Les biens de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie au Mali (BICIM -SA) ont fait l’objet d’une saisie judiciaire, le 11 juin dernier. Elle dispose, désormais, de dix jours pour s’exécuter. Au risque de voir ses biens vendus.
Les faits sont têtus. Pourtant, ils n’auraient jamais dû impliquer la BICIM- SA dans cette « enfer », pardon, dans cette affaire. Seulement, voilà : la Banque, cherche, visiblement, à protéger un de ses clients. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme.
Rappel des faits
L’affaire oppose, en réalité, la société Lassana Sylla et Fils Sarl à Transit Gauthier rebaptisée Transit Gauthier Nord- Sud. Les deux parties étaient liées par un contrat de transport de marchandises. Pendant plus de dix ans, Transit Nord-Sud assure le transport des conteneurs de la société Lassana Sylla et Fils. Du moins, jusqu’au jour où, Transit Nord-Sud se serait rendu coupable d’un dol. Le 24 novembre 1995, Transit Nord-Sud aurait fait parvenir à la société Lassana Sylla et Fils, une correspondance, dans laquelle il lui notifiait les tarifs des conteneurs de 21 tonnes. Mais il s’avère, qu’en fait de 21 tonnes, il s’agissait, plutôt, de conteneurs de 10 à 12 tonnes. Entre-temps, la société Lassana Sylla et Fils se serait engagée à payer à la Société Transit Nord-Sud, la facture de 186, 7 millions CFA. Avant de se raviser. Avançant comme arguments, entre autres, le fait que Transit Gauthier Nord-Sud lui avait adressé la facture en Francs français. Même pour le trajet Dakar – Bamako où le Fcfa est la principale monnaie d’échange. Fort de ces arguments, la société Lassana Sylla et Fils réclame auprès de Transit Gauthier Nord-Sud, une reddition de compte qu’elle a obtenue, après une longue bataille judiciaire. En définitive, Transit Nord-Sud a été condamnée à payer à la société Lassana Sylla et Fils, la somme de 132 millions CFA, comme principal et 10 millions à titre de dommages – intérêts.
La BICIM entre en scène
Solidarité française oblige. Quand l’huissier de justice voulait saisir les fonds de Transit Nord-Sud, domiciliés à la BICIM-SA, celle-ci s’y est opposée. Au motif qu’elle a fait un cantonnement sur les fonds de son client, en l’occurrence, Transit Nord-Sud. Mieux, la Banque aurait signifié à l’huissier qu’elle a reçu ordre de virer les fonds de son client vers…la France. Ce virement n’a jamais eu lieu. Selon nos informations, les fonds de Transit Nord-Sud, sont toujours, logés dans les comptes de la BICIM-SA, qui a été mise sous astreinte, le 18 mars dernier. Soit 500 000 CFA par jour de retard. Astreinte contre laquelle, elle a interjeté appel.
Pourquoi la BICIM veut protéger la société de Transit Nord-Sud ? C’est la question qui triture les méninges des « magostrats ». Il nous est revenu que Transit Gauthier Nord- Sud CTI (Française) détient 100% des actions de Transit Gauthier devenue Nord-Sud Mali. C’est, dit-on, le même directoire, les mêmes actionnaires. BCIM-SA étant, elle aussi, une Banque française, elle a voulu protéger les intérêts de son compatriote. Mais à quel prix ?
Par contre, ce qu’on ne comprend pas dans cette affaire, c’est l’attitude des autorités maliennes. Notamment, celle du ministre de Sécurité Intérieure, et du Directeur National de la Police. Ils ont interféré, le jour de la saisie des biens de la BICIM, le 11 juin dernier, dans l’exécution de la décision de justice, en recommandant aux agents qui accompagnaient l’huissier, de se retirer !
Affaire à suivre
Aimé
