Décidemment, le monde rural était à l’honneur le jeudi 28 janvier dernier à l’Assemblée nationale. Après avoir autorisé la relecture de la loi régissant le secteur de la pharmacie vétérinaire, les élus de la Nation ont donné leur quitus à la création d’un important programme d’aménagements hydro-agricoles.
Il s’agit du Programme de développement de l’irrigation dans le bassin du Bani et à Sélingué (PDI-BS), qui prévoit l’aménagement de près 25 hectares de terres rizicoles en submersion contrôlée. Il intervient dans trois zones, à savoir Sélingué à Maninkoura dans le cercle de Kangaba, la zone du Moyen Bani, dans les cercles de Bla et San, et celle de Djénné.
Au cours de l’adoption du projet de loi portant création de ce programme, le banc du Gouvernement était occupé par le ministre de l’Agriculture, Kassim Denon, qui recevait son baptême du feu devant les députés. Il a été adopté à l’unanimité des députés présents par 122 voix pour, 0 contre et 0 abstention.
Le PDI-BS, d’un montant de 110 milliards de francs CFA financé par 11 partenaires dont le Mali, permettra la construction de deux seuils de dérivation. L’un sera réalisé à Djénné sur le Bani et l’autre à Kourouba sur le Sankarani. Ces seuils et celui de Talo permettront de mettre en valeur 24 540 hectares de terres rizicoles en submersion contrôlée, 915 hectares de riziculture en double culture sous maîtrise totale de l’eau, 6 820 hectares de bourgoutières pour le développement de l’élevage, 554 hectares de cultures maraîchères et 270 hectares de mares piscicoles.
En outre, grâce au programme, des pistes seront réhabilitées à Maninkoura et des voies d’accès à Djénné seront réalisées. Le programme est articulé autour de 4 composantes, le développement des infrastructures, l’accroissement de la production et de la productivité, le renforcement des capacités et le développement local et la gestion.
Le PDI-BS, qui est déjà en cours d’exécution au niveau de sa composante développement des infrastructures, a déjà réalisé des aménagements hydro-agricoles à Djénné. Ils concernent notamment les travaux d’aménagement du casier de Djénné, pour 5 670 hectares, les travaux des voies d’accès et des digues de protection sur 25,6 kilomètres de route et 54 kilomètres de digues de protection, le bitumage du tronçon de 10 kilomètres reliant le seuil de Djénné au périmètre de Sarantomo et l’aménagement du périmètre de Sarantomo en maîtrise totale, à hauteur de 984 hectares.
En défendant ce projet, le ministre de l’Agriculture a indiqué qu’avec ses immenses potentiels d’irrigation le PDI-BS allait devenir le 2ème Office du Niger de notre pays. Il a relevé que ses près de 25 000 hectares sont déjà supérieurs aux aménagements de l’Office du Niger. C’est pourquoi Kassim Denon a affirmé devant les députés la nécessité de créer un Office pour gérer le PDI-BS.
Selon lui, le seuil de Talo est déjà en exploitation, mais c’est sa mise en valeur qui n’est pas effective. A l’en croire, le PDI-BS va permettre de résoudre cette question. Il a aussi insisté sur l’implication des populations riveraines et la priorité qui leur sera accordée dans l’octroi des terres aménagées.
Youssouf Diallo