La crise alimentaire menace 18 millions de personnes dans le Sahel. Au Mali, selon les chiffres de l’ONG britannique OXFAM, elle menace 1 million de personnes. Pour y faire face, il y a urgence. L’Etat et ses partenaires se doivent de redoubler d’efforts pour éviter une catastrophe humanitaire.
C’est ce qui ressort de la 70ème édition du Club de la presse de Radio Klédu, tenu le samedi dernier à l’hôtel Mandé. Animé par Dr Soumaïla Diarra et Mamy Coulibaly, respectivement Responsable d’enquêtes et Chef de division technique au Système d’Alerte Précoce (SAP), et David Mogollon, Chef de section développement rural et sécurité alimentaire à la délégation de l’Union Européenne, ce Club de la presse avait pour centre d’intérêt la crise alimentaire et nutritionnelle au Mali.
Des exposés des intervenants, on retient essentiellement que la situation alimentaire, qui est multifactorielle, n’est pas difficile qu’au Nord du pays. Elle touche aussi les régions de Kayes, Koulikoro et Mopti. Parmi ces facteurs, explique Soumaïla Diarra, il y a la disponibilité des aliments et leur accessibilité aux populations, les pratiques alimentaires et le niveau de stabilité des prix dans les zones. S’agissant de la situation nutritionnelle, le responsable des enquêtes du SAP a avancé les chiffres de l’Enquête Démographique et de Santé 2006, qui font état d’un taux de malnutrition de 15% de la population, avec des chiffres bien meilleurs pour la région de Kidal. Pour relever le défi, ces zones sont, selon Mamy Coulibaly, ciblées par des interventions. Autres mesures préconisées par les conférenciers pour faire face à la menace, on peut, entre autres, citer le renforcement des capacités des populations dans l’accroissement de la production, la mise en place d’un dialogue politique et des réformes, comme préconisé par l’Union Européenne (UE).
Pour David Mogollon, bien qu’ayant suspendu sa coopération avec notre pays, l’UE continuera à apporter son soutien humanitaire au Mali. Dans le cadre d’un plan national de réponse aux difficultés alimentaires, elle vient déjà en aide à nos populations. Selon David Mogollon, l’UE va débloquer une enveloppe de 200 millions de FCFA, qui viendront s’ajouter à un montant de 300 millions, pour la région du Sahel. Pour permettre aux populations de faire face à la crise alimentaire, les conférenciers ont souligné les efforts du gouvernement dans la subvention des semences et du riz importé.
Yaya Samaké