6ème Assemblée générale du Conseil Malien des Chargeurs : Bientôt trois nouveaux débouchés maritimes

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En fin de semaine dernière (10 et 11 juin), la sixième Assemblée générale du Conseil Malien des Chargeurs (CMC) a clôturé ses travaux sur une promesse ferme de son président, Ousmane Babalaye Daou : bientôt l’ouverture des corridors sur Freetown (Liberia), San Pedro (Côte d’Ivoire) et Bissau (Guinée Bissau).

 

Ces trois nouveaux corridors vont porter à onze les ports de desserte qui permettent au Mali de transformer son handicap de continentalité en un «atout majeur», et répondent à une exigence de diversifier les solutions, notamment à des situations de crise comme celle qu’a connue la Côte d’Ivoire, principal débouché maritime de notre pays. Les travaux qui ont duré deux jours ont été l’occasion pour le président du CMC de saluer encore et de faire connaître «le travail bien accompli en collaboration avec les Commissions de travail qui se sont fortement impliquer pour appréhender tous les aspects». Ils ont également permis aux participants d’approuver le bilan présenté par le bureau du CMC pour le compte de l’année 2010, au cours de laquelle Ousmane Babalaye Daou et ses collaborateurs ont mené d’intenses activités et réalisé plusieurs investissements, notamment dans l’acquisition de matériels informatiques et de mobiliers de bureau, dans la formation et dans le financement d’un nouveau siège à l’ACI, pour la somme de plus de 1,2 milliard FCFA. A cet effet, le budget 2011, estimé à plus de 1,7 milliard, a été approuvé. Il permettra, entre autres, selon les recommandations, de rendre opérationnelles les Délégations régionales et les Commissions techniques, d’implanter des panneaux routiers dans les corridors et d’élaborer un Manuel de procédures.

Les travaux se sont déroulés sous l’égide du Ministère de l’Equipement et des Transports dont le Secrétaire général, Malick Alhousseïni, a promis que l’Etat sera toujours aux côtés du CMC pour l’accomplissement de ses missions.

C. T

 

 

Interview

Ousmane Babalaye Daou : «Nous sommes sur la bonne voie»

 

A l’issue des travaux, le président du CMC, Ousmane Babalaye Daou, dans un entretien qu’il nous a accordé, parle de son bilan, des actions majeures, des difficultés, des perspectives et de ses attentes. Lisez !

 

Le Prétoire : Est-ce que vous pouvez nous présenter votre institution?   

Babalaye Daou: Le Conseil Malien des Chargeurs (CMC) est un instrument mis en place par le Gouvernement malien pour servir de conseil au niveau des départements. Mais surtout et essentiellement, il faut dire que sa vocation principale est le ravitaillement correct du Mali. Il s’agit de s’investir à ce qu’il y ait moins de tracasseries sur les corridors et aussi de chercher des opportunités afin que les marchandises reviennent le moins cher possible aux Maliens.

 

Quel bilan pouvez-vous tirer de votre mandat depuis que vous êtes à la tête du CMC ?

Un mandat certes difficile, parce que nous avons pris la Direction après le procès (de légitimité contre le bureau sortant, NDLR), après des élections difficiles, et aussi nous avons eu des crises, notamment en côte d’Ivoire, la plus difficile que nous avons eue à traverser. Nous avons eu à mettre des institutions en et des services en place pour faire démarrer toute une institution, c’est toujours difficile. C’est aussi difficile de faire comprendre aux chargeurs eux-mêmes, quelle est même la mission de chargeur, et tout cela en si peu de temps. Un premier mandat, c’est toujours difficile, cela sert généralement à camper les grandes idées.                                                                                                

 

Quelles solutions préconisez-vous donc ?

La communication, l’information et la sensibilisation au niveau des chargeurs ! Mais pour les autres, ce sont les corridors, pour ne parler que de ça, parce que c’est l’essentiel. Aujourd’hui, je le dis toujours, le Mali, avec sa situation de pays enclavé, nous, nous pouvons avoir huit corridors sur lesquels travailler. Mais, nous allons faire en sorte  pour augmenter leur nombre parce que notre Gouvernement (le président de la République , vous avez suivi, était il y a quelques jours à Freetown) y tient. Nous allons consolider les protocoles qui on été signés. Nous allons ouvrir des corridors. Déjà, au cours de l’année, trois autres sont prévus, ce qui va faire que nous aurons, au moins, onze possibilités de ravitaillement pour le Mali.                                   

