La recherche agronomique dispose de nombre de résultats propres à améliorer la production et la productivité des spéculations et des races animales.
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rnLa réussite des productions agricoles, d’élevage ou de cueillette dépend de plusieurs facteurs parmi lesquels on peut citer l’apport suffisant de pluies, des engrais et l’utilisation de semences et de pratiques culturales améliorées. La vulgarisation agricole est justement l’étape qui consiste à améliorer les pratiques culturales. Dans ce domaine, l’Institut d’économie rurale (IER), les instituts et organisations de recherche agronomique comme l’Institut polytechnique rural (IPR), l”Institut de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA) ou d’élevage comme le Laboratoire central vétérinaire (LCV), disposent de résultats probants qui permettent aux producteurs d’améliorer la production et la productivité des spéculations et ou des races animales.
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rnEn tout état de cause la vulgarisation des résultats est incontournable dans l’amélioration de la production et de la productivité. La vulgarisation agricole fait partie des activités d’intervention sur le terrain de Sasakawa global 2000 (SG 2000) depuis 10 ans dans notre pays. Cette ONG nippo-américaine a, la première, vulgarisé le maïs blanc à haute teneur protéinique appelé "Denbanyuma". Cette céréale convient particulièrement à l’alimentation des enfants et des adolescents à qui elle apporte les éléments nécessaires à leur croissance. Elle remédie parfaitement aux cas de malnutrition.
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rnCROISEMENT DES ESPECES. SG 2000 a organisé le mois dernier au Mémorial Modibo Kéita une conférence de presse autour du thème "Vulgarisation agricole, enjeux de son transfert aux organisations paysannes". Abdoulaye Touré, coordinateur du Programme d’appui aux services agricoles et aux organisations paysannes (PASAOP), assurait l’animation de la conférence en présence de Nouhoum Traoré, conseiller technique à la présidence de la République. Le Dr Marcel Galiba, directeur de Sasakawa global 2000 au Mali, assurait la modération. La conférence s’est déroulée en présence de Morifing Koné, ancien ministre de l’Agriculture, Daniel Siméon Kéléma, directeur national adjoint de l’Agriculture, de nombreux responsables et étudiants de l’Institut polytechnique rural, l”Institut de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA), du Centre de formation agricole de Samanko, des représentants des organisations professionnelles paysannes.
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rnAu milieu des années 90, le gouvernement a engagé une profonde réforme du développement rural avec l”appui notamment des bailleurs de fonds. Cette réforme a recentré les interventions des services centraux et régionaux de l”Agriculture, de l”Élevage et de la Pêche. Certaines tâches ont été retirées au département comme les activités de production et de commercialisation. D”autres sont susceptibles d”être transférées aux organisations des producteurs comme leur approvisionnement en intrants agricoles ou la vulgarisation agricole. Sur ce volet, les instituts de recherche agronomique disposent de nombreux résultats susceptibles d’améliorer la production et la productivité des exploitations agricoles. Les programmes, projets et opérations de développement ont intégré dans leurs stratégies d’intervention sur le terrain la vulgarisation de certains de ces résultats qui ont révolutionné en leur temps les productions agricoles.
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rnOn peut citer par exemple la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) qui a assuré la vulgarisation des résultats de recherche sur le coton et les autres spéculations compétitives comme la pomme de terre, le sésame, le soja ou l’amélioration génétique des bovins. Le Programme de développement de l’agriculture périurbaine (PDAP) a boosté l’élevage dans la ceinture de Bamako en contribuant à l’amélioration de la production laitière grâce au croisement des espèces animales locales (le zébu maure ou peul) avec celles exotiques comme la Montbéliard ou la Rouge des Steppes. L’IER ou l’IPR/IFRA, le LCV, le Service semencier national ont apporté et continuent, fort heureusement de le faire, un appui précieux aux producteurs dans le cadre de l’amélioration des productions agricoles. En mettant, par exemple, à la disposition des producteurs des semences de qualité résistantes à la sécheresse et à certaines maladies et possédant un rendement élevé.
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rnLA CONTRAINTE DE L’ANALPHABETISME. Notre agriculture n’est pas à l’abri de ces aléas climatiques. Comment exploiter sur le terrain les résultats obtenus par les instituts de recherche ? En accentuant une vulgarisation susceptible d’apporter des solutions aux contraintes pesant sur les producteurs.
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rnLa vulgarisation est un maillon indispensable et incontournable de la promotion de l’agriculture et notamment de l’agro-business. Le PASAOP est une structure qui encourage le transfert des compétences comme la vulgarisation agricole. Les conférenciers ont estimé que les cultures phares comme le soja, la pomme de terre, le sésame, la transformation du beurre de karité et des autres produits de cueillette comme le néré, l’oseille de Guinée, le kinkéliba, le baobab, le tamarinier, le jujubier ou le zéguéné peuvent supporter les coûts inhérents à la vulgarisation des résultats. Ils ont cité l’exemple de propriétaires de vergers d’arbres fruitiers ou de parcs de production laitière qui sont enthousiastes à financer l’apport d”innovations technologiques susceptibles d’améliorer leur production et leur productivité. Pour les cultures vivrières (riz, mil et sorgho), l’apport de l”État reste nécessaire pour assurer la vulgarisation des résultats de la recherche agronomique.
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rnLes conférenciers ont, dans cet ordre d”idées, relevé que l’analphabétisme est une contrainte majeure à la vulgarisation. L’enseignement, jugent-ils, peut résoudre cette équation en imposant la scolarisation obligatoire des enfants jusqu’à l’âge de 20 ans, par exemple, pour apporter au pays une masse critique de personnes sachant lire et comprendre les applications technologiques. En attendant, l’alphabétisation d’un plus grand nombre d’adultes en milieu rural s’avère indispensable pour permettre aux producteurs de se familiariser avec des concepts nouveaux qui amélioreront leurs productions.
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rnLes conférenciers ont aussi noté les lacunes dans la formation du vulgarisateur et le peu de moyens logistiques et financiers pour lui permettre de faire correctement son travail.
L’ancien ministre Koné a proposé pour accroître le rendement du vulgarisateur de lui fournir des outils pédagogiques notamment sur des spéculations agricoles porteuses et d’améliorer l’environnement administratif et d’investissement pour les services de vulgarisation qui veulent s’installer et apporter leur pierre à l’augmentation de la production et de la productivité agricoles. Dans cette perspective, le Dr Marcel Galiba de Sasakawa Global 2000 s’est déclaré disposé à appuyer les initiatives qui contribueront à une meilleure vulgarisation agricole.
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rnM. COULIBALY
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