Ce qui a valu deux passages du ministre du développement rural, Dr Bokary Tréta, devant les Honorables députés lors des plénières du jeudi 18 juin 2015 après son interpellation par l’Honorable Bakary Koné du groupe parlementaire ADEMA-ASMA et du jeudi 02 juillet 2015 suite cette fois-ci à son interpellation par l’Honorable Oumar Mariko. Cette affaire a tellement été discutée que nous n’allons pas dans cet article nous aplanir sur le fond, mais plutôt aux différentes prestations de l’interpellé.
A la plénière du jeudi 18 juin 2015 les deux acteurs ce sont comportés comme s’ils avaient des comptes à régler, chacun campant sur ses positions. Le cas du ministre Tréta nous intéresse en particulier. Nous avons vu un ministre pas du tout à l’aise comme s’il se reprochait de quelque chose. D’entrée de jeu, il s’est lancé dans la transmission de salutations et d’amabilités interminables au lieu d’aller droit au but, ce qui a donné l’impression qu’il a voulu perdre du temps. Et que dire de sa tentative de se soustraire des critiques en parlant de « sauvegarde de dignité », ce qui lui a valu un rappel à l’ordre du Président de l’AN, l’Honorable Issaka Sidibé. Au lieu de mettre en doute les preuves fournies par l’interpellateur, il aurait dû défendre celles qu’il avait en sa possession. Dans une affaire de plusieurs milliards, il y a toujours des couts bas, surtout émanant de ceux qui sont frustrés de n’avoir pas eu gain de cause. Tréta s’en est pris à ces derniers en leurs qualifiant de concurrents frustrés. Ce qui a déçu les maliens, c’est d’avoir dit que lui et son département ne sont pas concernés par les DAO, et par conséquent qu’il n’est au courant de rien dans cette affaire « d’engrais frelatés » et de demander la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. Comment croire qu’un dossier de son département lui soit inconnu ? Et pourquoi tant d’énervement au lieu de profiter de cette opportunité pour rehausser l’image du parti dont il est le secrétaire général et montrer aux yeux du monde entier que le Mali est un pays de démocratie à tel point qu’un député peut interpeller un ministre de sa propre majorité. Bref, nous sommes restés sur notre faim.
Lors de sa 2e interpellation, nous avons vu un ministre qui semble avoir retenu les leçons de sa 1ere sortie ratée. Dans notre numéro du mercredi 24/06/2015, nous en avons fait état. Nos remarques semblent avoir été prises en compte car c’est un ministre « new look » qui s’est défendu avec les éléments de preuves qu’il dispose, sans convaincre sur toutes les questions, ça il faut le dire. C’est le cas des analyses qui ont été faites de façon incomplète car la recherche de tous les éléments que contiennent ces engrais hors norme n’a pas été faite, des éléments dont on ignore l’impact sur la production et surtout sur la santé des populations. Dans le cadre de l’industrialisation du pays, céder des terres aux industriels au détriment de l’agriculture familiale est une notion défendable, dans ce cas les petits producteurs doivent-être dédommagés. Nous avons vu un ministre beaucoup plus calme, pas du tout énervé comme lors de son précédent passage, sûr de ses réponses mêmes si elles n’ont pas toutes convaincu. Il n’est pas tombé dans le piège de l’interpellateur qui lui posait des questions très pertinentes et souhaitant des réponses claires et nettes. Ce dernier s’étant montré « plus scientifique » à propos des analyses chimiques de ces engrais, Tréta a donné les réponses sur les éléments en rapport direct avec le rendement des cultures. Des analyses qu’il aurait dû effectuer en prenant les devants, ou pensait-il que la question n’allait pas ressortir ? Le sens de responsabilité du ministre est à saluer par ses réponses claires et nettes, sans tourner autour du pot et surtout sans s’énerver. Le seul bémol que nous avons relevé, c’est la pile de documents qu’il avait avec lui et dont il n’arrivait pas à retrouver certaines feuilles.
Il est à déplorer les applaudissements à tout bout de champs des députés de tous les bords politiques sans assimiler les questions ou les réponses.
Mr Séran SACKO
Monsieur, il n’est pas exclu que les retombées de ce marche malsain servent à financer le RPM, et c’est pourquoi les honorables de la majorité applaudissaient même avec le vent quand leur SG parlait. Alors qu’il s’agit ici de l’intérêt supérieur de la nation et non d’un seul parti politique.
Je pense que le Dr Téreta n’a pas convaincu même l’homme de la rue le reconnaît et le RPM ne sort pas grandis dans cette affaire.
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