Affaire de l’engrais hors normes : Le PARENA réclame le départ du ministre Tréta et du président de l’APCAM pour « laxisme et incompétence »

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Tiebilé Dramé, président PARENA
Tiebilé Dramé, président PARENA

Pour « défaillance et laxisme » dans le dossier de l’engrais de mauvaise qualité fourni par plusieurs sociétés dans les zones CMDT et OHVN, le parti PARENA réclame purement et simplement le départ du ministre du Développement Rural, Dr Bocari Tréta et de son homonyme, Bacary Togola, président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM). C’était à la faveur  d’une conférence-débats que le Bureau politique National du PARENA a organisé sur la question le samedi 4 juillet dernier, au Centre International de Conférences de Bamako (CICB).

« La question de l’engrais ‘’frelaté’’ et la crise au sein des organisations de producteurs de coton » : tel était le thème de la conférence-débats initiée par le Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), au Centre International de Conférences de Bamako (CICB) le samedi dernier.

Pour l’occasion, Bakary Togola, président de l’Assemblée Permanente de la Chambre d’Agriculture du Mali (APCAM), et plusieurs acteurs du secteur agricole avaient été conviés. Mais aussi, des leaders politiques, notamment, le député Bakari Koné, (élu Adema de Koutiala, 1er député qui a interpellé le ministre du Développement Rural, Dr Bocari Tréta à l’Assemblée sur le sujet des ‘’engrais dits ‘’frelatés’’, Mamadou Awa Gassama, député élu à Yélimané, issu de l’URD, parti de l’opposition, Tiassé Coulibaly, élu RPM de Kati.

Aussi bizarre que cela puisse paraitre, les responsables des sociétés adjudicataires impliqués dans le scandale de l’engrais dit ‘’frelaté’’, bien qu’acteurs principaux dans le dossier, ont brillé par leur absence.

D’entrée de jeu, le président du PARENA, Tiébilé Dramé, dira qu’au delà des seuls agricultures, l’affaire de l’engrais de mauvaise qualité intéresse toute la nation malienne. D’où l’occasion pour le PARENA d’inviter l’ensemble des acteurs du secteur pour échanger sur le sujet afin de trouver des solutions idoines et limiter les dégâts. Une initiative qui selon lui, n’est pas la première du genre.

‘’Engrais frelatés’’ ou ‘’engrais hors nomes’’, pour le président du PARENA Tiébilé Dramé, peu importe le vocabulaire employé, une chose est sûre, c’est que des engrais de mauvaise qualité sont entrés au Mali. Histoire pour lui de répondre au ministre du Développement Rural, Bocari Tréta et au PDG de la CMDT qui, pour se défendre, ont tous déclaré que l’adjectif ‘’frelater’’ n’est pas le terme approprié pour qualifier les engrais dont il s’agit.

A cet effet, le président du PARENA rappellera que le ministre Tréta a été la première personne à employer le terme ‘’frelaté’’.

« Dans un de ses discours prononcé en mois d’avril, le ministre du Développement rural a fait cas de la présence de plus d’une quarantaine de tonnes d’engrais frelatés au Mali. Qu’il se soit trompé ou pas, il l’a dit quand même» dit-il.    Et qu’à l’occasion de la 11ème édition de la journée du paysan tenue le 26 mai dernier à Samanko, le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta avait  promis l’ouverture d’une enquête sur le dossier et de sanctionner les auteurs impliqués.

Quelques jours avant, poursuit-il, le président de l’Assemblée Permanente de la Chambre d’Agriculture du Mali (APCAM) Bakary Togola a, dans une lettre datant du 21 mai 2015 et adressée aux sociétés fournisseurs, demandé le retrait des stocks des engrais de mauvaise qualité décelés après analyses dans plusieurs laboratoires.

Mais aussi, révèle-t-il, le ministre du Développement rural, Bocari Tréta a été alerté par son homologue ivoirien N’Gon Coulibaly, à travers une lettre en date du 14 janvier 2014 sur une éventuelle circulation d’engrais de mauvaise qualité entre les deux pays (Mali et Côte- d’Ivoire) entre ‘’les mains d’opérateurs économiques véreux’’.

