La Zlecaf, une opportunité à saisir mais des obstacles à lever
“Exploiter les opportunités de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine “. Tel était le thème de la 3ème session de AfricaDev tenue le mardi 19 juillet dernier. Cette initiative d’échange de haut niveau du groupe Attijariwafa bank, à travers son Club Afrique développement, s’est déroulée par webinaire. Les invités de cette énième édition avaient pour noms : Mme Cynthia E. Gnassingbe-Essonam, Senior Advisor pour l’engagement du Secteur privé auprès du secrétaire de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ; notre compatriote Mossadeck Bally, fondateur et président du Groupe Azalaï hôtel et Daouda Coulibaly, directeur général d’Attijari West Africa, du Groupe Attijariwarifa bank.
Les travaux de la 3ème africaDev session étaient modérés par Mouna Kadiri, directrice du club Afrique développement du Groupe Attijariwafa Bank. Une organisation qui a, entre autres pour avantages, la mise en relation en favorisant les rencontres entre les opérateurs économiques par l’organisation de rencontres et de missions B to B et B to G, la mise à disposition d’informations à forte valeur ajoutée : appels d’offres africains publics et privés, études économiques et veilles sectorielles, informations sur les pays africains comprenant des fiches pays.
Le Club accompagne aussi de manière personnalisée des investisseurs africains et internationaux dans leurs démarches de prospection et de mise en œuvre de leurs projets dans les territoires de présence d’Attijariwafa bank, mais aussi par des formations dédiées aux dirigeants. Ce, sans oublier l’organisation d’évènements et de conférences économiques pour débattre des problématiques concrètes des entreprises en Afrique. Ainsi, à travers ces débats, il s’agissait surtout de mettre en exergue les opportunités de la Zlecaf que les entreprises du continent peuvent exploiter, dans un contexte de Covid19 et de la guerre en Ukraine.
Première à intervenir après l’introduction de la directrice du Club, Mouna Kadiri, , Mme Cynthia E. Gnassingbe- Essonam, Senior Advisor pour l’engagement du secteur privé auprès du secrétaire de la Zlecaf n’est pas passée par quatre chemins pour mettre en exergue les avantages que les entreprises africaines peuvent tirer de cette organisation de libre-échange. Elle s’est surtout félicitée du fait que 43 des 54 pays ont déposé leurs instruments pour la ratification du traité de libre-échange qui, à terme, permettra aux Etats africains de commercer entre eux sans grandes tracasseries.
Covid19 : grande catastrophe industrielle
Pour le président du groupe Azalaï Mossadeck Bally, la pandémie de covid19 a été un véritable choc et une grande catastrophe industrielle pour le monde entier. Selon lui, c’est l’industrie du tourisme et du voyage qui a été la plus affectée.
“Les frontières étaient fermées, les hôtels n’avaient plus de clients et surtout les voyageurs. Ce qui nous a poussés à nous adapter pour être innovants. C’est pourquoi nous sommes partis à la recherche du busines local, en innovant avec l’accélération de la digitalisation. Nous avons utilisé les espaces de nos hôtels pour ceux qui ne pouvaient pas partir au bureau qui préféraient le télétravail…Le potentiel du tourisme en Afrique se trouve sur le continent, c’est pourquoi il faut développer le tourisme local. Il faut que nous prenions nos vacances, que nous faisions nos affaires sur le continent et l’opportunité que nous offre aussi la Zlecaf pour commercer entre nous, Africains, est un atout pour nous. Mais pour que cela marche, il y a des obstacles à lever”, a soutenu Mossadeck Bally qui a remercié le Groupe Attijawarifa bank pour son soutien aux entreprises du continent et plus particulièrement à la chaine hôtelière Azalaï.
Des obstacles à lever
S’agissant des obstacles à lever pour que la Zlecaf réponde aux aspirations, Mossadeck Bally a insisté sur l’opérationnalisation du visa africain, le développement d’une connexion aérienne, le financement des entreprises, la promotion de la sécurité et la construction de beaucoup de chambres d’hôtel.
“L’Afrique est le seul continent qui reste à développer. Pour cela, il faut que nous saisissions les opportunités et que nous commercions entre nous. On doit se faire confiance. Par exemple, au moment où je commençais avec le Groupe Azalaï, certains ont dit ce n’est pas possible pour un Africain, de surcroit un Malien de créer un groupe hôtelier panafricain. Et nous avons montré la preuve avec la chaine hôtelière Azalaï que nous sommes dans un continent d’opportunités qui nécessite des financements dans tous les secteurs comme l’énergie, les routes, les infrastructures” a ajouté M Bally.
S’agissant du financement des entreprises et de la libéralisation du secteur aérien, tous nécessaires à la bonne marche de la Zlecaf, M. Bally a fait les constats suivants : “Ce sont seulement 20% des entreprises africaines qui sont financées par nos banques (au Mali le chiffre est de 15%). Tandis qu’aux Etats-Unis ce sont plus de 100%, pareil pour l’Europe. En Chine, le financement des entreprises par les banques est évalué à 130%. Il y a beaucoup plus de chambres d’hôtels de standard international dans la ville de Dubaï que dans toute l’Afrique au sud du Sahara. Le billet d’avion Bamako-Abidjan ne coûte pas moins de 300 000 Fcfa tandis qu’avec ce même montant on peut se rendre à Paris ou Dubaï. Si on veut la Zlecaf qui est une excellente chose marche pour que nous sortions de la dépendance des autres continents, il faut que nous commercions entre nous. Cela ne peut se faire sans que le ciel africain soit libéré avec le maximum de connexions aériennes”.
Pour le patron du groupe Azalaï, il faut surtout former massivement les jeunes aux métiers, sécuriser le pays et réaliser des infrastructures.
Le groupe Attijawararifa Bank croit à l’Afrique et à son potentiel de développement
Quant aux financements des entreprises par le groupe Attijawarifa Bank sur le ontinent, Daouda Coulibaly, Directeur général d’Attijari West Africa du Groupe Attijariwafa bank a exprimé toute la disponibilité de leur groupe à les accompagner.
“Le groupe Attijawararifa Bank est un groupe africain qui croit à l’Afrique et à son potentiel de développement car, pour nous, l’Afrique ne pourra se développer que par les Africains. C’est pourquoi, le Groupe a décidé d’accompagner les entreprises africaines, mais cela passe par trois axes. Le premier axe porte sur l’accompagnement des entreprises sur mesure, en fonction de leurs besoins. Le second axe, c’est que le Groupe s’est aussi positionné comme étant le véritable conseiller pour ses clients et le troisième axe, c’est d’accompagner aussi les clients dans leur développement quotidien” a ajouté M. Coulibaly, tout en soulignant que les questions de Zlecaf sont très importantes pour eux.
Kassoum THERA