Le groupement d’intérêt économique (GIE) dénommé « Approvisionnement en intrant et appareil de traitement » est indépendant de tout pouvoir politique et administratif. Il a été crée à la suite du retrait de la CMDT dans la fourniture des intrants et appareils de traitements. Depuis la restructuration du secteur coton, le conseil des ministres en octobre 2001, a décidé de recentrer les activités de la CMDT. Parmi ces recentrages, il a été décidé que la CMDT se retire de cette fonction d’approvisionnement d’intrants et de matériels agricoles. C’est donc ce GIE présidé par le président de l’Union des Sociétés Coopératives des Producteurs de coton, en occurrence Bakary Togola, qui a en charge cette fonction. C’est un point essentiel à savoir. Ce GIE prépare et lance l’appel d’offres des intrants agricoles pour la campagne en question. Quand le dépouillement s’est passé, l’operateur fournisseur, Toguna s’attendait certainement une plus grande quantité en se basant sur le prix de l’année d’avant. Le prix le plus bas pour le complexe coton, à cette époque était de 317 000 F CFA. TOGUNA AGRO INDUSTRIE pensait qu’en proposant à nouveau un tel prix, il serait imbattable et allait avoir toutes les 99 000 Tonnes d’intrants à fournir pour la zone CMDT et OHVN. Mais, il s’est trouvé qu’un opérateur plus rusé et plus mature a donné plus bas que lui et était imbattable par rapport au prix qu’il a proposé 280 000 FCFA la tonne. C’est la SOMADECO. C’est de là qu’est parti tout le problème. Qu’est ce qui s’est passé ?
Le Gourmandisme d’un opérateur économique :
Après avoir reçu le coup de massue de la part de SOMADECO , Toguna a immédiatement rédigé une lettre avec des réserves sérieuses qu’elle a adressé au président du GIE, Bakary Togola, pour dire que si le fournisseur gagnant SOMADECO a pu proposer un prix aussi bas, c’est parce que la qualité de son engrais n’est pas bonne. Et que par rapport au coût mondial de l’engrais à ce moment, ce fournisseur en question ne pouvait pas offrir ce prix.
Dans de tel cas, la logique voudrait que si Toguna ayant son industrie au Mali, veut vendre son produit dans un pays voisin, qu’il propose un prix au dessus de 317 000F CFA.
Mais les investigations avec les éléments à l’appui indiquent que la société TOGUNA a soumissionné pour trois sociétés en Côte d’ivoire pour le même type d’engrais à une somme de 260 000 F CFA la tonne. Comment lui, peut critiquer un fournisseur qui propose moins que lui au Mali, tandis que lui, à son tour , il propose le même type d’engrais produit au Mali à 317 000 F CFA la tonne aux maliens, à un montant de 260 000 f à trois sociétés cotonnières hors de nos frontières en Côte d’ivoire. Ou bien, lui aussi offre de l’engrais de mauvaise qualité aux Ivoiriens alors que c’est indiqué que c’est le même engrais. On est en droit de penser que lui aussi fournit du mauvais engrais, ou alors il arnaque le paysan malien qui ne peut pas se défendre. Çà c’est évident. Il y a problème. Soit, lui aussi propose de l’engrais de mauvaise qualité en cote d’ivoire. Ce qui est plus intéressant à savoir, c’est qu’au Burkina Faso, il a été adjucateur de 10 000 tonnes de ce même complexe coton à 305 000 F CFA la tonne. Or cet engrais est supposé être produit au Mali.
La mauvaise communication du ministre :
Le PDG de TOGUNA dit dans sa lettre adressée au président du GIE qu’il défend l’industrie nationale, l’agriculture nationale et que c’est dangereux d’importer cet engrais. C’est de là qu’est parti tout le scandale. Mais malheureusement, il a été suivi dans son raisonnement par le ministre de l’agriculture qui a cru à sa thèse de mauvaise qualité et qui s ‘est dépêché d’aller prendre les résultats d’analyses que le GIE a commandité et payé auprès des services techniques de l’agriculture et de l’IER . Au lieu que le ministre attende que ceux qui ont payé leurs services reçoivent le produit de leur services, il est allé lui même prendre ces résultats d’analyses pour convoquer en même temps le GIE et les initiateurs pour distribuer les résultats. çA c’est moins grave. Là où c’est grave, c’est que, ces résultats ne portaient que sur les premières tranches de livraison des engrais. Parce que le GIE fait venir les engrais en trois tranches. Il n’ y a pas de magasins pour contenir le tout en même temps. Il faut d’abord les évacuer pour qu’ils ne soient en retard pour l’hivernage.
La première tranche sur lesquelles les échantillons ont été pris portait sur 9 000 Tonnes au total. A l’analyse des échantillons, c’est écrit noir sur blanc 37 % de ces produits de cette première tranche sont des engrais hors normes, soit 3 404 tonnes. A la date du 21 juin 2015 , il n’ y avait pas encore d’autres résultats donnés par l’IER. Ces éléments sont donnés par l’IER. Il s’agit de tous les engrais confondus.
