C-SCPC et la CMDT : Les raisons de la colère

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L’atmosphère n’est pas au beau fixe entre la CMDT et les producteurs de coton. Ces derniers ont mis sur la place publique des raisons de leur colère, au cours d’une conférence de presse, tenue le dimanche dernier, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire à leur siège au quartier du fleuve. Il s’agit principalement des manœuvres en cours pour la dissolution du GIE en charge de la distribution des intrants agricoles et de la nomination de l’administrateur provisoire dont l’ordonnance gracieuse vient d’être annulée.

 Le bureau de la Confédération des Sociétés des producteurs de coton (C-SCPC) et la Compagnie malienne de développement textile (CMDT) ne filent plus le parfait amour. Les délégués venus des fédérations et des secteurs coton ont participé le dimanche dernier, à une assemblée générale extraordinaire dont l’ordre du jour portait essentiellement sur la situation qui prévaut entre leur faîtière et la CMDT qui n’est autre que sa partenaire traditionnelle et dont elle est actionnaire. Les travaux ont été sanctionnés par une conférence de presse.

Les conférenciers, le président Bakary Koné de la C-SCPC, son 1er vice-président et président de la fédération régionale Fana-OHVN, Tiassé Coulibaly et son trésorier général Mamadou Konaté ont tour à tour accusé la CMDT d’être à l’origine de l’ordonnance gracieuse n°32 du 1er septembre 2021 portant nomination pour 6 mois de Souleymane Fomba au poste d’administrateur de la C-SCPC. Ce qui, selon eux, est contraire à leur statut et règlement. C’est pour cette raison, disent-ils avec copie de la grosse en main, que la même ordonnance a été annulée par le tribunal.

Aux yeux des producteurs, les démarches en cours visant à dissoudre le GIE de distribution des engrais et intrants agricoles, pour le rattacher à la CMDT est une provocation. Selon Tiassé Coulibaly et Bakary Koné, le GIE existe dans toutes les coopératives paysannes que ce soit au Mali et ailleurs. Le leur a été créé le 1er janvier 2008 pour une durée de vie de 99 ans. La C-SCPC assure la présidence et le poste de secrétariat revient à la CMDT et à l’OHVN. Il vise à palier les difficultés qu’avait la CMDT à exécuter une distribution saine des intrants agricoles.

« Le statut et règlement intérieur du GIE ne peuvent être modifiés que 6 mois avant les élections au sein de la C-SCPC. Or, il n’y a plus d’élection », a expliqué M. Koné. Tiassé Coulibaly a ajouté que « les intrants agricoles sont exclusivement du domaine des paysans qui en sont les utilisateurs même si le processus se passe avec la CMDT qui les stocke dans ses magasins pour les mettre à la disposition des coopératives agricoles ». Pour eux, ramener les activités du GIE dans le giron de la CMDT, vise à assouvir des intérêts personnels inavoués.

 

Agendas cachés

Un autre acte pris et mal vu par les cotonculteurs, est le limogeage le vendredi dernier de l’administrateur général de la filiale CMDT de Kita, sans l’avis des producteurs. Les conférenciers s’accordent à dire qu’ils n’ont rien contre une telle décision prise par le service employeur de l’intéressé. Mais ils soutiennent les qualités de gros travailleur de l’administrateur révoqué. « Depuis qu’il a été nommé à ce poste, Kita a amélioré d’année en année son taux de production de coton de 31 000 tonnes à 74 000 tonnes la campagne dernière, l’année de boycott de la culture du coton à travers le pays», a indiqué M. Konaté de la filiale de Kita.

Bakary Koné et ses camarades producteurs jugent que des gens ont des agendas politiques cachés pour mettre dos à dos les paysans. Le président Koné a invité les autorités de la transition à rester vigilantes sur ce qui est en train de se tramer et qu’il juge préjudiciable au secteur cotonnier. Il a réitéré le soutien des producteurs au colonel Assimi Goïta pour ses efforts en leur endroit avec la hausse du kilo du coton graine à 280 F CFA et la baisse du prix des engrais à11 000 F CFA le sac.

 

Abdrahamane Dicko

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