Campagne agricole 2011-2012 :C’est parti!

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En donnant, samedi dernier à Samankô, le premier coup de tracteur, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, a officiellement lancé la campagne agricole 2011 – 2012.

Autour de lui, pour cette cérémonie, on pouvait remarquer la présence de plusieurs membres du gouvernement, dont ceux chargés du développement rural, Aghatam Ag Alhassane et Abou Sow, la Commissaire à la Sécurité Alimentaire, des présidents d’institutions de la République, quelques diplomates et un riche parterre de cadres évoluant dans le secteur agro-pastoral.

L’occasion était dont toute trouvée pour le maire de la commune du Mandé, Mamourou Kéïta, d’exprimer les principales préoccupations de ceux qu’il représente: détérioration de la forêt classée, déversement des déchets solides et liquides des Communes II et IV et, surtout, problèmes fonciers. «Si les autorités compétentes ne prennent pas leurs responsabilités, nous seront bientôt envahis et les différents projets qui nous tiennent à cœur, tel que le maraîchage, seront anéantis». Il faut reconnaît que cette commune abrite un grand nombre de structures qui concourent à la modernisation de notre agriculture. On y trouve l’usine de montage des tracteurs «Mali Tracteurs SA», le Centre d’Apprentissage Agricole, l’une des fermes agricoles les plus modernes au Mali, le Projet d’appui au développement des activités maraichères de Samankô, avec plus de 100 ha…

Le Président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola, lui aussi s’est très appesanti sur les problèmes qui menacent la zone de Samankô et, partant, le maraîchage. Dans une satire d’une quinzaine de minutes, il a tout d’abord fustigé les «Maliens qui acceptent de prendre l’argent de l’Etat en guise de dédommagement et ensuite se livrent à une bataillent acharnée contre les travailleurs qui veulent pratiquer du maraîchage. Ces personnes ne sont pas des patriotes. Elles ne pensent qu’à elles-mêmes. Elles ne savent pas qu’elles font du mal à des milliers de personnes qui en vivent!» a martelé le Président de l’APCAM.

S’agissant du problème foncier, il a interpellé le ministre en charge de la question: «il faut que les autorités compétentes en la matière prennent leurs responsabilités. Le projet qui est actuellement en cours permettra aux Bamakois d’avoir dans leurs assiettes des produits diversifiés. Au lieu de nous remplir le ventre avec des produits chimiques, nous ferions mieux de consommer ce que notre terre produit».

Bakary Togola d’exhorter, à cet effet, les opérateurs économiques à «soutenir les politiques, afin que le Mali mette en place des unités de transformation». Lui qui a la hantise du «Nanjini», n’a pas manqué de rappeler aux femmes l’un de ses messages préférés : «il faut assaisonner vos sauces au Soumbala et avec les légumes des jardins. On se sert du Cube Maggi pour castrer certains animaux. Nous en consommons chaque jour et je crois que les femmes cesseront d’en mettre dans nos met quand leurs maris n’assureront plus la nuit». No comment!

Plus de terres pour les femmes
Le Président de la République, Amadou Toumani Touré, qui venait tout juste de lancer la campagne, a rappelé sa «volonté présidentielle» qui veut que 10% des terres cultivables soient attribuées aux femmes et aux jeunes. «Cela ne veut pas dire que les jeunes et les femmes ne bénéficieront pas des 90% qui restent» a ajouté le Président de la République. Avant d’annoncer que, dans les prochains jours, des instructions seraient donnés aux ministres de l’Agriculture et des Domaines afin que «certaines mesures soient prises pour sécuriser le domaine foncier prévu pour accueillir les maraichers».

Auparavant, ATT avait expliqué la symbolique du premier coup de tracteur: «c’est une manière d’engager tout le monde et de formuler des bénédictions pour une bonne campagne agricole. Nous voulons aussi montrer aux producteurs de tout le Mali que nous sommes avec eux et que nous comptons les accompagner, où qu’ils soient».

Désormais, les houes, dabas, machettes, tracteurs, bœufs, semences, intrants et tous les autres outils seront mis à contribution pour que l’actuelle campagne agricole connaisse le même succès que celle de l’année dernière. Et surtout pour qu’elle atteigne les objectifs que s’est fixé le Mali: 8 millions de tonnes, toutes céréales confondues.

Paul Mben

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