C’est en principe les vendredi 28 et samedi 29 mars prochains qu’aura lieu, au patronat, la première édition du Forum économique de Bamako (FEB). Placée sous le haut patronage du gouvernement de la république du Mali, cette rencontre d’affaires est l’œuvre du Groupe du développement de l’Afrique (GDA), un organisme non-gouvernemental panafricain d’études/recherches, d’assistance technique, de formations et de conseils en stratégie, gouvernance et développement, en partenariat avec le Conseil National du Patronat du Mali (CNPM). Il s’agira, à travers ce forum, de “refonder la gouvernance économique et investir au Mali ” pour son développement socio-économique.
A l’image du forum économique “ investir en Côte d’Ivoire ” (ICI) qui vient de se tenir et qui a permis d’engendrer un résultat de plus 460 milliards de FCFA d’intentions d’investissement dans ce pays, le Mali se prépare à organisé son forum économique. Un rendez-vous qui doit confirmer la bonne tendance amorcée par notre pays qui sort progressivement de la crise. Ce processus de fin de crise doit être consolidé par la relance économique.
Pays enclavé à l’intérieur de l’Afrique occidentale, le Mali, avec ses 1 241 238 kilomètres carrés, a une économie qui repose principalement sur l’agriculture qui reste de type familial. La principale richesse du Mali est basée sur l’agriculture, l’élevage et la pêche. En effet, le secteur primaire occupe environ 80% de la population active et représente un peu moins de 40% du produit intérieur brut (PIB) au coût des facteurs. Le taux de croissance de l’économie, qui reste très volatile en longue période, a été relativement stable, avec une moyenne autour de 5% sur la période 2007- 2010.
L’agriculture, locomotive de l’économie malienne, est essentiellement basée sur les cultures vivrières. Parallèlement à celles-ci, il y a les cultures agro-industrielles (coton et arachides) et maraîchères (notamment la pomme de terre), l’élevage et la pêche. Le potentiel agricole du Mali reste sous exploité, notamment en raison de l’insuffisance de micro-barrages pour développer des périmètres irrigués.
Un pays à fort potentiel minier mais toujours pauvre
En plus des ressources agricoles, le Mali dispose d’énormes potentialités énergétiques, touristiques, artisanales et minières. En témoignent, les ressources énergétiques, les aménagements hydro-électriques réalisés (Sotuba, Markala, Selingué, Manantali) et ceux en voie de l’être (les sites de Félou, Tossaye, Labezanga, Gouina). Il convient de signaler également les sources des énergies renouvelables, parmi lesquelles l’énergie solaire en pleine expansion et l’électrification rurale à base de biocarburant.
Dans le domaine minier, le sous-sol malien renferme d’importants gisements parmi lesquels l’or, le phosphate, le sel gemme, le pétrole, le calcaire, la bauxite, le fer, le manganèse, le gypse, l’uranium, et le marbre. Les sites aurifères les plus importants sont ceux de Siama, Sadiola, Morila, Loulo, Tabacoto et de Kalana. L’or représente actuellement la première ressource d’exportation (avant le coton et le bétail sur pied) avec un volume total des exportations de 782,3 milliards de FCFA en 2010, ce qui place le Mali au rang de troisième pays africain exportateur d’or, derrière l’Afrique du Sud et le Ghana.
Malgré ce potentiel, le Mali figure parmi les pays les moins avancés de la planète. Son Indice de développement humain le classe à la 182ème place sur 187 pays en 2012. L’espérance de vie est de 53 ans et le taux de fécondité figure parmi les plus élevés au monde (6 ,54 enfants par femme). Près de la moitié des Maliens vivent en dessous du seuil de pauvreté. D’où la nécessité d’inverser cette tendance avec des politiques d’ouverture vers les investissements étrangers directs.
Le présent Forum s’inscrit dans le cadre de la consolidation des acquis de la transition et de la renaissance du Mali. Il constituera une rencontre annuelle et des activités continues au service des penseurs et des acteurs de l’économie et de l’entreprise au Mali et en Afrique.
Economie prospère et diversifiée
Le FEB ambitionne de faire du Mali un pays avec une économie prospère et diversifiée dans laquelle tout citoyen malien et africain, quel que soit le sexe, qui cherche sérieusement un emploi puisse le trouver dans le secteur pour lequel il ou elle est le mieux qualifié.
Il s’agira aussi de contribuer à bâtir un projet économique inclusif, enraciné et à influer sur le changement dans la conduite des affaires économiques publiques et privées au Mali : renforcer et démultiplier les espaces de dialogue sur la gouvernance économique ; renforcer et améliorer l’organisation, le fonctionnement et les ressources diverses ; mobiliser et partager le savoir, le savoir-faire et le savoir-être dans le cadre d’un processus d’apprentissage collectif de l’accompagnement des partenaires économiques ; contribuer à poser le débat et promouvoir l’approche endogène du développement économique local et régional ; promouvoir l’entrepreneuriat et la création d’emplois décents surtout pour les jeunes.
Comme contenu, la rencontre sera marquée par une Conférence plénière, des ateliers thématiques sur l’investissements et la finance Islamique, la reforme de la fiscalité et le droit de propriété, l’autonomisation économique des femmes ; l’agriculture et l’emploi des jeunes.
Il est prévu des expositions par les entreprises, des formations, des rencontres d’affaires B to B et une soirée de Gala de récompense. Enfin, il est attendu des participants venant de toutes les régions du Mali et de sa diaspora, de différentes catégories socioprofessionnelles et des spécialistes dans divers domaines économiques.
Youssouf Camara