Agriculture au Mali : Des mesures pour sortir du gouffre

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Inscrite dans les priorités des plus hautes autorités du pays depuis trois ans, le secteur agricole malien semble prendre un nouvel envol avec les nouvelles mesures. Il reste toutefois, de détecter  des paysans pilotes à même d’accompagner cette volonté politique.

Un pays ne se développe bien que si ses habitants travaillent avec zèle, et ils ne le font que si leurs aspirations fondamentales sont satisfaites. C’est dans cette optique que les autorités maliennes, ont fait leur cheval de bataille à travers un chapelet de dispositions pour mettre le paysan malien dans l’optimum condition de travail.

L’amélioration de la vie quotidienne est indispensable, et tous les Maliens la souhaitent. Mais le vrai bonheur demande autre chose et plus : la possibilité pour chaque homme de s’épanouir sous les formes diverses et en fonction des situations.

Le secteur agricole est et reste l’un des plus grands projets de société du Président de la République. Pour réaliser un projet, il faut se donner les moyens d’y parvenir.

Ainsi 15% du budget de l’Etat est orienté au seul secteur de l’agriculture malgré que les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine à Maputo en 2003 s’était engagé à allouer au moins 10% du Budget national de leur pays au financement du Secteur Agricole.

100 000 hectares sur la période 2014-2018

La déclaration de politique générale du gouvernement à l’hémicycle donnait plus de visibilité à cette action. Ce jour, Modibo Keïta disait ceci : « La modernisation de l’Agriculture est au cœur de nos préoccupations pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la création des richesses et la protection de l’environnement. »

Pour atteindre ces objectifs, disait-il, la stratégie de développement du secteur Agricole s’appuiera sur deux (2) piliers.

Il s’agit en l’occurrence de la mutation des exploitations agricoles familiales de subsistance vers des exploitations familiales, commerciales et modernes produisant pour le marché.
Et aussi du développement des Agropoles en vue de la transformation et de la valorisation des produits agricoles dans les grands bassins de production.

Les actions du Gouvernement porteront sur l’intensification et la diversification agricoles ainsi que sur l’organisation des marchés céréaliers pour un meilleur accès des populations à la nourriture et à une alimentation saine.

Les aléas climatiques et le faible niveau de transformation des produits de l’agriculture entravent les efforts du paysan malien. C’est pourquoi, la modernisation du secteur agricole et son affranchissement desdits aléas furent une priorité et le gouvernement projette l’aménagement de 100 000 hectares sur la période 2014-2018.

Comme moyens d’accroître la production et la productivité agricole, l’Etat malien développe des programmes d’extension des aménagements hydro-agricoles.

Dans cette perspective, le Gouvernement a adopté les textes relatifs à la création d’une Agence d’Aménagement des Terres et de Fourniture de l’Eau d’Irrigation.

« En outre, notre action portera sur la consolidation des acquis et la poursuite de la mise en œuvre de la Loi d’Orientation Agricole et de la Politique du Développement Agricole», renchérissait le PM.

« Le Gouvernement accordera aussi une importance particulière au renforcement des programmes de recherche en vue de soutenir la productivité et la production Agricoles », disait Kassim Denon, Ministre de l’agriculture, au Salon international de l’agriculture (SIAGRI) 2016 de Bamako.

Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger

L’homme moderne se sent vivre dans un temps linéaire, où demain est différent d’aujourd’hui, et aujourd’hui d’hier. Pour vivre normalement, il faut donc constamment changer, et progresser.

Pour qu’il y ait vraiment développement, il faut tendre vers un but : pas de progrès sans projet. Pour être heureux, il ne suffit pas d’avoir les moyens de vivre, il faut aussi des raisons de vivre.

Le premier souci des Maliens est évidemment de se nourrir. Tout peut attendre, excepté l’agriculture. C’est pourquoi notre pays a fait de ce secteur une priorité absolue. Car quand un pays peut se nourrir par ses propres moyens, il a fait un grand pas vers la vraie indépendance économique. « Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger », disait une sagesse.

Des milliers de personnes sont incontestablement sous-alimentés et mal-alimentées au Mali où devrait régner l’abondance puisque des récoltes y sont possibles en toutes saisons. Une telle situation rend la vie pénible à une grande partie de la population surtout par la grande crise qui a secoué le pays. Au surplus, elle diminue gravement les possibilités de travail physique et intellectuel.

Ce qui a valu l’engagement sans précédent des hautes autorités pour améliorer l’alimentation au Mali en allouant particulièrement une priorité à l’agriculture. Il serait fâcheux d’oublier que le but final de l’agriculture alimentaire n’est pas de sortir du champ tel ou telle quantité de telle ou telle plante, mais d’apporter au consommateur, chez lui, ce qui lui est nécessaire pour subsister et être en bonne santé.

Se nourrir avant tout

Depuis quelques décennies, l’attention du monde entier s’est focalisée à juste titre sur le problème de la faim. Comment admettre sur une planète où l’humanité a réussi des prouesses techniques et où des centaines de millions d’hommes ont un niveau de vie très élevé, qu’au Mali surtout, des millions de Maliens meurent de faim, ou vivent dans des conditions graves malnutrition ?

La ligne de mire de nos autorités cadre avec la vision de la conférence Alimentaire Mondiale qui s’est tenue à Rome en novembre 1974. Une conférence qui a vu la participation de 130 Etats, et le Président IBK a promis qu’ «aucun enfant ne devra vivre dans la crainte de se nourrir pour le lendemain, l’avenir et les capacités d’aucun être humain ne devraient être compromis par la malnutrition ».

Pour joindre l’acte à la parole, les efforts des paysans, des vulgarisateurs, des chercheurs, de tous ceux qui interviennent dans les productions alimentaires doivent suivre.

Quoi qu’il en soit, nourrir son propre pays est donc pour une agriculture est un objectif fondamental des dirigeants. D’où la volonté proclamée par tous (Etat, paysans, PTF, chercheurs, etc.) d’atteindre l’autosuffisance alimentaire afin de se passer des importations. Ce noble désir d’indépendance alimentaire est tout à fait légitime.

Une évidence : Le Mali pourrait être le grenier de l’Afrique tant que le développement et ses méthodes seront perpétuellement repensés et les autorités maliennes s’y attèlent au quotidien.

Pour répondre aux défis de l’heure, l’agriculture malienne, mise déjà sur plusieurs tableaux en développant à la fois les cultures vivrières et industrielles, les cultures sous pluies et les aménagements hydrauliques, en augmentant les surfaces cultivées mais aussi les rendements.

Elle accroîtra dès lors sa production agricole par tête, même si la croissance démographique reste exponentielle.

Sinaly M Daou

Source : L’Observatoire

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