Si on regarde ces résultats, tous les fournisseurs sont concernés par ces engrais hors normes. Au total , ce qui est dit comme commentaire dans le tableau envoyé, au président du GIE , par la direction nationale de l’agriculture , c’est clair que c’est Toguna qui a le plus fort taux de complexe d’engrais hors normes. C’est clair, à ce niveau, c’est un faux débat.
Quand le ministre allait livrer devant les fournisseurs et le GIE, les résultats, au lieu de lire ce qui est écrit, 37% des échantillons pris sur 9 000 Tonnes, il dit que près de 40 % des engrais sont hors normes. C’est de là qu’est parti tout le scandale. Parce que 37% de 9 000 tonnes soit 3 404 tonnes est diffèrent de près de 40 % hors normes du total des engrais qui fait 200 000. Cela veut dire qu’il y a plus d’engrais hors normes. C’est ce qui est plus grave. Le scandale est parti de la communication du ministre sous la pression de Toguna qui a le plus fort taux d’engrais hors normes des 3 404 tonnes.
Le président du GIE informé officiellement des résultats a pris des dispositions pour inviter chaque détaillant d’aller prendre et remplacer la quantité d’engrais qui le concerne en indiquant les lieux où il faut les retirer. A ce jour, tout ce qui se dit est spéculation. On a indexé un operateur économique, SOMADECO d’avoir en sa possession 40 000 tonnes de ceci, etc… Et un député, Bafotigui Diallo a interpellé pour dire que de l’engrais est fait de ceci et de cela. Il s’est basé sur quoi ? Il n’est pas spécialiste du domaine. Il n’évolue pas dans ce secteur non plus. Il y a plus de trente fournisseurs d’intrants agricoles. Comment, il a pu détecté ce seul fournisseur et indexé le complexe coton ? Et le DAP qui rentre au Mali gnoumani et compagnie pour l’Office du Niger pour le riz et le blé. La compagnie coton rentre dans la zone cotonnière, OHVN et CMDT. Il y a l’urée qui rentre pour toutes les zones. Il y a aussi le complexe céréale qui rentre pour toutes les zones. Est ce que ce député est soucieux du sort du paysan, il a eu le courage de prendre l’argent de sa poche pour payer l’engrais d’un des producteurs, il aurait dû faire bonne mesure et prendre un échantillon de chacun de type d’engrais des trente fournisseurs et envoyer à ses frais dans les laboratoires spécialisés en Cote d’Ivoire pour enfin dire quoi que ce soit. Faute de ça, on peut se poser la question de savoir ce qui l’a guidé à indexer le complexe coton.
On a parlé d’une lettre du ministre ivoirien de l’agriculture qui n’a indexé aucun opérateur économique par son nom. La lettre en question datée du 14 janvier 2014, ne concerne même pas cette compagnie. Et au terme de notre investigation, il ressort que le PDG actuel de la CMDT est arrivé à son poste le 20 décembre 2013. C’est donc un mois après que la lettre est arrivée et stipule « il nous revient que de manière récurrente, que des engrais de mauvaise qualité ne répondant pas aux normes de la CEDEAO circulent en Côte d’Ivoire et dans la sous région. Et les sociétés importatrices de ces engrais sont pour la plupart installées en Côte d’Ivoire et au Mali ». Il n’y a pas d’autres lettres du ministre ivoirien de l’agriculture. Se référant à cette lettre, on ne peut pas indexer un operateur économique. Tout ce qu’on peut dire, c’est que les services compétents de la Côte d’Ivoire ont été saisis et conformément au règlement de la CEDEAO, ils procèdent aux inspections de ces engrais aux quais de débarquements. Si cela est vrai et fait, aucun engrais ne devrait franchir depuis janvier 2014 ces zones. Quel est alors notre problème ?
Et la lettre de poursuivre que le règlement de la CEDEAO en son article 6 dit que la libre circulation des engrais est possible qu’une fois le contrôle est fait. Quand on lit cette lettre, on est en droit de dire que tout engrais provenant de cet espace est de bonne qualité. Quand on voit que les engrais dont on parle sont venus après ça, cela veut dire qu’aujourd’hui, qu’il y a un faux débat.
Cette situation confuse est due à la communication du ministre qui a mal interprété les résultats des analyses à la place du GIE. C’est le GIE qui en son article 8 précise qu’il se réserve le droit de faire des analyses contradictoires. Quand vous ministre, allez prendre le rôle qui n’est pas le sien, forcement, vous pouvez faire des erreurs monumentales qui peuvent donner lieu à tellement d’approximations. Maintenant si jamais les paysans se laissent aller à ces mauvaises communications, ils n’utiliseront pas ces engrais, et ça impactera gravement sur la production agricole. C’est là, le côté le plus grave pour un ministre de l’agriculture.
Jean Goïta
C’est ce qu’on appelle le CONTRE FEU pour brouiller le lecteur et étouffer une affaire.
Il y a un vrai débat dès lors qu’il y a de l’engrais frelaté et ceci quel qu’en soit l’auteur et la manière dont il a agit.
Il s’agit de savoir par quoi ont été remplacés les éléments manquants.
Rien ne prouve qu’il n’y a pas des choses toxiques pour les plantes ou les hommes ou le sol ou les animaux.
Donc arrêtez de faire de l’intox, de la désinformation.
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