Affaire d’engrais de mauvaise qualité : Comment Djadié Ba a « liquidé » Tréta

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Filières Agricoles : Les investisseurs au chevet du PCDA
Dr Bocary Treta

Le puissant ministre du Développement Rural, N°2 dans le gouvernement et secrétaire général du parti au pouvoir (le Rpm), a-t-il perdu la « Baraka » ? Cette question mérite son pesant d’or au vu de la tournure des événements.

ACTE I : Djadiè Ba  exclu

Depuis plus de dix (10) ans, et au nom du libéralisme économique, le gouvernement malien  s’est désengagé de certains des ses pouvoirs confiés à des organisations de la société civile placée sous tutelle. C’est le cas de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali  (l’APCAM), présidée par Bakary Togola et relevant du Ministère du Développement Rural. Ainsi donc, pour les besoins de la campagne agricole, chaque année, l’APCAM passe des commandes d’engrais, de pesticides et de semences aux importateurs. Pour la campagne agricole 2015/2016, l’APCAM a lancé des avis d’appel d’offre à candidature pour la fourniture d’intrants agricoles cités haut. Dès le départ, nous a-t-on confié, l’avis d’appel d’offre en question était tout sauf juste et ouvert, car l’un des gros fournisseurs de la place, Djadié Ba, PDG de Gnoumani -sa, a été exclu du marché. Des consignes fermes auraient été données là où il faut pour empêcher Djadié Bah d’acquérir le dossier d’appel d’offre.

En affaire, c’est comme à la guerre (il n’ya pas de pitié). Furieux de sa mise à l’écart d’un marché très juteux, on le sait, l’opérateur économique n’est pas resté assis en croisant les doigts, il a  informé qui de droit et a mis ses relations en contribution jusqu’à l’extérieur du pays.

Lorsque les premières commandes d’engrais, de pesticides et de semences sont arrivées sur le sol malien, Djadié Ba a passé le relais aux députés Bafotigui Diallo du Rpm, ensuite Bakary Koné de l’Adéma (un allié du Rpm). La suite est connue car, dès le vendredi 28 mai 2015, dans le N°167, votre bihebdomadaire préféré, Le Tjikan, a vu juste en titrant à sa une « le ministre Tréta bientôt dans un champ d’épines… »

Les dessous politiques d’un scandale financier

En interpelant le ministre du Développement Rural devant l’Assemblée Nationale pour qu’il s’explique des tenants et aboutissants de l’affaire d’engrais de mauvaise qualité importé, le député Bafotigui  Diallo  du Rpm attira l’attention de l’opinion sur les dessous politiques de cette affaire en ces termes : « quand il s’agit des intérêts du pays, le parti passe en second plan… » « Je ne veux pas que l’image de notre parti et du président Ibk soient associées à des actions qui puissent les porter préjudice un jour… ».

Il faut rappeler que lors des législatives de 2013, le Pdg de Nyumani-sa, Djadié Ba sous les couleurs de l’ADP-Maliba a été un candidat sérieux contre celui du Rpm dans la circonscription électorale de Nionon. Au second tour,  le Rpm l’emporta après que la Cour Constitutionnelle ait annulé de nombreuses voix favorables à Djadié Ba pour cause d’irrégularités. Après cet 1er affrontement dans les urnes, le Rpm ne voudrait plus faire cadeau à Djadié Ba. Et, lui accordé un marché juteux comme celui des engrais, même s’il répond aux critères, équivaut à financer un adversaire politique.

Comme on le dit souvent, le vin est tiré, il faut le boire. Le ministre Tréta a le choix de démissionner ou d’attendre qu’il soit démis. En attendant, il s’est dit lui-même favorable a la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire.

De tout ce qui précède, le ministre du Développement Rural apparait dans l’opinion publique,  comme le principal suspect dans l’affaire d’importation à coût de milliards, d’engrais de mauvaise qualité et en grande quantité au titre de la campagne agricole 2015/2016. Va-t-il tomber seul ?

