Accessibilité des intrants agricoles : La grande manipulation des gouvernants dénoncée

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Déjà dans la deuxième moitié de la période d’hivernage, la grande majorité des cultivateurs n’ont pas encore eu d’engrais. Cela ne concerne pas seulement les bénéficiaires des subventions, même ceux qui s’approvisionnent à partir du marché ordinaire, attendent. Face à la négligence de l’Etat, un Conseiller Communal de Neguela, prend la parole, pour dire ce qu’il pense de la situation. Selon lui, il s’agit d’un complot planifié par des gouvernants agricoles capitalistes. 

Selon le conseiller en question, qui parle sous couvert d’anonymat, les magasins d’engrais sont fermés et ils sont transformés en lieu de rencontre journalière pour les paysans céréaliers qui y passent plus de temps dans la journée que dans leurs champs, dans l’attente stérile des engrais. ‘’Le seul secteur qui a moins de problème est celui du coton, nous comprenons ainsi, que c’est ce qui profite égocentriquement aux dirigeants capitalistes avec la complicité de la petite bourgeoisie aux commandes des organisations paysannes. Quand nous  demandons les distributeurs agréés, ceux-ci disent, que le gouvernement, leur doit des dizaines de milliards au titre de la campagne de l’année passée. Pourtant, le paysan n’enlève pas l’engrais, sans avoir payé sa caution’’, a-t-il fait savoir.

Il donne alors raison à l’honorable Oumar MARIKO qui avait démasqué la grande corruption autour de la gestion des intrants agricoles, par des hommes et femmes en charge de la question, le 02 juillet 2015. En effet, dans sa démarche interpellatrice du gouvernement, le député a eu à démontrer qu’une mafia du gouvernement et des dirigeants de l’APCAM constituée en GIE s’enrichie illégalement sur le dos de ces masses paysannes laborieuses.

La situation de cette année est véritablement paradoxale. Depuis longtemps, le gouvernement avait fixé un objectif de réaliser qu’au moins, le Mali puisse produire plus de dix millions de tonnes de céréales. Même si ça a été un échec total avec Modibo Sidibé avec l’initiative Riz, dans la campagne agricole 2018-2019, nous avons pu nous approcher à cet objectif. Et pour quoi, dans la campagne suivant cette réussite, le gouvernement décide de réduire à moitié la quantité dédiée à l’hectare ? Pourquoi il refuse de livrer les engrais au moment où les cultures en ont besoin, comme le disait le journaliste, Assane Koné sur son site “Notre Nation”.

À en croire notre interlocuteur, les femmes et hommes aux commandes du pays sont à la solde du capitalisme des compagnies agricoles transnationales qui veulent maintenir les paysans dans leur dumping. ‘’Ce qui veut dire que nous dépendons du marché en alimentation. C’est pourquoi le régime d’Ibrahim Boubacar Keita refuse de soutenir les paysans pour produire suffisamment et nourrir les Maliens et s’apprête à subventionner des commerçants pour nourrir le pays cultivateur à partir de ses maîtres de l’extérieur’’, a-t-il martelé.

Pour résoudre le problème, il estime que les agriculteurs doivent admettre que les Organisations Paysannes sont dirigées par des bourgeois compradors et qu’il faut les démettre de cette responsabilité à commencer par Bakary TOGOLA.

Et de rappeler qu’à Niono, des rencontre publiques de dénonciation organisées par l’honorable Amadou Araba Doumbia ; Le refus de l’union de Baguineda, qui avait poussé et projeté une marche de protestation de mesure avec le soutien du Programme Citoyen contre les Injustices et pour des Alternatives de Développement Durable DGD 2017-2021…, sont des initiatives salutaires et qui doivent être multipliés.

Pour finir, il exhorte les grandes Organisations Paysannes telles que la Coordination Nationale des Organisations Paysannes (CNOP), l’Association des Organisations Paysannes Professionnelles (AOPP) et l’Assemblée Permanentées des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM) à jouer dignement leur rôle initial de protection des intérêts du paysans.

Affaire à suivre…….

Daouda Z Kané       

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