3E édition de la journée du coton a Genève : Le Premier ministre dénonce l’injustice des pays développés

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A la faveur de la 3è édition de la Journée mondiale consacrée au coton, tenue à Genève en Suisse, le Premier ministre, Choguel Maiga a dénoncé l’injustice liée aux subventions versées par les pays développés à leurs producteurs de coton. Pour lui, les choses doivent changer.

 En apportant le message des contonculteurs du Mali et, plus généralement, celui des pays du C4 ( Benin, du Burkina Faso, du Mali et du Tchad) et des PMA, le Premier ministre, Choguel Maiga, présent à Genève, a dénoncé les pays développés en ces termes : le « coton africain, malgré les qualités intrinsèques de sa fibre, fait face à une rude concurrence liée notamment aux soutiens internes estimés à 5,9 milliards de dollars en 2019/2020 que certains pays riches apportent à leurs producteurs ».

Aux dires de M. Maiga, en plus de subir cette injustice évidente aux yeux de tous, liée aux subventions versées à leurs concurrents, les producteurs des pays du C4 sont inexorablement exposés à l’instabilité des prix du marché international, aux effets néfastes du changement climatique et aux conséquences inopinées et dévastatrices de la pandémie de la Covid-19.

« Les solutions et réponses à apporter à l’épineuse question du coton doivent permettre aux pays producteurs et exportateurs issus des PMA, de faire réellement du commerce un levier de lutte contre la pauvreté et de développement durable », a-t-il souligné.

Selon le chef du gouvernement, « le temps de l’audace a sonné ». L’audace de concrétiser les promesses et de conforter les efforts universels pour la réalisation des 17 Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, en donnant corps aux engagements librement souscrits en 2005 en faveur du coton dans nos pays.

Il est temps de changer les choses

Cette audace lui a poussé d’annoncer « Nous, pays du Groupe C-4, ce que nous demandons pour nous et pour tous les Pays les Moins avancés producteurs et exportateurs de coton, ce n’est pas la pitance, ni une faveur particulière. Nous demandons simplement une application des règles du commerce international qui permettent à chaque acteur de la filière cotonnière, quel que soit son pays d’origine, de gagner la part qui lui revient. Seulement la part qui lui revient. Nous demandons que vous redonniez vie et espoir à la filière coton qui se meurt à petit feu dans les PMA.

« Je le redis, ce sont les subventions accordées par certains Etats à leurs producteurs qui mettent ces règles en échec. Vous le savez tous », a-t-il déclaré. Et de s’interroger « L’aide au développement la plus généreuse que nous recevrions ne serait-elle pas le respect, en toute transparence, de ces règles et principes déjà définis, afin de permettre à nos populations de vivre dignement et décemment du fruit de leur travail, comme tout un chacun y a droit ? ».

Enfin, pour le Premier ministre, « si on n’y prend garde, dans un avenir moins lointain qu’on pourrait le croire, à cause de l’iniquité persistant dans les échanges internationaux, des milliers de nos producteurs se verront contraints de renoncer à la production du coton qui, sur le long terme, leur apparaîtra insuffisamment rentable.

Il a terminé en réitérant un appel vibrant pour un sursaut immédiat de tous les membres de l’OMC « en vue de l’adoption de solutions concrètes dans le cadre du processus des négociations en cours, afin de préserver et promouvoir nos filières cotonnières dont le caractère stratégique n’est plus à démontrer ».

Amadou Sidibé

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