Agriculture au Mali : Les enjeux et les politiques de l’hydro-agricole

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Les filières agricoles (y compris l’élevage, la pêche) constituent le moteur de l’économie de notre pays. Elles contribuent à la survie de  plus de 70% de la population. La majorité de ces paysans pratiquent  une agriculture familiale et de subsistance faute de moyens leur permettant d’aménager de grands espaces. Rappelons par exemple que  que les frais d’aménagement d’un hectare peuvent aller à 3 millions de francs CFA à 3,5 millions. A cela, il faut ajouter  l’insuffisance des superficies de l’Office du Niger depuis sa création à nos jours (43.000 ha environ pendant la colonisation : 1932 à 1960) ; (57.000 ha environ après la colonisation : 1960 à nos jours). Cette situation n’est pas de nature  à garantir l’autosuffisance alimentaire. La preuve, le Mali dépend pour l’alimentation de sa population largement  de l’importation massive de nombreux produits alimentaires dont le riz dont des milliers de tonnes sont chaque année importés d’Asie.

C’est pour pallier à cette situation déplorable que le Mali à l’instar des autres pays cherche à sortir de  cette dépendance alimentaire en mettant en œuvre des politiques agricoles prometteuses.

Ainsi, pour assurer l’autosuffisance alimentaire;  le développement de l’agro-industrie ; et le développement de l’élevage, le gouvernement  a initié une politique de promotion des investissements privés dans la production rizicole. L’Article 82 de la Loi d’Orientation Agricole qui stipule que « l’Etat prend les dispositions pour faciliter l’obtention de titres fonciers aux exploitants nationaux et la conclusion de baux avec cahier de charges aux exploitants étrangers désirant s’investir dans le développement agricole du mali ».

C’est dans le cadre de cette politique que le gouvernement de la République du Mali à travers une convention a octroyé à Malibya100 000 hectares dans la zone Office du Niger, la principale zone rizicole du pays et précisément à Macina ouest  dans la région de Ségou, quatrième région du Mali ; 39.544 ha alloués à la société SOSUMAR ; 20.000 ha à N-Sukala ; 11.288 ha à l’UEMOA ; 22.441ha à Millenium Challenge Accourt. A ces investisseurs étrangers s’ajoutent des investisseurs privés nationaux tels que Alou Tomota de l’Huicoma ; Modibo Keita, Président Directeur Général du GDCM…

Quant à Malibya, les composantes du premier volet du projet – financé  sont d’abord la construction d’un canal d’approvisionnement en eau sur une longueur de 40 km qui s’étend de la zone de Kolongotomo jusqu’au site du projet dans la zone de Boky-Wèrè. La capacité minimale du canal est de 130 m3. Ce qui permet d’approvisionner plus de 11 millions de m3 par jour et plus de 4 milliards de m3 par an. L’autre composante, est l’aménagement de la route, longue de 40 km. Le coût du contrat est estimé à 25 milliards de FCFA.

 Aujourd’hui, le rendement à l’hectare en ce qui concerne le riz, est de 2 tonnes. Ces investisseurs sont en train de développer la culture du riz hybride, une nouvelle variété qui fera passer notre production de 2 à 8 ou même 9 tonnes à l’hectare.

Moussa E Touré, juriste de l’environnement et de la santé, tél : 76383729, E-mail : moussatoure26@yahoo.fr.

 

 

 

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