Dans un communiqué de presse rendu public, le comité syndical de la BMS-SA a réagi à « des informations » véhiculées par deux journaux ivoirien et malien selon lesquelles » trois syndicats de la BMS ont été reçus par le ministre de l’Economie et des finances, le 16 août dernier, auquel ils ont demandé le départ du Directeur général Alioune Coulibaly » à cause de l’affaire opposant la banque à la SICG-Mali. Le comité syndical précise qu’« il n’y a qu’un seul comité à la banque dans lequel tout le personnel se reconnait ». Et dément toute audience avec le ministre de tutelle relativement à l’affaire SICG-Mali contre la BMS-SA. Le syndicat réaffirme son soutien au Directeur général et s’insurge contre « une opération visant à fragiliser cet établissement bancaire de premier ordre au regard de son rôle prépondérant dans le financement de l’économie malienne ».
Rappelons que depuis la fusion de la BMS avec la BHM, une cabale est montée depuis Abidjan par le promoteur de la SICG, Saïd Mohamed Jamal, contre la BMS qui se poursuit à travers les colonnes de la presse ivoirienne et malienne. Le dernier épisode en date est une « information » donnée par L’Intelligent d’Abidjan, selon laquelle « les travailleurs de la BMS exigent le départ de leur DG Alioune Coulibaly » à cause de l’affaire SICG.
Cette information est malheureusement reprise par un organe de la place dans sa parution du 23 août dernier. Lequel écrit que « le 16 août dernier, le ministre de l’Economie et des finances a reçu les 3 syndicats de la BMS à leur demande ». Que les trois syndicats ont, entre autres, « demandé le départ du Directeur général, Alioune Coulibaly ».
Dans un communiqué daté du 25 août dernier, le comité syndical de la BMS a, d’entrée de jeu, « exprimé sa stupéfaction face aux allégations et contre-vérités développées dans ledit article ». Il a tenu à préciser :
Premièrement, « la BMS ne compte qu’un seul comité syndical dans lequel se reconnait tout le personnel sans exception aucune »
Deuxièmement, « aucun représentant du personnel de la BMS n’a jamais été reçu par le ministre de l’Economie et des finances relativement à l’affaire SICG-Mali contre la BMS ».
Raison pour laquelle le comité syndicat estime que « le contenu de l’article en question relève de l’imagination de son auteur ou de son commanditaire ». En effet, rappelle le syndicat, « après une campagne médiatique marquée par une série d’articles visant tous vainement à ternir l’image d’un des plus importants instruments de financement de l’économie malienne, le journal en question, en désespoir de cause et court d’arguments, tente de polluer le climat social au sein de la BMS en faisant croire de manière grotesque et éhontée que le personnel de notre établissement réclamerait la tête du Directeur général ».
Ainsi, « le comité syndical de la BMS s’élève contre cette insidieuse campagne au long cours qui jure avec la déontologie journalistique et tient à opposer un démenti le plus formel aux allégations mensongères du journal. Il dénonce avec véhémence une opération qui vise à fragiliser un établissement bancaire de premier ordre au regard de son rôle prépondérant dans le financement de l’économie malienne et des agents économiques ».
Le comité syndical félicite et encourage le Directeur général qui, aux côtés des autorités dont le ministre de l’Economie et des finances, « conduit le dossier avec responsabilité, clairvoyance et sérénité malgré les accointances manifestes qui se traduisent par des situations de déni de droit qui n’honorent point les auteurs de ces décisions iniques ».
Pour terminer, le comité syndical prévient qu’« il ne saurait indéfiniment rester passif devant de tels agissements et se réserve le droit d’entreprendre, tout ce qui est syndicalement et légalement autorisé pour apporter une réponse appropriée à des telles immixtions que rien ne saurait justifier ».
Contrairement à ce que le journal a distillé, indique de sources sûres, ce sont trois collaborateurs du Directeur général qui ont été reçus au ministère de l’Economie et des Finances non pas par le ministre, mais par le Secrétaire général. Pour des raisons toujours méconnues.
Quant au détournement de 1, 707 milliard de FCFA dans le cadre de la même affaire par « des ministres et le DG du Contentieux de l’Etat », il ressort que ce montant a été bien versé dans le compte de la SICG-Mali.
En effet, en mars 2019, la SICG avait obtenu de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) basée à Abidjan la condamnation de la BMS à lui verser 16 milliards de FCFA pour solder le litige les opposant, accompagnée de la saisie conservatoire de ses équipements à Abidjan (pour 17 millions FCFA) et de ses comptes à Paris.
Une délégation ministérielle malienne s’était alors rendue dans le capitale ivoirienne pour apporter à la juridiction des éléments supplémentaires au dossier et plaider la cause de la BMS qui reste une banque de l’Etat du Mali.
Suite aux discussions, il a été convenu entre la partie malienne et les juges que la banque fasse un geste de sa bonne foi à exécuter la condamnation en versant 1, 707 milliard de FCFA à la SICG.
Voilà pourquoi les détracteurs de l’actuel DG, qui seraient certainement de mèche avec le promoteur de la SICG réputé nager en eaux troubles, mettent tout en œuvre pour créer la confusion autour de ce versement. Et réclamer la tête du DG Alioune Coulibaly qui a réussi à hisser la BMS parmi les plus performantes des banques de la place.
Bréhima DIALLO