Le potentiel combiné des différentes zones agricoles du Mali, se chiffre à une trentaine de millions d’hectares de terres, dont plus de deux millions d’hectares, sont à vocation hydro-agricole. Rien que dans l’office du Niger, les possibilités d’aménagement sont estimées à plus d’un million d’hectares. 43% du PIB a pour source les recettes d’exportation agricole.
En effet, depuis quelques années, le Mali, à l’instar d’autres pays des sous région est engagé dans un processus ambitieux de réforme du secteur du développement rural. Ceci s’est traduit, entre autres, par la promulgation, en septembre 2006, d’une Loi d’Orientation Agricole.
Conformément à l’article 3 de cette Loi, « la Politique de développement Agricole a pour but de promouvoir une agriculture durable, moderne et compétitive reposant prioritairement sur les exploitations familiales Agricoles reconnues, sécurisées, à travers la valorisation maximale du potentiel agro- écologique et des savoir- faire Agricoles du pays et la création d’un environnement propice au développement d’un secteur agricole structuré ».
Cette Loi d’Orientation Agricole prend en compte les objectifs de la décentralisation et intègre les diversités agro écologiques et la situation spécifique de chaque région du pays afin de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour réaliser les objectifs visés.
C’est pourquoi, les collectivités locales, dans le cadre de l’aménagement du territoire et de la gestion des ressources naturelles, élaborent les schémas et programmes d’aménagement de leur ressort territorial qui sont soumis à l’approbation préalable de la tutelle après avis consultatif du Comité Exécutif Régional.
Il en est de même avec la réhabilitation des zones désertiques où, l’Etat, avec la participation des collectivités territoriales concernées, élabore et met en œuvre un programme de réhabilitation des zones désertiques, notamment par des investissements volontaristes d’amélioration du cadre de vie, de gestion intégrée et durable des ressources naturelles, de développement et de promotion des productions et produits agricoles dans les dites zones.
Aussi, les collectivités locales, cette fois-ci, en concertation avec la profession agricole, élaborent, mettent en œuvre et évaluent les schémas et plans d’aménagement et de gestion de l’espace agricole de leur ressort territorial respectif ainsi que leurs programmes de développement agricole.
La Loi d’Orientation Agricole met la sécurisation du foncier agricole au cœur des enjeux de la politique de développement rural. Elle souligne en son article 75, que « la politique foncière a pour objet la sécurisation des exploitations et des exploitants Agricoles, la promotion des investissements publics et privés, l’accès équitable aux ressources foncières et la gestion durable desdites ressources ».
Moussa E. Touré, juriste de l’environnement et de la santé, tél : 76383729, E-mail : moussatoure26@yahoo.fr