Après l’arrestation du président de l’APCAM : Menace de poursuite judiciaire contre TOGUNA

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L’ère des grands procès sous IBK a sonné. Beaucoup de Maliens présentaient Bakary Togola, président de l’APCAM comme indéboulonnable, mais il vient d’être mis aux arrêts pour détournement de deniers publics. La série pourrait se poursuivre, selon nos informations. C’est la société TOGUNA Agro-industrie qui est indexée pour avoir injecté sur le marché malien d’engrais de mauvaise qualité corroborée par les analyses du laboratoire de Sotuba. Seydou Nantoumé PDG de Toguna et Oumar Guindo, son acolyte DG sont visés et sont dans l’œil du cyclone.

Selon un juge, leurs responsabilités peuvent être engagées dans cette affaire. Mais pour se disculper des allégations fournies contre elle, la société TOGUNA a brandi une correspondance du ministre ivoirien de l’Agriculture qui stimulait les autorités maliennes à accentuer les contrôles pour l’émission d’engrais de bonne qualité. Mais nos autorités ont vite compris la surenchère.

TOGUNA vit des tensions sociales, des licenciements abusifs embarrassants pour une société qu’on présentait comme un modèle de développement. La société, qui semblait avoir atteint un seuil de croissance macroéconomique à grande échelle, est aux abois. Aujourd’hui, elle est désavouée en Guinée et tarde à prendre forme au Rwanda, lieu de refuge pour le PDG.

Pour la campagne en cours, le gouvernement a été contraint de revoir la carte de redistribution de l’engrais et éviter de donner le monopole à TOGUNA qui file du mauvais coton.

Averti, le laboratoire d’Eau – sol – plante de Sotuba a été saisi du dossier par les autorités. Notre laboratoire a fait un travail fantastique, égalitaire, équitable et sans discrimination. TOGUNA n’a pas été spécifiquement visée, mais l’objectif était de situer les responsabilités par rapport aux autres importations. L’analyse était focalisée sur le volet selon lequel le Mali ne peut demeurer un pays sans loi, avec un favoritisme inquiétant, un clientélisme fascinatoire, et un saupoudrage volontaire, mais assassin, le tout arpenté par une injustice criarde et une impunité déroutante.

L’analyse proprement dite

Les analyses physiques du laboratoire ont porté sur la détermination du poids des sacs par type d’engrais. Les interprétations des résultats ont été faites conformément aux normes CEDEAO – UEMOA pour le contrôle de la qualité en Afrique de l’Ouest avec des limites de tolérance définies. Selon nos sources, la CEDEAO a adopté des lignes de conduite dans le cadre des limites de tolérance admises de la teneur des engrais en éléments nutritifs de plantes. II s’agit ici de l’écart maximum toléré dû à l’erreur inhérente à l’échantillonnage et à l’analyse. Selon les experts, l’échantillonnage a été réalisé par une équipe d’agents de la direction nationale d’agriculture. Et sur chaque lot de 100 tonnes d’engrais, un échantillon consistant en 2 sacs pris au hasard a été prélevé. Cet échantillon a été mélangé pour former un composite représentatif des 100 tonnes pour les analyses chimiques, puis envoyé au laboratoire sol – eau – plante. C’est sur la base des conclusions accablantes issues des analyses que TOGUNA a été épinglée.

Sur la base de ce rapport, on se dirige vers une poursuite judiciaire contre TOGUNA. Les analyses sont la preuve que la responsabilité de TOGUNA est avérée dans la distribution d’engrais de mauvaise qualité aux paysans. Seydou Nantoumé et Oumar Guindo respectivement PDG et DG sont les responsables moraux de ce grand déballage. La justice doit être rendue au nom du peuple malien. C’est pourquoi pour la campagne en cours, l’Etat malien a été réticent par rapport à TOGUNA, menacée de poursuite judiciaire, concernant la distribution de l’engrais aux cultivateurs de coton.

 

Issiaka Sidibé  

 

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