Affaire d’incivisme fiscale de 65 milliards de Fcfa : Sous la pression de Boubou Cissé, Randgold verse 15 milliards Fcfa au Trésor public

6
Mark Bristow

Le bras de fer entre l’Etat malien à travers les services des impôts et la société Randgold resources avait conduit à la fermeture des bureaux de cette société minière au Mali. Après deux semaines de tractations, la société de Mark Bristow, le patron de Randgold resources, s’est rendu à l’évidence que seul le passage à la caisse pour éponger une partie de ses arriérés fiscaux pouvait permettre la réouverture de ses bureaux à Bamako, scellés par les services des impôts. Ainsi, selon des sources proches du dossier, c’est la somme de 15 milliards de Fcfa que Randgold resources a versé le mercredi 19 octobre au Trésor public afin qu’elle puisse avoir de nouveau accès à ses bureaux.

Nous avions révélé, il y a de cela deux semaines, que pour non paiement d’impôts d’un montant de plus de 65 milliards de Fcfa, les bureaux de la société  Rangold Resources à Bamako ont été  scellés le 4 octobre dernier par les services des impôts. Dans le même article, nous avions soutenu que c’est à la suite d’une vérification  de comptabilité simultanée de trois de ces filiales : Somilo, Gounkoto, Kankoumoussa que ce trou béant a été découvert par  la Direction générale des grandes entreprises.

Ce n’est pas tout. Nous avions aussi rappelé que  “la Direction générale de cette société s’est inscrite dans une logique de refus catégorique de passer à la caisse pour régler ses ardoises. Et c’est partant de ce constat d’impossibilité de recouvrer ledit montant au profit du Trésor public que le receveur des grandes entreprises, en compagnie de ses hommes, a fait une descente matinale et musclée le mardi 4 octobre  aux environs de 6 heures du matin pour fermer les bureaux de  Randgold Resources  à Faladié, non loin de la tour d’Afrique, pour non paiement d’impôts”.

Selon des sources proches du dossier, il se trouve qu’aussitôt après cette fermeture de ses bureaux dans la capitale malienne où Randgold réalise une grande partie de ses chiffres d’affaires en Afrique, la société a utilisé l’arme du bâton et de la carotte pour contraindre l’Etat à revenir sur sa décision.  Ainsi, d’une part, elle profite de son large réseau dans notre pays pour négocier l’ouverture de ses bureaux et d’autre part, elle menace de porter l’affaire devant les juridictions internationales compétentes.

Nos sources ont été formelles : “Le ministre de l’Economie et des finances a été intransigeant et catégorique face à ces menaces et propositions. Il a conditionné la réouverture des bureaux de Randgold resources et l’ouverture des négociations avec ladite société au payement d’un montant conséquent. N’ayant pas d’autres options, Randgold Resources a cédé et payé 15 milliards de Fcfa. C’est suite à ce payement que les employés ont pu regagner le bureau”.

Une autre révélation de taille : Randgold, à en croire les mêmes sources ; avait payé plus de 10 milliards de Fcfa au mois d’août sur les 65 milliards Fcfa annoncés, avant de se rétracter pour le reste. Ainsi, avec le montant de ces deux payements cumulés, la société de Mark Bristow doit toujours au trésor public une trentaine de milliards de Fcfa.

Quand ce montant sera-t-il payé au Trésor public? Sur quoi va porter l’ouverture des négociations entre cette société et le ministère de l’Economie et finances ? Ce sont là quelques interrogations qui commencent  d’ores et déjà à tarauder les esprits dans les milieux proches de ce dossier.

             Kassoum THERA

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. Pcbako
    “Comment une société aussi importante dans le pays peut-elle avoir autant d’arriérés vis à vis du Trésor sans la complicité de ses agents nationaux ainsi que des agents du Trésor ?”

    Mon frère, tu as TOUT résumé en seule phrase!

    • PS: Mais comme le gouvernement est en besoin urgent de faire croire qu’il “fait quelque chose”, il lâche ce genre de coup d’éclat bidon,alors que jusqu’ici, tous les agents de l’état (à tous les niveaux!) s’en mettaient forcément plein les poches avec lesprobables “arrangements” de Randgold!

      Le ministre des finances ayant besoin de se faire une image et de redorer (ou juste de dorer) son blason, voilà une action bidon typiquement prévue à cet effet!

      Sinon, quel déficient mental pourrait avaler que dans une minuscule économie comme l’économie Malienne, la colossale somme de 65 MILLIARDS d’arriérés aurait pu passer jusqu’ici INAPERCUE?

      Pathétique!

  2. “Affaire d’incivisme fiscale de 65 milliards de Fcfa ”

    Ah ça, au Mali d’Ibk, ça ne pardonne pas!

    Tout le monde sait qu’au Mali, L’INCIVISME FISCAL (j’adore la formule!lol) est proprement
    inadmissible,
    inconcevable,
    inacceptable,
    intolérable!

    Surtout… surtout… surtout l’incivisme fiscal “des autres”!
    Parce nous, notre “incivisme fiscal” à nous, il est d’ordre CULTUREL, ça n’a rien à voir.

    Houbien?

  3. Comment une société aussi importante dans le pays peut-elle avoir autant d’arriérés vis à vis du Trésor sans la complicité de ses agents nationaux ainsi que des agents du Trésor ? Quand on insiste pour que la corruption soit farouchement combattue, ce n’est pas pour rien! Espérons que les montants versés iront bien dans les caisses de l’Etat et non dans les poches de quelques particuliers qui viendront nous narguer avec grosses voitures et villas cossues! Pauvre Mali!

  4. 15 sur 65… connaissant la faiblesse des dirigeants africains fracofous, ils ne vont pas continuer à mettre la pression jusqu’au paiement total…

Comments are closed.