L’exercice 2010-2011 a été bouclé le 31 décembre sur des résultats positifs. L’accroissement positif des différents indicateurs de performance en attestent. Ces résultats ont été entérinés par la 23ème Assemblée générale de l’Union des caisses d’épargnes mutualistes Kafo Jiginew, tenue le jeudi 24 mai, à l’hôtel Nord-sud. L’ouverture était présidée par le ministre de l’Economie, des finances et du budget, Tiéna Coulibaly, en présence du président de l’APCAM, Bakary Togola, du tout nouveau PDG de la CMDT, Salif Sissoko, ainsi que des responsables de Kafo Jiginew dont le Directeur général, Alou Sidibé.
Kafo Jiginew est une institution de microfinance dont la mission consiste à offrir des services financiers de proximité (l’épargne, le crédit, la micro assurance, le transfert d’argent etc.) au plus grand nombre de personnes au Mali pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Cette institution accroit chaque année sa part dans le marché national de la microfinance.
La présente Assemblée générale a permis de passer au peigne fin les différents documents de l’exercice écoulé : les états financiers, le rapport d’activités, le rapport annuel du conseil de surveillance, le rapport annuel de crédit, du rapport social. Selon le Directeur général de cette institution Alou Sidibé, ” malgré un environnement socio-économique difficile marqué par l’impact des crises énergétique et financière, Kafo Jiginew a enregistré au terme de l’exercice 2011 des résultats satisfaisants”.
Les états financiers arrêtés au 31 décembre 2011 font apparaître un total bilan de 34 169 620 000 FCFA contre près de 27 milliards FCFA en fin 2010, soit une augmentation de 26,5% ; un total des produits financiers de 6 143 268 000 FCFA en 2011 contre 5 573 389 000 F.CFA en 2010 soit une hausse de 10,2% et un résultat bénéficiaire qui ressort à 472 737 000 FCFA à fin 2011 contre 440 557 000 FCFA en 2010 soit une augmentation de 7,3% d’une année sur l’autre.
Le produit net bancaire (PNB) a réalisé une hausse significative de 5,4% en passant de plus de 4, 1 milliards FCFA en 2010 à 4,4 milliards FCFA en 2011. Sur la même période, les frais généraux ont connu une hausse de 17,2% due principalement à la hausse des charges d’exploitation de 20,4% consécutive à la forte croissance de l’activité en 2011.
Le portefeuille à risque 90 jours est de 3,51% contre une norme de la BCEAO de moins de 3%. Le ratio de capitalisation qui mesure la solvabilité de l’institution est de 18,5% au 31 décembre contre une norme minimum de 15% admise par la BCEAO.
18 178 nouveaux adhérents en 2011
Aussi, poursuivra M. Sidibé, tous les indicateurs de portée ont connu une croissance chez Kafo Jiginew en 2011 à savoir le nombre de sociétaires qui s’est accru de 18 178 nouveaux adhérents pour atteindre 306 321, l’encours d’épargne a augmenté de 21,4% pour s’établir à plus de 26 milliards de FCFA et quant à l’encours de crédit il s’est établi à 22,359 milliards de F CFA. Il faut noter qu’en 2011 Kafo Jiginew a créé 44 emplois en portant ainsi l’effectif de son personnel à 655 salariés.
Au Mali, Kafo Jiginew occupe une place essentielle dans le panorama des Systèmes financiers décentralisés (SFD) car elle est le leader de la microfinance avec une part de 30% du secteur. L’institution s’est fait évaluer par l’Agence internationale de notation (rating) qui lui a attribué la note B+ avec tendance positive.
” Ces résultats fort encourageants permettent à Kafo Jiginew de conforter sa position de leader du secteur de la microfinance au Mali et d’envisager l’exercice 2012 avec confiance et sérénité, sans pour autant relâcher les efforts indispensables pour accroître la mobilisation de l’épargne et la professionnalisation de la gestion du crédit et résister aux conséquences de la crise sociopolitique et sécuritaire au Mali ” a ajouté le Directeur général. L’accroissement de l’activité des caisses de base en 2012 nécessitera entre autres, la poursuite du financement des crédits d’équipement agricoles non seulement en zone cotonnière, mais aussi en zone rizicole de l’Office du Niger ; la poursuite de la diversification en milieu rural permettant une large ouverture vers les autres filières agricoles ; l’accentuation de l’effort de collecte de l’épargne aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain par l’accroissement de la gamme des produits et services et le recours accru aux activités promotionnelles ; la poursuite de la modernisation du Système d’Information de gestion avec l’achèvement du processus d’installation du SIG dont la pièce maîtresse est le logiciel Strate go avec l’appui de DID du Canada.
L’informatisation en front office et la mise en réseau des guichets des 19 caisses de base sont terminées ainsi que la décentralisation de la comptabilité. Le déploiement des services de l’intercaisse se poursuit ainsi que le développement des produits de transfert d’argent (Western Union et Orange money).
Les grands chantiers de 2012
Il s’agira aussi du renforcement des capacités des caisses de base en vue d’augmenter la production, la productivité, l’efficacité et l’efficience tout en améliorant la qualité des services. L’accent sera mis sur le renforcement du contrôle et de la supervision.
