Créée en 2002, l’Association semencière du Mali (Assema) a tenu le samedi 12 novembre dernier, sa 15ème assemblée générale ordinaire sous le thème, l’Apport des semences certifiées pour une agriculture performante, gage de l’autosuffisance alimentaire et nutritionnelle.
Dans son discours, le président de l’Assema, Drissa Coulibaly, a estimé que la nécessité d’avoir une organisation professionnelle représentant l’industrie semencière malienne s’imposait en vue de créer un cadre d’échange systémique d’informations et d’expériences dans les domaines de la technologie, la sélection, la multiplication, la production ainsi que le commerce des semences.
Son but est de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire en procurant aux producteurs agricoles des semences de qualité supérieure, c’est à dire à haut rendement et adaptées aux différents systèmes agro-écologiques du Mali. Selon lui, la création de l’Assema, le 24 décembre 2002, émane du souci des opérateurs privés, des représentants des firmes multinationales semencières, des représentants d’organisations paysannes professionnelles et des personnes physiques et morales investies dans les opérations de productions semencières de professionnaliser le secteur semencier à tous les niveaux.
« Nous ambitionnons d’emmener la filière semencière malienne dans le concert des niveaux d’évolutions internationales et l’amélioration des plantes tout en développant une industrie semencière locale performante favorisant les échanges », a indiqué Drissa Coulibaly. Pour ça, les acteurs de l’association projettent d’explorer toutes les opportunités de coopération et les synergies d’actions concrètes entre l’Assema et ses partenaires nationaux et internationaux. Toutefois, le patron de l’Assema n’a pas manqué de rappeler que les attentes sont loin d’être comblées du point de vue gouvernance et appui à la filière, impliquant hautement la responsabilité de l’Etat ainsi que les autres acteurs publics et privés, conformément à l’article 174 de la Loi d’Orientation agricole relatif à l’organisation des filières agricole au Mali.
A cet effet, le président, Drissa Coulibaly a invité tous les acteurs impliqués au développement du secteur semencier à joindre leurs efforts et expertises à ceux de l’Assema afin de développer chez leurs producteurs agricoles une vraie culture de l’utilisation des semences sélectionnées dans le but d’accroître de façon significative la production et la productivité agricole Mali, gage d’une sécurité alimentaire durable.
Pour sa part, le Secrétaire général du ministère du Développement rural, Daniel Siméon Kelema, a laissé entendre que la filière semencière a connu une évolution intéressante ces 5 dernières années au Mali. Pour lui, ses acquis doivent être renforcés afin qu’à moyen terme, tous les exploitants agricoles du pays (exploitations agricoles familiales et entreprises agricoles) puissent utiliser les semences certifiées sur les parcelles. Toutefois, le représentant du ministre du Développement rural a souligné que les succès indiqués ne doivent cacher les difficultés auxquelles se heurte la promotion de la filière semencière qui sont entre autres : l’insuffisance de ressources pour réaliser de façon efficace les activités de contrôle au champ et de certification, le pouvoir d’achat des producteurs et la faible surface financière de certaines coopératives et l’éloignement des sites de dépôt des semences etc.
Pour se faire, il a invité les services techniques de l’agriculture, l’Association semencière du Mali, les coopératives semencières, l’ONG Malimark, entre autres, à envisager les mesures fortes permettant de lever les contraintes signalées plus haut. Il se dit convaincu que les synergies qui seront déployées se traduiront par le règlement partiel ou total des problèmes évoqués.
Ibrahima Ndiaye