 

Concrètement qu’est-ce que vous attendez de vos partenaires : Etats, opérateurs économiques, différents ports de desserte, corridors?

Ce que j’attends de l’Etat, c’est l’accompagnement. J’avoue que c’est l’occasion de dire que j’ai un Département ministériel avec lequel nous travaillons en toute bonne intelligence, qui nous accompagne, qui nous consulte, et qui très souvent, à chaque fois qu’il s’est agi des chargeurs, a décidé ou a suivi nos conseils. Nous attendons des chargeurs eux-mêmes qu’ils s’imprègnent mieux de ce qui est en train de se passer, des possibilités qu’on leur offre, et aussi que ces chargeurs viennent à l’écoute, exposent leurs problèmes au niveau du CMC pour qu’ensemble nous puissions chercher des solutions. Nous attendons aussi de nos partenaires au niveau des ports plus d’avantages dans le cadre des négociations, ce que nous faisons au quotidien, pour que les marchandises maliennes puissent moins souffrir dans ces ports là. Nous attendons beaucoup aussi de nos autorités douanières et de celles des pays traversés. Nous attendons également de nos autorités, un bon entretien des routes pour que nous puissions servir encore dans de meilleures conditions nos compatriotes du pays, et je pense que nous sommes sur la bonne voie.

 

Tout ceci ne peut se faire que dans une certaine sérénité. Est-ce que nous pouvons dire que le CMC a retrouvé l’unité qu’il avait perdue lors du dernier renouvellement de son bureau?

Aujourd’hui, je pourrais dire oui, car c’est à cela que nous nous sommes attelés. Après les élections, il faut oublier. C’est normal qu’il y ait des frustrations, mais après, il faut se retrouver parce que nous tous, chargeurs que nous sommes, nous cherchons d’abord nos propres intérêts et ces intérêts passent aussi dans le CMC. Nous cherchons aussi quelque chose, c’est l’unité de ce pays, et ça aussi, c’est une chose. Je  crois que tous les chargeurs me comprennent, en tout cas au niveau du CMC. Vous avez vu que lors de nos Assemblées, toutes les tendances étaient dans la salle. Nous ne faisons donc pas de distinguo. Les élections sont passées, maintenant nous ne travaillons que pour notre pays.

 

Vous venez d’approuver votre budget, quels sont vos chantiers immédiats ?

Je pense que je vous ai parlé de corridors, c’est l’essentiel. Et après cela, je pense aussi aux hommes et femmes qui, au quotidien, travaillent pour que ces corridors soient une réalité. Je parle de tous ceux qui travaillent au CMC, ils doivent travailler dans des conditions idoines, confortables, avec des outils modernes pour que nous puissions rattraper tout ce temps-là. Gérer huit corridors, c’est difficile, mais gérer onze, çà l’est encore beaucoup plus. Donc, nous allons faire en sorte que ces personnels soient dans des conditions, c’est-à-dire être dans des bureaux, avoir les matériels informatiques qu’il faut pour pouvoir suivre ; et c’est ce que nous allons faire. Je l’ai annoncé, nous avons eu un financement d’un milliard pour construire notre siège. Nous allons commencer et je pense qu’ils seront heureux d’être là-bas pour travailler, pour qu’ensemble, tous les chargeurs puissent se retrouver, se reconnaître davantage, pour que le service rendu par les chargeurs soit meilleur tous les jours un peu plus.

 

Votre dernier mot ?

Je ne pourrai terminer sans vous dire merci de m’avoir donné l’opportunité de m’adresser à toute une Nation à travers votre journal Le Prétoire. Je dirai aussi que la Maison des chargeurs est là, elle est ouverte, vous l’avez visitée, vous avez vu les possibilités qu’il y a pour chacun des chargeurs de, non seulement tenir ses réunions, mais aussi de trouver un secrétariat, les informations qu’il faut concernant tous les navires qui desservent  le Mali. Je dirai aussi aux chargeurs que le CMC, le bureau dans son ensemble, est à leur disposition, nous ne ménagerons aucun effort pour cela. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait des problèmes, mais si cela arrivait, nous ne ménagerons aucun effort pour les résoudre. Enfin, je leur dis merci de m’avoir soutenu.

Réalisée par Cheick TANDINA                           

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