L’étau se resserre sur l’ex-PDG de la Banque de l’habitat du Mali (BHM), Mamadou Baba Diawara. Une semaine après son arrestation par le Pôle économique et financier, il a été envoyé le vendredi 8 juin à la Maison centrale d’arrêt de Bamako Coura.
Mamadou Baba Diawara, l’ancien patron de la BHM a été arrêté le 1er juin 2007 sur mandat du procureur anti-corruption, Sombé Théra. Pendant une semaine, il a été gardé à vue dans les locaux du Pôle économique et financier, le tribunal habilité à traquer la corruption et la délinquance financière dans notre pays. M. Diawara a été inculpé en même temps qu’Ismaïla Haïdara, le PDG de WAIC, une société immobilière par qui le scandale est arrivé. Ils ont tous deux été déférés à la prison centrale de Bamako Coura le vendredi 8 juin 2007.
La société immobilière WAIC est parvenue à faire saisir les comptes de la BHM qui a signé un accord de financement de la construction dite les « Mangueraie de Sébénincoro », avec un autre promoteur qui a cédé sa part à WAIC. La BHM a plus tard refusé de financer le programme, estimant que le coût était surévalué. Une bataille judiciaire a été alors enclenchée entre WAIC et sa banque dont il a fait saisir tous les comptes à la suite d’un procès.
Officiellement, Mamadou Baba Diawara, PDG de la BHM, au moment des faits et Ismaïla Haïdara, PDG de WAIC, sont inculpés par le Pôle économique et financier pour abus de biens sociaux sur plainte de la BHM. Les avocats de la BHM demandent une main levée sur les comptes de leur cliente, qui se débat dans d’énormes difficultés financières. Un compromis que le PDG de WAIC aurait refusé.
Cet imbroglio judiciaire n’est que la face cachée de l’iceberg. L’ex-parton de la BHM est véritablement dans la mire du pouvoir. Comme nous le disions dans notre précédente parution, Mamadou Baba Diawara a eu le toupet de dire, par presse interposée, que la construction de logements sociaux par l’Etat a sa part dans la dégringolade financière de sa banque. Une justification tombée à la suite des éclairages donnés sur le sujet par le président de la République en personne et qui indiquaient tout le contraire.
Les enquêtes se poursuivent en attendant le procès qui permettra évidemment d’asseoir ou non la culpabilité de MM. Diawara et Haïdara et probablement d’autres suspects.
Abdrahamane Dicko
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