Tenu du 30 septembre au 1er octobre 2019 sur la terre ivoirienne, le forum ouest africain sur le financement des engrains a vu la participation de la délégation malienne. Avec à sa tête M. MoulayeHamed Boubacar, ministre de l’Agriculture, la participation malienne a été plus que remarquable car le ministre a fait savoir la volonté malienne à travers le président de la République à vouloir faire de l’agriculture son cheval de Troie surtout qu’au Mali le secteur est une activité économique et culturelle. C’est ce qui explique la présence du Mali à cette importante rencontre. Il (Le Mali) dispose d’énorme surface de terre rame et est suffisamment arrosé. D’ailleurs, après la déclaration d’Abuja en 2006 qui demande de revoir à la hausse les quantités d’engrais qui vont être désormais utilisées sur les terres cultivables, d’atteindre au moins les 50kg à l’hectare, le Mali a été félicité lors de la rencontre d’avoir pu atteindre les 50, et même à aller au-delà.
Le ministre a fait savoir que le Mali est un pays agricole parce que l’activité principale du pays en terme économique est l’agriculture et elle occupe 80% de la population. Elle sert à nourrir toute la population et même des populations d’autres pays. Le Mali est un pays qui se voudrait, dans les meilleurs délais, être une puissance agricole. ‘’ Il est tout à fait normal, pas parce que le président de l’association des professionnels des engrais est un Malien, mais parce que le Mali se sent impliquer, intéresser, et voir son avenir dans la promotion de l’agriculture et par la valorisation de nos sols. Des sols qui sont utilisés depuis des siècles et des siècles, aujourd’hui sont fatigués. Il faut les revoir, les enrichir, les ré enrichir, et faire en sorte vraiment qu’il puisse répondre à un des soucis majeurs de la banque Africaine de développement qui se trouve être « nourrir l’Afrique ». Le Mali est un pays qui voit grand car après la déclaration d’Abuja, il y avait eu aussi la disposition de MAPOTO qui souhaiterait que les pays atteignent au moins 10% de leurs budgets pour le domaine du secteur agricole. Le président de la République du Mali, dans une vision purement politique a choisi d’aller jusqu’à 15% dans les questions budgétaires. Au Mali, l’agriculture est une activité économique, mais aussi une activité culturelle. Le Malien est, de par sa culture, un agriculteur. Alors il y a des problèmes, ça c’est sûr ; et ces problèmes ne sont pas que internes. D’abord, le premier problème qui a été posé hier par les professionnels des engrais, c’est d’abord le problème de financement et je crois que c’est d’ailleurs le thème principal du forum auquel nous participons en ce moment.
Pour parer à ce problème de financement, le Mali a mis à la disposition des producteurs une subvention de 2008 à nos jours, à des centaines de milliards. Mieux pour cette année, le Mali est allé au-delà de 30milliards tant pour les cultures céréalières que le coton, parce que le coton est un des premiers producteurs africains s’il ne l’est pas d’ailleurs.
Comment régler le problème de financement
Pour le ministre il faut régler le problème de financement en convainquant les banques. Parce que l’année bancaire ou l’année comptable n’est pas toujours en face avec l’année agricole. Nous avons quelques unités de productions dans nos régions même si c’est insuffisant pour un pays qui dispose des millions et des millions d’hectares à nourrir d’abord avant que ces parcelles ne nous nourrissent à leur tour.
On doit faciliter d’abord l’importation des engrais, de l’accès au financement pour les producteurs d’engrais, au financement pour les producteurs. Car l’agriculteur africain doit comprendre que l’agriculture est une affaire. Et c’est seulement quand il comprendra comme ça que c’est une affaire qu’il va mettre un business plein en place. Il va ressortir qu’est-ce qu’il peut gagner, qu’est-ce qu’il peut apporter et convaincre un banquier à lui mettre de l’argent en disposition.
‘’Si nous arrivons à résoudre ce problème de financement, nous allons régler le problème de la multiplication des unités de production. Nous avons par exemple de grandes herbes de phosphates au Mali. Tout le monde sait quel rôle, cet élément chimique joue dans la fabrication de l’engrais. Alors pourquoi aujourd’hui, ne pas penser à exploiter ce produit là et à le transformer et même à servir d’autres pays de la sous-région ? Donc, je pense qu’il y a aussi qu’il faut renforcer la recherche, parce que nous avons des sols qui ne sont pas toujours les même. Moi je dirai que dans le même pays, le Mali, le sol à Sikasso, va demander des nutriments que celui-là à Gao dans le Tilemsy ne demandera pas. Donc je crois qu’il faut encourager la recherche. Il faut continuer à faire des recherches pédologiques et comprendre quels sont les nutriments dont nous avons besoin à tel ou tel endroit ? Donc ça veut dire que nous avons également le problème de recherche qu’il faut régler.
Et il y a aussi ce problème d’engagement de paysans à comprendre qu’entre eux, le fournisseur d’engrais et l’état il doit avoir une complicité parfaite. Alors ce qui va nous amener à faire en sorte que les engrais arrivent à leurs vraies destinations. Il faut dire quand même qu’au Mali, c’est beaucoup de milliards quand on fait 30, 35, 36 milliards chaque année pour subventionner, ce n’est pas rien pour un pays comme le Mali, vu son budget, ses capacités économiques, sa situation en terme de sécurité.
Baba Moulaye estime que le Mali a fait le choix d’assurer la sécurité alimentaire, la souveraineté alimentaire, tout en répondant à l’autre forme d’insécurité. Parmi les cinq priorités de la banque africaine de développement, nourrir l’Afrique est bien positionné. ‘’Je pense qu’il va falloir tout de suite qu’on s’approprie les résolutions qui sortiront de ce forum et qu’un suivi rigoureux soit assuré. J’ai dit au président de WAFFF, qu’en tout cas au niveau du secteur agricole au Mali, nous allons être beaucoup plus proche de cette association par ce qu’il y va de la réussite de nos missions : celles de pouvoir nourrir nos populations. Et je crois qu’à partir du moment où la BAD s’est engagée, et hier je l’ai entendu, je sais également que ça va paraitre dans les résolutions, la BAD va appuyer ou accompagner en vue de faciliter l’accès au financement et d’essayer de résoudre ce problème de déphasage entre les différentes années c’est-à-dire l’année agricole et l’année bancaire si non l’année civile ou commerciale. C’est surtout ce suivi la, il faut être très attentif, il faut être vigilant et faire en sorte que les acquis soient consolidés et vraiment avoir des ambitions que nous allons dans l’avenir, atteindre si jamais nous assurons nos différentes bases.
Pour conclure, Baba Moulaye a remercié la BAD et le WAFFF pour l’organisation de ce forum et espère que plusieurs forums seront organisés dans les jours à venir.
SalimataSaré