etc.ET j’ai vu des dirigeants se procurent de ces parcelles devant les yeux impuissants des pauvres paysans qui ont fondé de familles.Est ce que si on ne donne l’arme à un soldat,est ce que la guerre pourrait être gagnée?
    Je demande si le Ministère de l’agriculture est conscient de ce qui passe à l’office du Niger pour ces pauvres paysans.Ils sont au nombre de plus de 20000 paysans qui n’ont pas de parcelle pour nourrir leurs familles.Est ce qu’il n’ait temps de revoir cette situation? VOUS SAVEZ MES SIEURS LECTEURS IL Y A TROP DE TRACASSERIE DES PARCELLES A L’OFFICE DU NIGER.

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