Daba Balla Keita

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4 COMMENTAIRES

  1. IBK doit faire partir Treta, car il n’est pas a la hauteur. Remarquez aussi qu’il est toujours a la recherche des postes alors qu’il est incompetent. La seule solution c’est son depart du super ministere qu’il dirige.

  2. Esperons qu’il n y a pas d’ethnocentrisme en marche ici!!!!
    J’ai les questions suivantes:
    A combien de reprises Mr Ba a gagne’ le marche’ des engrais?
    Avait-il dans ses stocks les genres d’engrais qu’on reproche au department de l’Agriculture de Treta d’avoir achete’?
    Est-ce que Mr Ba a achete’ le meme genre d’engrais? Si oui, quand et dans quel but?
    Savait-il d’avance le genre d’engrais dont nous parlons ici?
    Nous savons qu’il a gagne’ le marche’ des engrais a’ plusieurs reprises; est- ce qu’il a eu la gentillesse de donner une liste des engrais de qualite’ pour le Mali?
    EST-CE QUE MR BA A DONNE’ GRATUITEMENT OU VENDU DES ENGRAIS DURANT CETTE SAISON AGRICOLE? SI OUI, A’ QUI?
    WHAT DID HE KNOW? WHEN DID HE KNOW IT? HOW DID HE KNOW IT?
    QUE CONNAISSAIT-IL? QUAND ET COMMENT A-T-IL SU A’ PROPOS DES ENGRAIS EN QUESTION?
    Don’t get me wrong, je n’accuse Mr Ba de rien pour le moment. J’amerais seulement avoir des reponses aux questions pose’es plus haut pour me rassurer qu’il n’y a pas eu de sobattage/complot pour des raisons qui n’ont rien a’ voir avec faire ce qui est bien pour nos paysans.

  3. IBK à Koulouba: la dérive irresponsable d’un régime inutile au Mali

    Les sorties massives des maliens lors des élections de juillet et d’août 2013 étaient à la hauteur de leur attente face au péril d’un pays qui s’est effondré en 2012 comme un château de cartes.

    Deux ans après l’élection d’IBK, l’attente légitime des maliens s’est transformée à une angoisse gigantesque au vu des pratiques du pouvoir d’un président peu amène avec l’argent public et qui flirte dangereusement avec les milieux mafieux et crapuleux.

    Aussitôt installé dans ses bureaux à Koulouba, une ancienne bâtisse coloniale qui abrite la présidence de la république du Mali, IBK multiplie à l’infini, les choix malencontreux (rénovation de sa privée avec les milliards de l’argent public, achats coûteux de motos d’apparat, d’avion douteux, de véhicules insolents), d’interminables voyages budgétivores et sans aucune retombée ni pour la stabilité du pays ni pour sa reconstruction.

    De scandales financiers en scandales financiers, (marché d’un Boeing douteux, marché dit d’équipements militaires, affaire Michel Tomi, marchés des engrais frelatés) le régime fâche tour à tour le FMI, la banque mondiale, l’Union européenne, l’opposition politique, l’Untm, les organisations paysannes, etc etc.

    Si un arrangement budgétaire a pu être trouvé avec le FMI pour continuer à maintenir à flot les finances malmenées du pays par un régime familiale et claniste, ce qui se profile à l’horizon avec les conséquences désastreuses d’utilisation d’engrais frelatés sur l’agriculture du pays et la santé publique du monde rural, est pire d’une bombe atomique.

    Imaginez le pays le plus doté en terre arable en Afrique occidentale et abondamment arrosé par des cours d’eau (fleuve Niger, fleuve Sénégal, les affluents le Bani, le Sankarani et autres lacs intérieurs et bas-fonds qui devraient faire du Mali le grenier de l’Afrique).

