Campagne agricole 2011-2012 : La mise en œuvre du plan passé au crible par les acteurs du monde rural

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La direction nationale de l’Agriculture (DNA) organise, depuis le mardi 21 juin, une réunion de concertation sur le plan de la campagne agricole 2011-2012. L’ouverture des travaux de cette réunion de concertation de trois jours, qui prend fin aujourd’hui, a été présidée par le ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alhassane. Au cours de cette rencontre, il s’agit de faire le point de la mise en œuvre du plan de campagne 2011/2012, approuvé, le 6 mai 2011, par le Conseil supérieur de l’agriculture et de revenir brièvement sur les conditions dans lesquelles s’est déroulée la campagne dernière.

En ce début d’hivernage, la Direction nationale de l’agriculture a jugé opportun de faire le point de la mise en œuvre du plan de campagne 2011/2012 et de revenir brièvement sur les conditions dans lesquelles s’est déroulée la campagne dernière dont la contre-saison s’achève maintenant. Selon  le directeur national de l’Agriculture, Daniel Siméon Kéléma, la campagne agricole écoulée a connu un démarrage difficile lié à l’installation tardive des pluies et aux inondations enregistrées dans plusieurs zones agricoles. A le croire, pour cette la campagne, l’apport des pluies provoquées, à la demande des services techniques, a permis de corriger tantôt les déficits cumulés çà et là. Ce qui a permis aux cultures de poursuivre leur croissance et de boucler leurs cycles végétatifs dans les conditions jugées optimales. La production céréalière a été estimée à 6 418 071 tonnes. Ce qui correspond à un taux de réalisations de 64% de l’objectif fixé à 10 millions de tonnes de céréales à l’horizon 2012. Dans son discours d’ouverture, le ministre de l’Agriculture a évoqué les facteurs favorables pour atteindre les objectifs de production. Il s’agit,  entre autres, de la volonté politique avec notamment le programme Initiative riz qui a accompagné la mise en œuvre du plan de campagne à travers la subvention accordée sur les engrais de riz, de maïs, de coton et de blé et sur les semences de riz nerica, de sorgho et de niébé ; les mesures prises par les structures d’encadrement pour faciliter la mise en place des engrais ; le renforcement du dispositif d’appui-conseil par le recrutement de 100 nouveaux agents de base ; l’apport du programme de pluies provoquées et l’arrivée d’une crue favorable sur les principaux cours d’eau et le suivi hebdomadaire régulier et en temps réel de la campagne agricole instauré par le ministère de l’Agriculture.

La campagne 2011/2012, qui vient de démarrer, correspond à la 4è année de mise en œuvre du plan d’actions du ministère de l’Agriculture pour la réalisation du volet agricole du Projet pour le développement économique et social. (PDES). Il est bâti autour de six cultures : le riz, le maïs, le blé, le sorgho, le niébé et le coton. La production céréalière attendue est de 8 940 780 tonnes. Elle couvrira largement les besoins de la population estimés à 3 407 689 tonnes, soit un excédent céréalier de 3 669 184 tonnes. Avec un tel niveau d’excédent céréalier, le département a entrepris de favoriser les initiatives de transformation agro-alimentaire. Ce qui permettra de créer plus de valeur ajoutée et de favoriser l’essor de l’agriculture, a précisé Agatam Ag Alhassane. Des soles fourragères seront introduites dans les systèmes de production dans le but d’améliorer et de maintenir la fertilité des sols et de contribuer à l’alimentation des animaux. Les mesures d’accompagnement de la mise en œuvre du plan de campagne seront centrées autour d’actions comme la protection des cultures contre les nuisibles, la production de semences certifiées, la recherche agricole, l’appui-conseil, les aménagements hydro-agricoles (9645 hectares seront aménagés dont 7719 en maîtrise totale, 1801 en maîtrise partielle et 125 pour les autres types d’aménagement). La production de la fumure organique et les activités d’amélioration de la fertilité des sols et le suivi-évaluation de la campagne font partie du paquet d’activités de la DNA. Le ministre Agatham Ag Alhassane a exhorté les cadres de la direction nationale de l’Agriculture à rester vigilants sur la mise en place des intrants agricoles (engrais et semences certifiées) l’analyse du niveau des réalisations en semis/repiquage, la situation phytosanitaire, la présentation et la sécurisation des modèles de caution techniques 2011/2012 et la gestion de la subvention des intrants agricoles (schéma de gestion et mesures de sécurisation). A propos de la subvention des intrants, Agatam Ag Alhassane a saisi l’occasion de cette réunion de concertation pour demander à la direction nationale de l’Agriculture de veiller à la bonne gestion des intrants agricoles subventionnés en imposant le respect du guide y afférent.

"Je vous invite à réfléchir à toutes les mesures permettant de sécuriser et de pérenniser la subvention des intrants agricoles et ce dans l’intérêt du plus grand nombre, à savoir les paysans. Les événements enregistrés en 2010 à Kati et à l’Office du Niger ont mis en exergue l’efficacité du dispositif de gestion et de contrôle mis en place", a souligné le ministre.

