Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a procédé, le samedi 5 mai dernier, au Parc des Expositions de Bamako, à la coupure du ruban symbolique consacrant l’ouverture solennelle de la 7ème édition du Salon International de l’Agriculture (SIAGRI). À la fin de sa visite au niveau des stands, il s’est dit émerveillé par les prouesses réalisées dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage au Mali.
La 7ème édition du Siagri a ouvert ses portes le samedi 5 mai dernier. Plus de 500 exposants provenant des pays d’Afrique, d’Europe et d’Asie sont à ce salon où les organisateurs promettent plus de 7 000 visiteurs par jour.
Selon les organisateurs, ce salon a pour objectif de promouvoir la compétitivité des filières agricoles, agroalimentaires et agro-industrielles du Mali dans la sous-région et au niveau international à travers les chaînes de valeur agricole. C’est pourquoi, cette 7ème édition a pris comme thème central: « la promotion de l’agro-industrie des PME/PMI pour plus de valeur ajoutée à l’économie du Mali» car pour les organisateurs, malgré la forte capacité du Mali en matière de production, le niveau de transformation des produits agricoles demeure très faible.
Selon Dr Nango Dembélé, ministre de l’Agriculture, la création de l’Agence d’Aménagement des Terres et de fourniture de l’eau d’Irrigation pour plus des terres aménagées en maîtrise totale de l’eau, la création de l’Office du Moyen Bani pour la mise en valeur du potentiel hydro-agricole de la zone, la création d’un Office de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture dans le Delta intérieur du Niger, l’élaboration d‘une loi sur le foncier rural pour sécuriser les exploitations agricoles familiales et pour attirer les investisseurs maliens et étrangers sont entre autres, des actions de restructuration que le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta a engagées pour une agriculture moderne, compétitive, productive et ouverte sur le marché.
«La mise en œuvre de ces mesures institutionnelles et les investissements mobilisés ont permis d’améliorer les productions céréalières avec un taux moyen de 36%. Si nous comparons les périodes 2009-2013 à celle de 2014 à nos jours concernant le coton, pour les mêmes périodes, le taux de croissance est de 53,49%. Tous ces résultats sont à votre actif Monsieur le président et nous nous fixons comme objectif pour la campagne 2018-2019, la production de 10.081.083 tonnes de céréales et de 750.000 tonnes de coton», a déclaré le ministre de l’Agriculture Dr Nango Dembélé. Avant d’expliquer que le Siagri constitue une opportunité d’exposer aux yeux de la population et du monde entier, toute la grandeur du secteur agricole malien marquée entre autres par la diversité et la qualité des produits, l’étendue des prouesses technologiques et techniques, à travers la grande masse de variétés végétales et de races animales, créées par les structures de recherche du pays. Mais aussi la conception et la création de matériels et équipements agricoles adaptés aux spécificités des différentes zones agro-écologiques ainsi que le savoir-faire des transformatrices de produits agricoles respectant les normes d’hygiène et de qualité.
«Je demeure rassuré et convaincu que le Siagri est un évènement de grande portée œuvrant pour la visibilité des efforts fournis par nos braves producteurs et productrices pour le développement du secteur agricole au Mali» a-t-il conclu.
«Monsieur le président de la République, la profession agricole par ma voix, vous remercie pour toutes les actions que vous êtes en train de fournir pour donner à l’agriculture, toute sa place dans l’économie de notre pays. Notamment avec l’octroi de 15% du budget au secteur de l’Agriculture, la poursuite des subventions des engrais à 11000 FCFA et celles élargies à l’aliment bétail et aux alevins, l’acquisition de 1000 tracteurs et accessoires, des motoculteurs, des équipements d’élevage et de pêche. Sans oublier le programme d’insémination artificielle avec 135.000 doses avec le royaume du Maroc », a ajouté Bakary Togola, président de l’APCAM.
Selon lui, ce salon est une occasion pour découvrir les sommités de l’agriculture malienne comme des bovins de qualité exceptionnelle qui coûtent au moins 2 millions FCFA, des moutons de race dont une brebis de plus de 7 millions FCFA, des vaches qui produisent au moins 33 litres par jour, des autruches, des bacs hors sols d’élevage de poisson dont les eaux usées sont utilisées comme engrais organiques dans le cadre du maraîchage. A en croire M. Togola, c’est aussi un lieu pour de conférences, de visites des députés, des enfants etc.
Le président IBK émerveillé par les prouesses réalisées
« Un bonheur absolu au terme de cette visite, tant nous avons bu du lait, littéralement, en voyant les efforts, ce que les acteurs du développement rural, hommes et femmes, ont réussi comme prouesses dans tous les domaines, de la production agricole classique à l’élevage en passant par l’aquaculture. Nous avons eu droit à une visite qui nous a émerveillés, les réussites en insémination sont époustouflantes. Je pense que c’est d’ailleurs la meilleure manière de remercier un des amis du Mali, un de ceux qui ont cru en nous à l’époque, sa Majesté le Roi Mohammed VI du Royaume du Maroc qui est venu à notre investiture avec dans son escarcelle, 135.000 doses d’insémination artificielle. A l’époque, certains s’en sont gaussé comme toujours, mais quand on voit aujourd’hui ce qui a été réussi, chapeau !»,a laissé entendre le président Ibrahim Boubacar Keïta.
«Quand on voit également, chemin faisant, ce que nos éleveurs eux-mêmes, dans la libération de leur génie propre, ont réussi à produire, c’est fabuleux ! Je ne pouvais pas imaginer une seconde qu’au Mali, il me serait donné un jour de voir une production laitière quotidienne de 25 litres par vache. C’était un rêve, or c’est possible ! Sans compter l’embouche bovine. Nous avons vu des éléments d’une tonne cinq, c’est fabuleux !», s’est exclamé IBK.
Persuadé que le développement du pays passe par celui du monde rural, IBK a été ferme contre la mise en péril du fleuve Niger. Il a invité les occupants du lit du fleuve Niger à cesser de polluer l’environnement et d’œuvrer pour la protection du couvert végétal car selon lui, cela est préjudiciable à tous: « Qu’ils comprennent que cela est un suicide quelque part », a souligné IBK.
«Le Mali est un pays à vocation agro-pastorale pourvu que nous puissions sauver celui par lequel, cela est possible, le fleuve Niger. Il est du bonheur de nous tous d’œuvrer pour sa sauvegarde et sa protection», a-t-il conseillé.
Moussa Sékou Diaby