Alerte à laquelle, selon lui, le ministre du Développement rural, Bocari Tréta est resté indifférent et n’a pris aucune disposition pour protéger les paysans maliens.

Pis, dit-il, sur le même sujet, le ministre de l’Industrie et de la Promotion des  Investissements d’alors, Moustapha Ben Barka, avait, pour sa part, adressé une lettre au Premier ministre le 2 décembre 2014 en guise d’alerte. Bien avant que la mauvaise qualité des engrais fournis par les sociétés ne soit confirmée plus tard par des analyses effectuées dans différents laboratoires au Mali et dans d’autres pays.

D’où l’occasion pour le président du Parti pour la Renaissance Nationale (PARENA), Tiébilé Dramé, de demander au ministre du Développement rural, Bocari Tréta, et son homonyme Bakary Togola président de l’APCAM  de démissionner. Et ce pour avoir fait preuve de laxisme et d’incompétence

Les mises au point du président de l’APCAM

La réponse de Bakary Togola, président de l’APCAM, ne s’est pas fait attendre. « Tiébilé Dramé, nous vous remercions pour avoir pris l’initiative d’organiser une conférence-débats sur l’affaire de l’engrais. Mais, je vous prie de ne pas demander ma démission. Car ce sont les paysans qui m’ont élu et non vous » a-t-il sèchement lancé, sous les ovations des paysans acquis à sa cause qui se sont massivement mobilisés pour l’occasion.

« Vous êtes président de votre parti. Je ne peux pas vous demander de démissionner  de la même manière, vous ne pouvez pas me demander de démissionner » a-t-il ajouté. Avant de préciser que seule la Direction Nationale de l’Agriculture (DNA) est habilitée à prélever des échantillons d’engrais pour les soumettre à une analyse de laboratoire. Et, à l’en croire, les résultats des premières analyses initiées par la DNA ont décelés 3000 tonnes d’engrais de mauvaise qualité. Quant aux sanctions à infliger aux sociétés fournisseurs, selon lui, le cahier de charge demande soit, le retrait du mauvais stock et son remplacement, soit l’ajout des composants chimiques manquants décelés par les analyses des laboratoires ou la réduction du prix précédemment arrêté entre les parties.

« Les analyses ont certes décelé des engrais de mauvaise qualité. Mais aucune analyse n’a encore prouvé que les engrais en question peuvent tuer ou nuire à la santé des consommateurs» s’est-il a-t-il assuré. Avant de poursuivre que certains stocks ont déjà été remplacés.  Puis de demander à Tiébilé Dramé de faire attention pour ne pas se faire avoir par des individus mal intentionnés.

« Nous apprécions votre démarche, et nous menons le même combat. Mais faites attention, pour ne pas qu’on dénature le sens de votre combat » a-t-il dit au président du parti du bélier Blanc, Tiébilé Dramé.

Affaire à suivre !

Lassina Niangaly

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2 COMMENTAIRES

  1. Personne ne démissionne, foutes nous la paix.Tu mérites la mort par pendaison.

  2. المزارعون بحاجة قبل كل شيئ لانقاذ الموسم أما مايتعلق بمن وراء هذا الامر فطلب استقالة الوزير والمسؤولة المباشر أمر لابد منه لأنهم برهنوا عدم قدرتهم وعدم اهتمامهم فهم أصلا لايرون قيمة للزراعة مع الاسف هناك رجالات في حكومتنا وكل لهم مالا علم لهم به وليسوا أهلا للأمانة فنجد من يتخذ من البرلمان مكانا لخطاب سياسي دعائي ومن يتخذه لتصفية حسابات شخصية والادهى موجة التصفيق من النواب أنفسهم من هنا وهناك ليتهم يعطوا القليل من الاهتمام لقضايا المستضعفين.

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