 Il a invité les agents d’appui-conseil à tous les niveaux à un engagement responsable, avant féliciter les cadres de la DNA dont la vigilance a permis de déceler les tentatives de fraude. Cette vigilance a ainsi permis d’éviter au gouvernement de payer à des opérateurs des montants indus au titre de la subvention des engrais.

 "Je vous invite à redoubler d’efforts pour faire fonctionner tous les maillons impliqués dans la gestion de la subvention des intrants agricoles en toute transparence", a insisté Agatam Ag Alhassane. Il a indiqué, par ailleurs, que la direction nationale de la Météorologie prévoit un hivernage normal à excédentaire en terme de pluviométrie.

 

Visite du ministre de l’élevage et de la Pêche dans le Delta central du Niger

Le développement de la pêche au centre des préoccupations

La pêche constitue l’un des maillons essentiels de notre économie, avec une production annuelle de 100 000 tonnes dont 85 000 dans le Delta central du Niger. Si le nombre de pêcheurs est estimé à 260 000, plus d’un million de personnes vivent des retombées de la filière. Mais, celle-ci demeure confrontée à certaines contraintes :  manque d’équipements et de formation, insuffisance des infrastructures d’accueil, faible valorisation de la production halieutique, précarité sur le plan social et économique, enclavement des zones de production et faible organisation des pêcheurs. C’est le constat qui se dégage après la visite du ministre de l’Elevage et de la pêche dans le Delta central du Niger.

C’est désormais une tradition. A chaque visite de terrain, le ministre de l’Elevage et de la pêche organise des rencontres avec ses services techniques et les acteurs du sous-secteur élevage et pêche. De Niafunké à Diafarabé en passant par Youwarou, le ministre Bokary Tréta s’est mis, du 17 au 21 juin, à la disposition des communautés pêcheurs et éleveurs pour échanger avec eux  sur les défis et les préoccupations des deux secteurs. Ainsi, en ce samedi 18 juin, après la cérémonie d’inauguration sur la place de l’indépendance de Niafunké, le ministre de l’Elevage et de la pêche et son staff étaient à la rencontre des acteurs du sous-secteur élevage et pêche de la localité. C’était dans la salle de conférence du campement de Niafunké. Ses interlocuteurs ont, sans détour, partagé leurs préoccupations avec leur hôte du jour. A bâtons rompus, les communautés de pêcheurs ont demandé au ministre de mettre l’accent sur leur formation, l’aménagement des multiples mares comme celle de Boura dont superficie est estimée à 4 000 ha. A ces préoccupations s’ajoutent la construction d’écoles, suivant le mouvement des pêcheurs comme cela se passe chez les nomades et la construction des centres de santé et des points d’eau potable. Pour ce faire, les pêcheurs ont sollicité la prolongation du PADEPECHE. A toutes les préoccupations soulevées, les ministres et ses services techniques ont donné des apaisements. Le ministre a, particulièrement, insisté sur la nécessité d’organisation des acteurs de la filière. Car, selon lui, " toutes les politiques de développement passent par une grande capacité des organisations à la base". Bokary Tréta a aussi instruit à ses agents de faire la liste des mares du cercle et de recenser l’ensemble des campements de pêcheurs ayant besoin d’écoles.  De leur côté, les éleveurs ont souhaité la matérialisation des passages d’animaux dans l’ensemble du cercle, la création des points dans les zones exondées pour les animaux et la promotion du lait dans la localité. A ce sujet, la coopérative des éleveurs ont mis en place une mini-laiterie que le ministre  a visitée avant son départ pour Youwarou. Son démarrage effectif n’attend que l’électricité. C’est pourquoi, le ministre a promis à la coopérative des éleveurs une somme de 200 000 FCFA pour faire face à la facture du compteur estimée à 150 000 FCFA.

A Youwarou, le ministre et sa délégation recevaient, le 19 juin dans la salle de conférence du pied-à-terre,  les organisations sociales professionnelles de la localité. Ici, les problèmes de la filière pêche se résument à l’insuffisance d’équipements et de formation, d’agent d’encadrement sur le terrain, le manque de centre de santé et d’école pour les enfants des communautés pêcheurs et la prolifération de la jacinthe d’eau dans les cours d’eau. Dans sa réponse à toutes ces préoccupations, le ministre a invité, sans détour,  les pêcheurs à marquer le pas aux réalités du changement climatique en s’intéressant à de nouvelles approches comme le développement de la pisciculture. Les éleveurs ont, pour leur part, souligné comme difficultés l’insuffisance des espaces pastoraux. Leur matérialisation et leur sécurisation et le développement des bourgoutières ont été au centre des débats.

A Diafarabé, les  communautés pêcheurs rencontrent, pratiquement, les mêmes problèmes qu’à Niafunké et à Youwarou. A la différence que les responsables de la coopérative des pêcheurs de la localité ne sont pas passés par quatre chemins pour fustiger des exactions qu’ils subissent dans l’exercice de leur profession. Devant leur ministre, ils ont dénoncé avec force le comportement de certains agents d’encadrement qui se sont transformés en de véritables agents de répression contre les pêcheurs. Beaucoup de révélations  ont été faites sur la gestion des différents dons et la transgression des règles de capture du poisson au Mali. Le ministre a promis de sévir contre les coupables.      

Soumaïla GUINDO

 

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