Le 9ème numéro de «Grand débat économique» a eu lieu le samedi 18 juin 2016 à la Chambre de commerce et d’industrie de Bamako. Thème retenu : «Les opportunités d’investissement au Mali». Ce «Grand débat économique» est organisé par l’association Forum de la presse du Mali. Le 9ème numéro, qui avait comme invités, Konimba Sidibé, ministre de la Promotion des investissements et du Secteur privé, et Pr. Abdoulaye Niang, Economiste, Directeur du Centre de recherches et d’études stratégiques «Sènè», était dirigé par notre confrère Issa Fakaba Sissoko.
Précisons tout d’abord que «Le Grand débat économique» vise à mettre universitaires, ténors de grandes organisations du secteur économique et financier du pays en confrontation idéologique. Il est organisé deux fois par mois et deux camps «s’affrontent» autour d’un thème économique qui divise les Maliens.
Pour ce 9ème numéro, Konimba Sidibé, ministre de la Promotion des investissements et du Secteur privé, et Pr. Abdoulaye Niang, Economiste, Directeur du Centre de recherche et d’études stratégiques «Sènè», ont tenté de faire comprendre aux participants un certain nombre de questions portant sur l’investissement au Mali. Parmi ces questions, on peut noter, entre autres : Pourquoi investir au Mali ? Quels sont les secteurs favorables à l’investissement au Mali ? Quels sont les obstacles et comment les lever ? Quelle est la force du secteur privé malien ? Et comment transformer cet atout en création de richesses ?
C’est le ministre Konimba Sidibé qui a ouvert le bal en soutenant que le «Mali est un pays attrayant pour les investisseurs nationaux et étrangers». Il a, pendant plus d’une demi-heure, relevé les opportunités d’investissement dont regorge notre pays. À ses dires, le Mali répond à tous les critères d’investissement, car les domaines dans lesquels on peut suffisamment investir sont les leviers de développement d’un pays en voie d’émergence, comme l’agriculture, l’énergie, l’industrie et les mines.
«Les investisseurs étrangers au Mali disposent de plusieurs potentialités exploitables qui permettront au Mali de booster son économie à l’échelle internationale», a expliqué le ministre Konimba.
Avant d’ajouter que les agrégats économiques maliens ne sont pas au rouge en ce moment, du fait que tous les secteurs d’investissement apportent une valeur ajoutée à l’économie nationale. Il a aussi précisé que le Mali est le 3ème pays ouest-africain sur le plan de l’investissement dans l’espace l’Uemoa et cela montre qu’il y a eu des avancées notoires dans le domaine des investissements.
Quant aux budgets d’investissement au Mali, poursuit M. Konimba, il y a 1.200 milliards Fcfa qui ont été votés pour le Plan triennal 2015-2017, à l’Assemblée nationale afin de mettre en valeur les secteurs d’investissement qui remontent l’économie du pays afin de booster l’employabilité des jeunes maliens dans le marché de l’emploi. À l’en croire, au regard des avancées enregistrées au Mali par rapport aux investissements durables, le budget national a ressenti un impact remarquable.
«Les efforts sont en cours pour donner une bonne image au Mali. J’étais tout récemment à Londres pour convaincre nos investisseurs étrangers de venir investir dans les secteurs porteurs, comme l’agriculture, les mines, l’énergie et l’industrie. Nous sommes en train de travailler sur beaucoup de questions pour résoudre les entraves liées à l’investissement malien, car l’Etat a plusieurs manque-à-gagner liés au manque d’investisseurs. Mais nous sommes en train de chercher des solutions idoines pour mettre fin à ces obstacles, qui nuisent notre investissement dans les secteurs clés», s’est défendu le ministre. Avant de poursuivre : «Des risques existent au Mali en investissant, car l’environnement n’est pas souvent favorable aux investisseurs, comme la situation de 2012, qui a mis à terre plusieurs investisseurs. Mais nous devons sortir de l’incantation pour regarder le problème en face. Il y a des dispositifs qui sont en train d’être mis en place pour freiner ce genre de mal dans notre pays, au détriment de nos investisseurs», a-t-il conclu.
Pour sa part, Pr. Abdoulaye Niang, Economiste, Directeur du Centre de recherches et d’études stratégiques «Sènè», a accusé l’Etat malien d’être lui-même investisseur dans les secteurs porteurs au détriment de la population. Il a ensuite déploré le manque de vigilance de l’Etat dans la gestion de nos secteurs clés, comme les mines. «Le Mali n’est pas regardant sur ses richesses, car les sociétés minières étrangères sont en train de voler le Mali, en exploitant son or, jour et nuit, sans être inquiétées», a-t-il déploré. Par un exemple précis, souligne le Professeur, une société minière du nom de «Rang Gold» a dissimilé plus de 12 milliards de Dollars US en 2012 au Mali et cette somme colossale a été un manque-à-gagner pour le Mali. Donc, conclut-il, les Maliens sont dépossédés de leurs propres richesses potentielles, au vu et au su de l’Etat.
Aux dires du Pr. Niang, les secteurs dénombrés par son frère Konimba, dont l’agriculture, les mines, l’énergie et l’industrie, apportent beaucoup de choses au Mali. «Malheureusement, aucun de ces secteurs n’est mis en valeur au Mali», a-t-il déploré. Pour preuve tangible, il a demandé une projection-vidéo sur le champ d’expérimentation de Samanko qui a été entièrement détruit par les militaires tout dernièrement. Et pourtant, plusieurs jeunes chômeurs étaient employés dans cette ferme multidimensionnelle, et leurs salaires variaient entre 75.000 Fcfa et 125.000 Fcfa. Ces jeunes sont désormais mis en chômage, a-t-il affirmé.
«Notre politique d’investissement doit être basée sur nos potentialités pour une sortie définitive du pays de l’apathie. C’est l’Etat même qui fait du blanchiment d’argent, au lieu de prendre à bras le corps le problème des investissements», a-t-il dévoilé.
Ousmane DIAKITE/Stagiaire
“d’un pays en voie d’émergence”, ah bon, le professeur konimba parle d’un pays en voie d’émergence, certainement qu’il a oublié tous les critères. il doit revoir ses qu’il dispense avec une élégance à nulle pareille.
le mali n’a pas besoin d’émergence, il a juste besoin d’une gestion de ressources.
tout le reste, pays en voie développement, pays émergent, etc. sont des termes qui ne correspondent à rien.
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