COMMERCE DURABLE | 00h05 Dans le cadre d”un programme d”Helvetas, soutenu par le Secrétariat à l”économie, Migros et Switcher achètent du coton biologique et équitable au Mali. Mais l”offre ne répond pas à la demande.
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La saison des pluies vient de s”achever à Faragran. Laissant derrière elle des bouffées d”humidité dans la chaleur ambiante et la promesse déçue d”une belle récolte de coton. Cette année, il n”a pas assez plu, et pas au bon moment. Mais dans ce village situé au sud de la capitale Bamako, les producteurs savent au moins que le fruit de leur travail sera vendu à bon prix.
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Acheterà un tarif équitable
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Dans le cadre d”un projet de coton biologique lancé en 2002 par l”organisation de dévelop-pement Helvetas, les sociétés
rnMigros et Switcher se sont engagées à acheter cette matière à un tarif équitable pour en faire des habits et de la ouate labellisés Max Havelaar. Les producteurs en retirent ainsi 306 francs CFA par kilo (CHF 0.80) contre 160 pour du coton conventionnel, dans un marché miné par la chute des prix. Un tarif qui inclut des primes biologiques et équitables. La culture sans produits chimiques suscite donc l”engouement des paysans. Et pourtant, leur production ne suffit pas à satisfaire la demande.
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Accessible à tous
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En effet, après Migros et Switcher, des acheteurs comme Hess Natur, Mark & Spencer ou des entreprises françaises de
rntextile s”intéressent au produit. «Nous nous approvisionnons actuellement en coton africain équitable, mais la dimension environnementale viendra renforcer ce label», affirme Stéphane Lambert, directeur de TDV. Ce fabricant français de tissus pour vêtements professionnels estime que 10% de sa clientèle s”y intéresse et qu”elle atteindra 30% à l”avenir. Face à cette quête d”or blanc durable, Helvetas cherche à développer la filière et vient pour cela de s”allier avec la société cotonnière française Sagris, déjà impliquée dans la production équitable non biologique.
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Rentabilitéproblématique
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Mais pendant que le consommateur européen s”achète une bonne conscience, ne risque-t-il pas de privilégier une poignée de producteurs? «Non, car chacun peut le faire. Au sein de la famille, on se met d”accord pour savoir qui sera dédié au coton biologique, dont tout le monde profitera», assure Mamadou Cheick Konaté, de la Compagnie malienne de développement du textile, la société cotonnière du pays. Le responsable du coton équitable de Sagris, François Giraudy, est plus réservé. Afin d”aider l”ensemble de la filière, il préconise de confier la certification bio-équitable aux unions de cultivateurs conventionnels ou non , plutôt qu”à chaque producteur. «Ainsi, tout le monde s”améliore à travers le commerce équitable, car les unions doivent mettre en place une comptabilité, des inspections de qualité et une démocratie.»
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Reste que le tarif équitable n”est pas toujours un gage de sécurité financière pour les planteurs. Car avec un rendement moyen de 365 kg/hectare, contre 915 pour le coton conventionnel, le paysan ne gagne pas forcément plus. Sans compter que cette culture doit être alternée avec d”autres productions biologiques qui ont moins de débouchés.
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Mais ce n”est qu”une question de temps, assure l”organisa-tion des paysans biologiques maliens. Selon elle, la culture est rentable, mais l”arrivée constante de producteurs inexpérimentés dans une culture exigeante fait baisser les rendements. C”est d”ailleurs dans cet esprit qu”elle compte améliorer l”encadrement des cultivateurs.
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Tribune de Geneve, 10 Novembre 2007
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