Faire le point des recommandations de 2001, examiner la situation alimentaire et nutritionnelle définitive élaborée par le Système d’alerte précoce, partager et analyser le bilan du plan national de réponse 2017, formuler des recommandations pour l’ensemble des parties prenantes à l’atténuation des difficultés alimentaires et nutritionnelles identifiées au titre de la période de soudure pour l’année 2018. Voilà, entre autres, les objectifs de la 15ème session du Conseil national de la sécurité alimentaire tenue la semaine dernière à l’hôtel Radisson.
Les travaux de cette 15ème session du Conseil national de sécurité alimentaire étaient présidés par le ministre de l’Agriculture, Nango Dembélé, représentant le Premier ministre. Il avait à ses côtés le ministre commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, et le représentant des partenaires techniques et financiers. A ceux-ci, il faut ajouter les gouverneurs de régions pour ne citer que ceux-ci.
Cette 15ème session du Conseil national de la sécurité alimentaire, selon le ministre Nango Dembélé, se tient dans un contexte alimentaire et nutritionnel difficile. « La campagne agricole 2017-2018 est appréciée globalement moyenne avec des poches de mauvaise production par endroit. Cette situation est due aux perturbations survenues en début de campagne avec l’arrêt précoce des pluies au mois de septembre, la faiblesse de la crue, les dégâts des oiseaux… Les perspectives de productions maraichères et de contre saisons sont moyennes et mauvaises par endroits. Par ailleurs, les conditions d’élevage sont généralement moyennes, avec toutefois des poches de déficit de biomasse dans le sahel occidental et dans la vallée du fleuve Niger » a fait savoir le ministre Dembélé.
A l’en croire, l’accès à certains pâturages dans des zones exondées des régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et du nord de celles de Ségou et de Mopti reste difficile à cause de l’insécurité persistante. Quant aux productions halieutiques, elles sont moyennes à mauvaises, selon lui, à cause de la de la faiblesse des crues.
« Toutes ces difficultés affectent négativement les autres secteurs économiques pourvoyeurs de revenus et de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations qui s’avère problématique sans une anticipation rapide et une réponse appropriée » a soutenu le ministre de l’Agriculture.
A cet effet, il a révélé que l’évaluation du Système d’alerte précoce (Sap) a souligné que 932 651 personnes, soit 4% de la population, sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère, pour lesquelles il faut une assistance alimentaire gratuite pour les trois mois de la période de soudure, de juin à aout.
Ce n’est pas tout. Il a ajouté que 3 millions de nos compatriotes sont en insécurité alimentaire modérée, qui nécessite des actions d’appui à la résilience.
En tout cas, pour le ministre de l’Agriculture, le plan national de réponse 2018 tentera d’apporter des solutions d’atténuation pour 4 millions de personnes car l’un des mandats du Conseil, a-t-il poursuivi, est d’adopter le planning de réponse au titre de l’année 2018 portant sur l’assistance alimentaire, le cash transfert, l’appui au bétail, aux cantines scolaires, à la lutte contre la malnutrition sur toutes ses formes, la reconstitution des stocks de sécurité…Le Ministre a saisi cette opportunité pour remercier les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement constant.
De son côté, la représentante des partenaires techniques du sous-groupe sécurité alimentaire, Mme Sylvia Karuzo, a salué les efforts du gouvernement qui place la sécurité alimentaire au cœur de ses préoccupations. C’est pourquoi elle a, au nom des Ptf, renouvelé leur engagement à soutenir les autorités à lutter contre l’insécurité alimentaire et la malnutrition.
Kassoum THERA