C’est du moins, l’un des messages forts qu’Amadou K. Coulibaly, spécialiste de l’agroécologie à l’IPR/IFRA, a porté aux acteurs de l’Agriculture Ecologique et Biologique de la région de Kayes lors de la mission de plusieurs jours qu’ils y ont effectuée. Il s’agissait pour lui et sa délégation, d’identifier les acteurs et de communiquer pour la vulgarisation de ce modèle agricole dans la région de Kayes.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet Agriculture Ecologique et Biologique (AEB-Mali), une mission du volet communication assuré par l’IPR/IFRA de Katibougoua sillonné la région de Kayes du 28 juin au 7 juillet pour l’identification des acteurs de l’Agriculture Biologique et Ecologique. Mais aussi,pour la vulgarisation de ce modèle agricole soucieux du bien-être des consommateurs et de l’environnement car hostile à l’utilisation des engrais chimiques et autres pesticides jugés nuisibles pour la santé des consommateurs et l’environnement.
Cette mission a sillonné Bafoulabé, Mahina, Kayes-ville, Yelimané et Nioro. Partout où l’équipe composée de Amadou K. Coulibaly, enseignant-chercheur Entomologiste, Modibo Dolo, chargé de communication et Mohamed Chérif Haidara, agent comptable à l’IPR-IFRA de Katibougou, a été, c’est le même constat : la région est par nature, une zone agro écologique. C’est-à-dire hostile à l’utilisation des produits chimiques pour des raisons géographiques. Dans toutes les localités visitées, Amadou K. Coulibaly a expliqué l’objet de leur visite qui est l’identification des acteurs de l’agriculture écologique et biologique dans le cadre du projet AEB. Un projet qui dit-il, est soutenu par les Chefs d’Etat africains pour une alimentation saine dans un environnement sain. Selon lui, le projet est à sa phase pilote et existe dans 8 pays de l’Afrique dont 4 en Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie, Ouganda et Ethiopie) et 4 en Afrique de l’Ouest dont le Mali, le Benin, le Nigéria et le Sénégal.
Pour Amadou K. Coulibaly, l’exécution du projet est assurée par 3 structures au Mali dont l’Association des Organisations Professionnelles Paysannes (AOPP), l’IPR-IFRA de Katibougou chargé du volet Communication et Informations, l’Institut d’Economie Rurale (IER) de Sikasso pour le volet Recherche et Vulgarisation et le REMATRAC Bio (Réseau Malien pour la Transformation du Coton Bio), chargé de la Transformation et la Chaine de valeur.
« Notre combat à travers le projet AEB est d’aider à produire des aliments sains dans un environnement sain », a-t-il laissé entendre.
A en croire M. Coulibaly, contrairement à ce que beaucoup pensent, l’AEB est une chaîne qui comprend plusieurs volets dont l’agriculture, l’élevage, la pisciculture, le maraichage, la plantation, l’aviculture etc… Car les résidus des animaux servent d’engrais organiques pour les champs et les eaux usées de la pisciculture pour arroser les champs.
La délégation a ensuite visité des sites d’exploitation agricole biologique. Les différents sites visités sont entre autres, ceux de Mamadou Sissoko du RHK (Réseau des Horticulteurs de Kayes), de Sékou Sissoko qui a un champ de manioc, des jardins maraichers bio, un site de pisciculture etc. A Kayes, la délégation après un entretien avec les membres de l’ONG GRDR (Groupe de Recherche et de Réalisations pour le Développement), a visité des jardins maraichers bio, des fermes d’élevage de bovins et ovins et de pisciculture. Il s’agit de ceux de Noumou Kanté, de Mamadou B. Camara et de Lakami Sylla (une plantation de bananes à Kouroukoula).
Après Kayes-ville, la délégation s’est rendue àYelimané pour d’abord rencontrer les responsables de l’ONG ADR (Association pour le Développement Rural) qui ont eu droit à une séance d’explications sur le but de la mission. Après cet entretien, l’équipe a visité des parcelles bio appartenant respectivement aux associations Dounkafa et Djiguiyasso de Yelimané. L’étape de Yelimané a été suivie par celle de Nioro du Sahel. Là-basaussi, la délégation a visité quelques parcelles bio et des fermes d’élevage d’ovins et de caprins.
La dernière localité visitée fut Kéniéba où la délégation a eu une séance de travail avec les responsables de la Mairie et des paysans pour leur expliquer le bienfondé du projet. C’est après ces échanges que l’équipe a visité un jardin bio. L’espace était, il y a environ 20 ans, un site d’orpaillage traditionnel que les femmes ont récupéré pour en faire un jardin maraicher grâce à leur détermination et à l’accompagnement de certaines bonnes volontés.
Tous les acteurs de l’Agriculture Biologique et Ecologique visités lors de cette mission ont exprimé un degré de conscience élevé face aux dangers des produits chimiques sur la santé des consommateurs et sur l’environnement. D’où leur détermination dans cette pratique agricole où ils n’utilisent aucun produit chimique.
A noter que la faible pluviométrie est également un facteur qui n’encourage pas ces paysans à utiliser les produits chimiques dans leurs champs.
M.D
L’écologie c’est une préoccupation de riches
Quand on a pas les moyens, on ne fait pas semblant d’être riche!
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