En vue de renforcer les canaux de dialogue existants entre les secteurs public et privé, les autorités monétaires ont organisé la 9ème journée de diffusion des comptes extérieurs. C’était le jeudi 23 février 2017 à l’hôtel Radisson Blu de Bamako sis à l’ACI 2000. La cérémonie d’ouverture présidée par Mme Sidibé Zamilatou Cissé, Secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances a eu lieu en présence de M. Konzo Traoré, directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ont pris part à cette séance, les directeurs des services centraux, les directeurs généraux de sociétés, banques et établissements et ceux des sociétés exportatrices de notre pays.
La balance des paiements est un précieux outil pour la formulation et la mise en œuvre efficace des politiques économiques et constitue, à ce titre, un instrument indispensable pour mesurer sa performance économique vis-à-vis de l’extérieur. En effet, les comptes extérieurs sont élaborés sur la base d’une enquête, auprès des agents économiques, pour collecter les informations sur leurs transactions avec les non-résidents.
Le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Konzo Traoré, a révélé que des difficultés persistent au niveau de la collecte de certaines données, notamment les transactions des entreprises commerciales et industrielles qui représentent l’essentiel des unités économiques enquêtées. « Globalement, le taux de réponse aux questionnaires n’est pas très satisfaisant », a-t-il regretté. Cette situation demeure une préoccupation pour les membres du Comité de la balance des paiements. Elle affecte la qualité des comptes extérieurs produits et la pertinence des analyses y afférentes.
La BCEAO a saisi l’opportunité de cette journée pour exhorter les opérateurs économiques, encore réticents, à fournir des informations fiables et dans les délais souhaités. Par la même occasion, Konzo Traoré a remercié ceux qui ne ménagent pas leurs efforts pour répondre à l’enquête.
L’évolution du commerce extérieur dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) est marquée, en 2015, par l’amélioration du solde de la balance des biens et services, -8,7% du Produit intérieur brut (PIB) contre -9,9% du PIB en 2014. Le déficit commercial de l’Union s’est établi à 1.605,3 milliards en 2015 contre 1.874,7, soit une diminution de 0,8 point de pourcentage. Cette évolution est imputable essentiellement à la réduction de la facture pétrolière, suite à la baisse des cours mondiaux.
Pour le Mali, le commerce extérieur a enregistré un déficit global de 86,6 milliards de F cfa en 2015, après le déficit de 133,0 milliards de F cfa en 2014. Cela s’est traduit par des exportations estimées à 1.606,8 milliards, soit une hausse de 16,9% en 2015. Quant aux importations, elles se chiffrent à 1.888,1 milliards de F cfa en 2015, dégageant une hausse de 16,2% par rapport à l’année précédente. Au titre de l’aide budgétaire, 46,4 milliards ont été mobilisés dans le cadre du Plan pour la relance durable du Mali (PRED), après 70,2 milliards en 2014.
Les estimations de 2016 font état d’une détérioration des comptes extérieurs, avec un solde global déficitaire de 180,2 milliards, après celui de 86,6 milliards enregistré en 2015. Les perspectives de 2017 sont bonnes, sous l’hypothèse de la mise en œuvre des accords visant la stabilité socio-politique et sécuritaire, l’accompagnement des partenaires techniques et financiers.
Le thème retenu, cette année, est le « Commerce extérieur dans les pays de l’UEMOA : évolution et perspectives ». Les échanges sur ce thème devraient permettre de déboucher sur des propositions de mesures à même de favoriser la réduction des coûts des facteurs, la dépendance vis-à-vis des services extérieurs comme le transport et tous les services nécessitant une certaine expertise et la diversification de l’Economie.
Pour Mme Sidibé Zamilatou Cissé, Secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, ces chiffres traduisent une détérioration des comptes extérieurs du Mali, avec un solde déficitaire de la balance des paiements de 86,6 milliards de F cfa.
« Cette situation requiert l’attention de tous, Etat et secteur privé compris », a-t-elle dit, en vue d’engager des discussions approfondies et de formuler des politiques adéquates, permettant au Mali de renforcer sa compétitivité.
Il s’agira de chercher, a-t-elle poursuivi, « à accroître la puissance de notre pays dans les échanges internationaux, en élargissant la base des produits d’exportation et en attirant davantage de flux de capitaux d’investissement direct étrangers »
Mamadou Dolo