Accords de partenariat Economique : Le niet de la société civile malienne

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Interdit de marcher, les acteurs non étatiques du Mali se sont contentés d’un sit-in le jeudi 27 septembre devant le Centre Aoua Kéita. L’occasion était bonne pour la société civile d’exprimer son désaccord sur la signature des accords de partenariats économiques proposés par l’Union européenne.

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Le 27 septembre, journée internationale « stop les APE », les militants d’une centaine de pays d’Europe et des ACP se sont mobilisés pour protester contre les accords de partenariats économiques qui sont proposés par l’UE. Au Mali, les acteurs non étatiques ne se sont pas mis en marge de l’événement. En lieu et place de la marche interdite par les autorités, la centaine de militants ont convergé sur le terrain de football en face du Centre Aoua Kéita.

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A cette occasion, des leaders des associations, syndicats, ONG représentés,  entre autres, par Mme Aminata Barry du CAD-Mali, Mme Salimata Diarra de l’Association des consommateurs du Mali (Ascoma), Hamadoun Amion Guindo de la CSTM ont interpellés la Commission européenne et les négociateurs en charge des dossiers pour qu’ils renoncent aux APE dans leur forme actuelle. Sur les quelques pancartes brandies, on pouvait lire « Non aux APE sous leur forme actuelle », « Les APE tuent nos économies », « Avec les APE, nos Etats vont signer leur certificat de décès »

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Pour Mme Salimata Diarra de l’Ascoma, les impacts possibles de ces accords dits de développement s’annoncent dramatiques pour les pays ACP. A ses dires, la mise en concurrence inégale d’économies se fera forcément au détriment des plus pauvres. Ce qui n’est pas sans conséquence. Dans le seul secteur agricole, a-t-elle poursuivi, la concurrence des produits européens poussera de nombreux pays ACP à abandonner leur production. La libéralisation des services ou de l’investissement menacera l’emploi et risque d’hypothéquer le développement des pays concernés.

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La présidente de l’Ascoma a aussi mis l’accent sur le manque d’avancement des négociations ainsi que les multiples difficultés auxquelles les négociations ACP sont confrontées. Plusieurs régions africaines, a-t-elle ajouté, ont d’ailleurs sollicité une prolongation des délais et soulevé la question des alternatives.

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De son côté Mme Barry du CAD-Mali a insisté sur l’aspect effondrement de nos revenus fiscaux suite à la suppression des taxes douanières. « Toutes les études qui ont été menées ont démontré que quelles que soient les zones concernées, tous les accords de libre-échange sont particulièrement dangereux ; elles ont laissé d’énormes difficultés pour nos économies fragiles ». Les participants au sit-in pensent que l’échéance de 2008 fixée pour les APE est trop courte pour permettre aux ACP de relever le niveau des économies encore précaires.

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Cette thèse de nuire les économies africaines ne semble pas être l’avis de la représentante de l’Union européenne au Mali, Irène Horejs. Au cours d’une conférence de presse tenue le week-end dernier, elle a fait savoir que les APE, contrairement à tout ce qui est en train d’être dit, vont dans l’intérêt de l’Afrique. « Nous n’avons pas intérêt d’anéantir l’économie africaine ». Selon la diplomate, si les APE ne sont pas signés à la fin de l’année, il y aura un vide juridique.

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Devant les conséquences inestimables des APE sur nos économies, la société civile recommande une large diffusion de l’Accord de Cotonou et son volet commercial, l’achèvement de l’intégration sous-régional (Tec/Cedéao) avant la date de signature de l’APE. Elle recommande également le maintien de la non réciprocité dans les échanges pendant la prolongation (2007-2010), la mise en œuvre de la politique agricole Commune de la Cedéao…

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A analyser la situation, ce ne sont pas les protestations de la société civile qui feront que les Etats ne signeront pas les APE. Les indices sont là. Au cours d’une rencontre à Accra, le négociateur en chef de l’UE, Louis Michel, a affirmé que nos Etats n’ont pas le choix de signer les APE et qu’il n’y aura pas de prolongation de la date du 31 décembre.

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Amadou Sidibé

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