    Mais les immenses plaines irrigables du delta central du fleuve Niger, l’épicentre de la culture du riz au Mali depuis 1930 (Niono, Diabali, Molodo, Macina, etc), la zone en “diamant” de la culture cotonnière du Mali sud (Koutiala, Fana, Koumantou, Bougouni, etc) sont actuellement menacées d’un véritable tsumami de l’irresponsabilité du régime IBK.

    40000 tonnes d’engrais frelatés sont illégalement et impunément introduites dans le quotidien de plus de 5 millions de paysans qui n’ont rien demandé à personne sauf à travailler la terre honnêtement et à gagner à la sueur de leur front dès que les premières goutes des pluies tropicales rythment les saisons chez nous!

    Je ne peux cesser de penser aux usines d’égrainage du coton malien, je me refuse de ne plus voir les camions remplis de balles de coton égrainé, défiler entre le Mali et le port d’Abidjan.

    Je n’imagine même pas de ne plus voir l’étendue verte des champs de riz de l’office du Niger dès que je traverse le pont de Sansanding ou de Markala et que le longe le canal Coste Omgoiba.

    Non c’est impossible, l’irresponsabilité de Bakary Tereta, ministre de la destruction du monde rural sous IBK, ne va pas me priver de cette merveille qui fait du Mali une terre unique en Afrique occidentale.

    Et pourtant à lui voir s’accrocher au mensonge devant les députés à l’assemblée nationale: “Il n’y a pas d’engrais frelatés au Mali”, je comprends toute la détermination d’un ministre venu pour s’enrichir sur le dos des millions de paysans maliens.

    Le pire est qu’il nie l’existence de ces poisons qui risquent de souiller nos champs pour des dizaines d’années, où le coton ne poussera plus, le riz ne poussera plus, le maïs et le mil sorgho n’en parlons pas.

    Et au delà de la baisse annoncée et inéluctable des rendements de nos champs, c’est la contamination de nos nappes phréatiques, de nos produits agricoles et l’exposition de nos paysans et de nos consommateurs aux pires maladies qui soient!

    Pour un régime IBK qui ne pense qu’à acheter des avions pour une famille plutôt que de construire des hôpitaux et des écoles de médecine pour améliorer la santé des maliens, vous comprendrez pourquoi je parle d’irresponsabilité quand 40000 tonnes poisons menacent cette santé précaire.

    Mais comme rien était, personne n’est inquièté parmi les coupables de cet énième scandale du régime IBK à commencer par le ministre de la destruction du monde rural, Bakary Tereta sans parler des responsables de la CMDT et des fournisseurs criminels des engrais frelatés qui se la coulent douce avec les dizaines de milliards de l’argent public en poche.

    Et pendant ce temps leur patron haut percé à Koulouba est paraît-il “ivre de bonheur” parce que ceux qui ont eu l’audace d’égorger nos soldats à Aguelhoc en janvier 2012 et à Kidal en mai 2014 ne sont plus poursuivis par les juridictions maliennes et au nom de quoi déjà ?

    Eh bien mes chers amis, au nom d’une paix qui passe par la régionalisation de notre armée et allocation scandaleuse des ressources financières et matérielles de l’état malien à une horde de voyous sans scrupule du nord de notre pays.

    Si c’est cela la paix, j’attends impatiemment de voir comment des fantassins, criminels de métier, qui n’ont jamais été inquiétés par aucune justice, pour aucun de leurs forfaits peuvent-ils au détour d’un accord signé le 15 mai 2015 ou le 20 juin 2015 (c’est selon le degré de délinquance) et devenir subitement fréquentables et gentils comme de adorables petits enfants de la maternelle?

    Permettez-moi de comprendre mes chers compatriotes car je suis confus et avec autant d’irresponsabilité ce régime IBK me donne la nausée.

    Salute.

  4. Meme s’il y a un reglement personnel les faits sont là et personne n’a menti sur l’existence d’engrais frelatés. Donc la verité triste mais Treta a fauté il doit demissionner comme Boubeye Maiga. S’il reste ce sera à IBK de payer pour les degats de son super ministre.

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