La cité des balanzans a vibré du 5 au 7 mars dernier au rythme de la 2ème édition du salon de l’Agriculture, FINAGRI. Pour cette édition, les organisateurs ont choisi comme thème “ Il est temps d’investir dans l’agriculture “.
La pertinence de ce sujet se situe par rapport à la contribution de l’agriculture à l’économie nationale. Selon les chiffres officiels, elle occupe 85% de la population, plus de 35% du PIB et 20% des recettes d’exportation. Malgré cette performance, la mobilisation des privés et établissements financiers reste timide.
Dans son mot de bienvenue, la représentante du maire de Ségou a salué le choix porté sur sa ville pour abriter ce grand rendez-vous. Pour Mme Diawo Kadiatou Diall, ce choix s’explique par les opportunités dont dispose la région en terme du développement de l’agriculture.Elle a ainsi invité les opérateurs de la région à saisir l’occasion pour faire connaître ses projets.
C’est aussi l’avis de Bert Bosch. Pour le directeur général d’ICCO, FINAGRI est un événement de promotion des potentialités entre les acteurs financiers et agricoles. Il a assuré la disponibilité de sa structure à accompagner les entreprises à développer et accéder au système financier régulier. Le partenaire principal d’Agri Hub dans l’organisation de cet important à rendez-vous a souligné les difficultés que rencontrent les producteurs devant les institutions financières. D’où son insistance aux porteurs de projets de saisir cette chance.
L’organisation de cette rencontre dans la capitale de la 4ème région a été bien accueillie par le conseil régional et l’assemblée permanente de chambre d’agriculture locale. Aussi Soumana Diarra du conseil régional et Kola Diallo de l’APCAM local, ont salué les organisateurs pour cette initiative.
Le président de l’Assemblée permanente de chambre d’agriculture régionale, au nom de son président Bakary Togola, a énuméré l’importance de ce salon pour la promotion d’une agriculture durable. A le croire, les rencontres face à face qui ont été organisé vont permettre aux producteurs de rencontrer les investisseurs. Toute chose, poursuit-il, va déclencher des relations d’affaires qui permettront de réduire le fossé qui existe entre les fournisseurs des ressources financières et le monde rural. Kola Diallo a exhorté les producteurs et emprunteurs d’honorer leur engagement. ” En respectant nos engagements, nos créanciers vont avoir confiance à nous. Aux banquiers, je leur demande de revoir le système du financement classique, en rendant les procédures plus simple. C’est en cela que nous allons augmenter la production et lutter contre la pauvreté“, a insisté kola Diallo.
Le coordinateur de Agri-Hub, Idrissa Bâ a déclaré que le FINAGRI offre aux banques, aux établissements financiers, aux IMF, aux compagnies d’assurances, aux fournisseurs d’intrants et de technologie ainsi qu’aux entreprises d’intermédiation l’occasion d’exposer et de présenter leurs produits. Pour l’initiateur de ce rendez-vous, le thème de cette année va permettre d’engager des discussions entre les acteurs sur diverses préoccupations relatives à l’investissement dans l’agriculture.
Selon Idrissa Bâ, le salon va faciliter l’accès des agriculteurs, transformateurs et entrepreneurs agricoles aux informations sur les produits et services financiers disponibles sur le marché.
Le représentant du ministère du Développement rural a mis l’accent sur la pérennisation de ce salon. Selon le secrétaire général adjoint de l’APCAM, Idrissa Diallo, le thème de la deuxième édition démontre la nécessité de croire à l’agriculture. Pour lui, le développement de ce secteur va contribuer à l’épanouissement du monde rural. Quant au ministre chargé de la promotion des investissements et de l’initiative privée, il a affirmé que le thème de cette année interpelle les privés à investir dans l’agriculture.
Me Mamadou Gaoussou Diarra a dit que l’émergence d’un secteur privé dans l’agriculture va contribuer à aider les efforts du gouvernement qui visent à faire ce secteur le moteur de la croissance économique du pays. Le représentant du gouvernement a signalé les efforts en cours pour moderniser l’agriculture. Il s’agit de la mise en place des agropoles, le fonds de garantie du secteur privé et l’augmentation de la part de l’agriculture au budget national. Ces mesures, selon Me Mamadou Gaoussou Diarra, visent à dépasser le cadre d’une agriculture familiale afin d’intéresser les jeunes et rendre le trésor de l’agriculture visible. Il a lancé un appel aux institutions financières dans le but de trouver des réponses aux difficultés d’investissement dans le secteur. A travers des rencontres face à face, l’espace de FINAGRI de Ségou a permis aux porteurs de projets de défendre leurs idées. C’est ainsi que le projet porté par Mahamadou Dao, représentant le centre de formation professionnelle de Bla (SILO), a été financé par la BNDA à hauteur de 11 875 000 F CFA.
Le projet vise l’agrandissement d’une ferme avicole. L’édition de Ségou a été l’occasion d’animer des conférences sur les produits financiers novateurs concernant le secteur de l’agriculture, l’amélioration de la gestion de l’environnement des investissements et risques liés au financement de l’agriculture, et mécanismes de gestion des risques.
Moussa SIDIBE
Envoyé spécial