” Les grands chantiers de l’exercice 2012 s’inscrivent dans la continuité avec pour objectif principal un développement consolidé et durable de l’institution grâce à sa propre performance afin de mieux répondre aux exigences de ses membres et clients ainsi que celles des autorités monétaires. La mise en conformité du réseau des caisses Kafo Jiginew avec les nouvelles prescriptions légales et réglementaires est une priorité” a indiqué M. Sidibé.
Le président du Conseil d’administration, Karamoko Konaté, a profité de cette cérémonie pour remercier et féliciter les sociétaires, les clients et les partenaires de l’institution à l’image de la BMS-SA, de la BOAD, de SOS Faim.
Le ministre de l’Economie, des finances et du budget a salué la volonté de transparence des dirigeants de Kafo. Tiéna Coulibaly a tenu à être présent à cette cérémonie pour exprimer toute sa reconnaissance à Kafo Jiginew, qui l’a aidé dans sa politique de relance de la filière coton alors qu’il était à la tête de la CMDT. Il a souligné que le secteur de la microfinance compte un total de 125 institutions pour 784 unités de base et plus d’un million de bénéficiaires. Cependant, le secteur reste confronté à certaines difficultés comme le manque de professionnalisme, le nombre élevé de petites caisses isolées non affiliées et la défaillance du contrôle interne.
Les trois meilleures caisses 2011 primées
Comme chaque année, cette Assemblée générale a été marquée par la remise de prix d’encouragement aux meilleures caisses de l’exercice 2011 en terme de performance. Le premier prix doté d’une enveloppe de 500 000 FCFA est revenu à la caisse de Dioila, le deuxième prix, 300 000 FCFA, a été attribué à la caisse de Sikasso et le troisième prix, 200 000 FCFA, est revenu à la caisse de Kimparana. Ces prix ont été remis respectivement par le ministre Tiéna Coulibaly, le représentant du ministre de l’Industrie et le président de l’APCAM.
Le Directeur général adjoint de Kafo, David Dao, a invité les responsables des 19 caisses que compte Kafo Jiginew à persévérer dans une gestion rigoureuse et performante de leur structure pour le bien être des sociétaires.
Youssouf Camara
Salif Cissoko promu PDG de la CMDT
Un pur produit de la boîte aux commandes
Après de bons et loyaux services à la tête de la CMDT (novembre 2008-avril 2012), Tiena Coulibaly a été nommé ministre de l’Economie, des finances et du budget. Pour maintenir l’élan de relance de la filière engagé sous sa conduite, le Conseil d’administration de la CMDT vient de nommer celui qui était jusque-là le Directeur général adjoint au poste de PDG. Il s’agit de Salif Cissoko, un fin connaisseur de la boîte qui vient de gravir tous les échelons. «Dougoutigi», comme l’appellent ses intimes, devra poursuivre la relance du secteur coton.
Ingénieur des sciences appliquées, spécialiste de l’agriculture, sorti de l’Institut polytechnique rural (IPR) de Katibougou, Salif Abdoulaye Sikosso est natif de Kayes où il naquit en août 1963. Après des succès à l’école fondamentale du Khasso I avec le Certificat d’études primaires et le diplôme d’études fondamentales, il fréquente le Lycée Dougoukolo Konaré entre 1980 et 1983.
Après son entrée à la CMDT, comme premier poste de responsabilité il fut chef de zone d’expansion rurale au niveau des Directions régionales de San et Fana (1989-90). Il sera successivement adjoint technique chargé des statistiques, chef secteur à Fana et Sikasso, ingénieur au service formation de la Direction technique développement rural, responsable du suivi informatique de la gestion des intrants agricoles, inspecteur et auditeur interne.
Du 11 octobre 2004 au 9 avril 2009, il a été Directeur régional de la CMDT Sikasso. Ensuite, M. Cissoko sera Directeur technique production agricole le 9 avril 2009 jusqu’au 31 août de la même année, date à laquelle il sera promu Directeur général adjoint par intérim avant d’être confirmé à ce poste le 6 novembre 2009. Depuis lors, il a formé avec le PDG Tiéna Coulibaly un duo de fer qui a permis de relancer la production cotonnière lors de la campagne 2011-2012 pour laquelle l’objectif de production fixé était de 500 000 tonnes de coton graine. Avec la très mauvaise pluviométrie qu’a connue le Mali, cet objectif n’a pu être atteint, mais la compagnie a pu produire 445 143 tonnes. La Direction générale de la CMDT compte dépasser les 500 000 tonnes et permettre au Mali de retrouver sa place d’antan de leader de l’or blanc dans la sous-région.
Pour cela, certes il faut compter sur une bonne pluviométrie, mais aussi sur une stratégie conséquente d’encadrement et de supervision de la part des équipes techniques sur le terrain. Déjà, le gouvernement, a, de son côté, décidé de maintenir le prix d’achat du kilogramme de coton aux producteurs à 255 FCFA, le maintien de la subvention à 12 500 FCFA le sac de 50 kg d’engrais, le payement du reliquat de 10 milliards de FCFA sur les 115 milliards de FCFA que la CMDT devait payer aux cotonculteurs au titre de la campagne agricole 2011-2012, le payement de l’intégralité des 25 milliards de FCFA que l’Etat devait verser aux fournisseurs d’engrais au titre de la subvention de la même campagne.
Aussi, la CMDT, qui a changé certaines pratiques comme la caution solidaire, entend tout mettre en œuvre pour payer à temps les producteurs. Déjà les équipes techniques d’encadrement des paysans sont à la tâche auprès des producteurs.
Youssouf Camara