Le 56e Salon International de l’Agriculture a fait de la capitale française la plus grande ferme agricole du monde en attirant entre 650 000 et 700 000 visiteurs et accueilli près d’un millier d’exposants en provenance d’environ 70 pays, du 23 février au 3 mars 2019 au Parc des Expositions de Paris. Tenu sous le vocable «Des femmes, des hommes, des talents », le Mali y a mis en exposition son beurre de Karité transformé en pommade, en crèmes à main et â lèvre. Le premier producteur de coton a présenté également son Or blanc pour attirer les investisseurs et trouver des acheteurs. On pouvait également constater la présence au niveau des stands du Mali des produits comme la mangue, la noix de cajou, les jus de fruit, les biscuits de sésame, du thé et de nombreuses autres saveurs fruitières.
A la tête d’une forte délégation où figurent le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Bakary Togola ainsi que des professionnels des filières agricoles et de la transformation agro-alimentaire, de structures en charge des aménagements hydro-agricoles, le ministre de l’Agriculture, intervenant lors d’une conférence organisée par l’AFD et le CIRAD, a soutenu que son pays «est un grand potentiel agricole et une opportunité d’affaires pour les investisseurs étrangers et la diaspora malienne.
NangoDembelé en veut pour illustration «des atouts tant sur le plan institutionnel, technique qu’économique» dont les dispositifs législatifs et réglementaires pour faciliter et accompagner les investissements agricoles, la politique de développement agricole, la Loi d’orientation agricole et celle relative au foncier agricole pour sécuriser les exploitations et les investisseurs potentiels. Idem pour le secteur agro-alimentaire pour lequel le Mali dispose d’un code des investissements très attractif ainsi que d’une législation sur le partenariat public-privé. D’autres atouts du pays résident par ailleurs dans ses 43 millions hectares propices à l’agriculture et à l’élevage (dont plus 1,400 millions dans la zone Office du Niger) ainsi que sa production céréalières estimée à 10,405 tonnes depuis 2018, s’est vanté le ministre Nango Démbélé avant de présenter devant ses homologues présents au SIA 2019 l’historique de cette production depuis «la crise alimentaire à dimension mondiale de 2008». A l’époque, le Mali avait réagi par l’Initiative Riz, avec l’ambition de produire 10 millions de tonnes de céréales par an. Et pour y parvenir, le gouvernement a initié la subvention des engrais à la filière riz. Et aujourd’hui, les filières mil, sorgho, coton et maïs sont concernées par ladite subvention, a-t-il expliqué en se réjouissant que le pays soit passé de 5 millions en 2012 au double en production céréalière en 2018. Il s’agit, selon le ministre, de l’un des impacts des 15% du budget national alloués à l’agriculture.
Parlant de la transformation du coton malien, Nango Dembelé a attiré l’attention de l’assistance sur la problématique de ce secteur pourvoyeur d’emplois et de valeur ajoutée.
Le Mali a gagné la bataille de la production agricole avec à la clé des excédents significatifs, en a conclu le ministre de l’Agriculture, avant d’annoncer qu’un nouveau front s’ouvre avec le défi «de la transformation des produits agricoles pour créer plus de valeur ajoutée et d’emplois pour les jeunes et de devenir un pays exportateur de produits agricole transformés d’ici à 5 ans. Il suffît, dit-il, de transformer 25% de la production agricole pour créer des milliers d’emplois, a-t-il relevé en lançant un appel à tous les investisseurs aussi étrangers que de la diaspora. «Nous avons les atouts, nous avons l’intelligence et la jeunesse qu’il faut», a-t-il martelé.
Amidou Keita