Le nouveau siège du CNPM qui aura coûté près d’un milliard cent quatorze millions de FCFA, a été inauguré hier vers 17 heures par le président de la République Amadou Toumani Touré, en présence du Premier ministre accompagné de membres du gouvernement, devant un parterre d’invités provenant de toutes les couches socioprofessionnelles du pays, en plus des délégations venues de pays de la sous région et d’Europe. Au cours de son allocution, la voix étreinte par l’émotion, Moussa Balla Coulibaly a annoncé solennellement son retrait de la présidence de l’organisation patronale.
Le bâtiment flambant neuf du Conseil national du Patronat (CNPM) est de type architectural moderne de niveau R+4 avec toutes les commodités requises pour les occupants. Cet édifice a été réalisé grâce au soutien du chef de l’Etat qui en avait d’ailleurs posé la première pierre dans le courant de septembre
En ce qui concerne l’édifice de quatre étages qui vient d’être inauguré, il ne faut pas y voir de simples locaux. C’est la consécration du parcours du CNPM (FNEM au départ) qualifié " d’exaltant et contraignant " par Moussa Balla qui ajoute: " Qu’on le veuille ou non, la bataille du futur sera économique. Il faut donc mettre à la disposition des organisations d’employeurs les outils nécessaires ". Ce siège, doté d’instruments de travail modernes dont des salles de documentation sur les filières socioéconomiques, est selon le président de l’organisation patronale, " un haut lieu du secteur privé".
C’est tout naturellement donc que le doyen (comme l’appellent affectueusement beaucoup d’opérateurs économiques pour saluer son expérience) a décidé de se retirer après avoir mis une bonne partie de sa vie au service du CNPM qui, aujourd’hui, est en plein développement. Son audience, aux plans national et international ne cesse de croître, si l’on en juge par l’intérêt que cela suscite dans toutes les régions du Mali et dans le monde entier, notamment par les accords avec le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) la collaboration avec l’organisation patronale hollandaise, les actions au niveau de l’Organisation internationale du Travail (OIT) où le CNPM siège au Conseil d’administration et tutti quanti. Dès lors, un lourd héritage attend celui qui aura la lourde tâche de lui succéder à la tête de l’organisation patronale.
Second orateur après Moussa Balla Coulibaly, Charles Dan, directeur régional de l’OIT pour l’Afrique, rendra un grand hommage au président du CNPM, en félicitant au passage les autorités du pays pour leur accompagnement, avant de préciser que le nouveau siège est un symbole politique fort, en ce Cinquantenaire du Mali. Pour lui, cela traduit une autonomie acquise par le secteur privé, mais surtout " un acte de rassemblement dans un cadre propice à la réflexion et l’action, une invite à l’intégration régionale au vu de la présence de toutes les délégations invitées à participer à cette inauguration».
C’est après cela que le président de la République a coupé le ruban symbolique pour ensuite effectuer une visite guidée à l’intérieur du bâtiment.
Notons que la pluie s’est signalée lors de cette cérémonie et comme on le dit dans nos traditions africaines, c’est un bon signe pour l’avenir et de l’édifice et du CNPM.
Amadou Baba NIANG
Organisé par le CNPM :
Un atelier sur les stratégies et perspectives de développement du secteur privé ouest-africain, cinquante ans après les Indépendances
En prélude à l’inauguration officielle de son nouveau siège par le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, hier après-midi, le Conseil national du patronat malien (CNPM) a mis la matinée à profit pour ouvrir un atelier de deux jours à l’occasion duquel les participants vont discuter des stratégies et perspectives de développement du secteur privé en Afrique de l’Ouest, cinquante ans après les indépendances.
Présidé par le ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce, Ahmadou Abdoulaye Diallo, cet atelier, fruit d’une volonté commune des dirigeants du CNPM et du Bureau international du travail (BIT) a enregistré, outre les participants venus de divers pays, la présence de Moussa Balla Coulibaly président du CNPM et de Frédéric Amia, Conseiller principal pour l’OIT de Genève, représentant le directeur de l’Organisation internationale du travail pour l’Afrique.
En choisissant le jour de l’inauguration de son nouveau siège pour tenir cette rencontre d’échanges autour d’un thème aussi important que l’avenir du secteur privé sous-régional et le rôle que devraient y jouer les organisations d’employeurs, le CNPM affiche déjà ses ambitions de renouveau dans ses actions pour, désormais, accroître sa performance et son efficacité. Il s’agit en fait, de marquer cette année du Cinquantenaire de nos Etats ouest africains par une évaluation de l’évolution du secteur privé sous-régional afin de mieux cerner les enjeux futurs devant guider toute mise en place de stratégies et plans d’action.
C’est pourquoi, l’occasion a été mise à profit pour présenter, comme premier sujet de discussion, une étude prospective sur le développement du secteur privé en Afrique de l’ouest, notamment ses conclusions et recommandations. Les discussions, suspendues pour les besoins de l’inauguration du nouveau siège, reprendront ce matin pour aboutir à un recueil de contributions et recommandations pour un plan d’actions opérationnel.
Le président du CNPM, Moussa Balla Coulibaly, après un survol de l’évolution de l’économie des Etats de la sous région des indépendances à nos jours, a démontré les conditions d’émergence des organisations patronales, dans un contexte où " les politiques de stabilisation, de relance et d’ajustement furent menées avec les effets désastreux notés sur l’emploi et la protection sociale ". Période qui a coïncidé, selon lui, avec le slogan " Moins d’Etat, mieux d’Etat, censé encourager, de manière concomittante, la réduction du périmètre d’intervention de l’Etat et l’élargissement de la sphère d’action du secteur privé ". Ce qui, avec les effets des récentes crises (climatique, économique et financière) interpellent davantage les organisations d’employeurs. C’est en ce sens qu’il faut considérer l’importance de cet atelier qui est un " véritable exercice d’introspection et de rétrospective " (Moussa Balla Coulibaly dixit).
Il va de soi que, désormais, le secteur privé est appelé à devenir une véritable force de propositions. L’Afrique, plus que toute autre partie du monde, a besoin d’organisations patronales fortes et responsables, comme le dira le représentant de l’OIT : " Pour pouvoir réaliser son décollage économique, l’Afrique a besoin d’un secteur privé dynamique piloté par des entrepreneurs qui osent. Ces entrepreneurs ont besoin d’être appuyés et soutenus par des organisations patronales qui leur offrent un cadre de réflexion stratégique pour la promotion du secteur privé ".
Toutes choses qui feront dire au ministre Ahmadou Abdoulaye Diallo tous les espoirs placés en cet atelier: " J’espère que de ce forum sortira un plan d’actions opérationnel et concret pour toutes les parties prenantes…J’espère également que ce plan d’actions s’inspirera des succès et des échecs des 50 années d’indépendance de nos pays respectifs, afin d’accélérer le processus qui placera l’entreprise privée au cœur de la création de richesses nationales ".
Cet atelier, qui sera clôturé aujourd’hui, sera suivi d’un dîner offert aux participants par le président du CNPM, Moussa Balla Coulibaly.
Amadou Baba NIANG
