Les rideaux sont tombés le vendredi 18 décembre 2015 sur les travaux de la 7ème édition de la semaine nationale de la micro finance placée sous le thème principal « la micro finance au cœur de la relance économique du Mali ». C’était du 17 au 18 décembre 2015 au CICB.
La cérémonie d’ouverture était présidée par Me Mamadou Gaoussou Diarra, ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur Privé. A ses côtés, on notait la présence de M. Adama Camara, Président de l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Mali, des membres de l’APSFD-Mali et d’autres invités de marque.
Elle a vu la participation de plus 500personnes venues de toutes les régions du Mali, du district de Bamako, de pays d’Afrique et d’ailleurs.
Chaque deux ans, l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés du Mali organise la semaine nationale de la micro finance. Cette semaine qui est un véritable espace de discussions et d’échanges entre les différents intervenants du secteur de la micro finance, permettant de dégager des pistes de solutions aux difficultés et défis auxquels le secteur est confronté.
Durant deux jours des thèmes intéressants ont été abordés tels que : Le rôle des Systèmes financiers décentralisés dans le financement de l’agriculture au Mali ; les stratégies de viabilisation et de pérennisation des systèmes financiers décentralisés ; la micro finance et les nouvelles technologies de l’information et les mécanismes durables de financement « Cas du fonds national de micro finance du Bénin »
Le ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur Privé a rappelé que la crise sécuritaire que notre pays traverse depuis 2012 a profondément affecté le secteur , surtout dans les régions du nord qui ont enregistré d’énormes sinistres liés à des dégâts matériels et financiers.
Pour le ministre Mamadou Gaoussou Diarra, « le Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté 2012- 2017 a assigné aux SFD un rôle déterminant pour la création d’activités génératrices de revenus et emplois par la promotion d’exploitations agricoles et de micro-entreprises ».
Il s’agit donc de faire de la micro finance un précieux outil, pour améliorer l’inclusion financière, au bénéfice des populations les plus démunies et qui n’ont pas accès au système bancaire classique. Il a indiqué que le pari de l’inclusion financière est loin d’être gagné.
Le ministre a fustigé qu’aujourd’hui le secteur de la micro finance est confronté à des dysfonctionnements graves, qui sont en grande partie liés au nom respect des dispositions réglementaires et statutaires, aux défaillances des systèmes d’information et de gestion, à la faiblesse des mécanismes internes et externes de surveillance et aux insuffisances dans le suivi de la mise en œuvre des recommandations formulées à l’issue des contrôles. Il a ajouté que ces dysfonctionnements ont mis en mal la viabilité et l’équilibre financier de nombreuses institutions et ont fortement détérioré la confiance des populations envers les institutions de la micro finance.
Il est indispensable que les principaux acteurs, que sont l’Etat, les SFD et les partenaires techniques et financiers, conjuguent davantage leurs efforts afin de relever les défis qui se posent avec acuité, pour redonner un regain de vitalité au secteur. Il a signalé que son département a également élaboré une politique nationale de développement de la micro finance et son plan d’action 2016-2020 qui sera adopté par le gouvernement dans les tout prochains jours.
Aux dires du Président de l’APSFD-Mali, le secteur de la micro finance est à un tournant décisif de son existence. « Il évolue dans un contexte particulièrement difficile marqué par : La poursuite des effets de la crise institutionnelle que certains systèmes financiers décentralisés ont connu ; la baisse de l’activité de crédit des SFD et la dégradation de la qualité du portefeuille de crédit ; la crise de confiance entre le secteur de la micro finance et ses partenaires traditionnels comme les membres/ clients, les banques, les partenaires techniques et financiers ; le resserrement ou la raréfaction des financements des partenaires classiques et internationaux, la perte des investissements et du portefeuille dans les régions nord du pays de certains SFD », a-t-il indiqué.
Cependant, les acteurs du secteur avec l’accompagnement des autorités de tutelle et des partenaires techniques et financiers, ont engagé une stratégie avec une double composante : L’assainissement et la relance du secteur.
Cette relance passe par l’adoption d’une politique nationale des acteurs du secteur de la micro finance, pour une plus grande professionnalisation et transparence. Il a aussi parlé de la mise en place d’un mécanisme de refinancement durable des systèmes financiers décentralisés et d’un cadre permanent de rencontre entre les différents acteurs du secteur. Par la même veine, le Président propose la mise en place d’un cadre de concertation entre les SFD , les banques, les assurances et la tenue régulière de rencontres avec la Direction Nationale de la BCEAO pour le Mali et l’APSFD-Mali et les SFD de « Grande Taille ».
Il a mis l’accent sur la sensibilisation des SFD à l’obligation d’une gestion transparente et professionnelle de leurs institutions. Il a préconisé de l’adoption d’une charte de bonne conduite des SFD du Mali et l’utilisation par ceux-ci des nouvelles technologies dans leurs opérations d’offre des produits et services ; afin de réduire les charges et toucher plus des clients. Les acteurs de la micro finance ont pris l’engagement de renverser la tendance et de faire ce secteur autrement.
L’édition 2015 a été un partage d’expériences entre les experts nationaux et internationaux. Elle a permis de formuler d’importantes recommandations pour que la relance économique soit une réalité et pour que le développement du Mali passe par ce secteur.
Toutes les attentes sont comblées et le rendez –vous a été donné pour la 8ème  édition qui aura lieu dans deux ans.
                                                  Mamadou SissokoÂ