Le maire de la commune urbaine de Bougouni, El Hadji Yaya Togola, déclare ne pas comprendre qu’on l’empêche de développer sa localité. Encore moins que ce soit le ministre de l’Environnement et de l’assainissement, Pr. Tiémoko Sangaré, qui instrumentalise un groupe de jeunes à cette fin.
Depuis les élections communales d’avril 2009, la mairie de la commune urbaine de Bougouni est dirigée par El Hadji Yaya Togola de la Convention sociale démocrate (Cds). Instituteur de profession, ce natif de Koumantou est très impliqué dans le développement communautaire depuis près de 30 ans. Il a initié de nombreux micro – projets et plusieurs réalisations socio-économiques sont à l’actif de l’homme. Des infrastructures scolaires (écoles, cantines) aux dispensaires, ses investissements qui se chiffrent à plus de 300 millions sont visibles et palpables dans plusieurs contrées du cercle de Bougouni.
On peut donc comprendre aisément qu’à l’approche des dernières communales en 2009, les vieux du quartier lui aient demandé de se présenter. Après quelques hésitations, il finit par céder sous la pression de ses parents venus spécialement du village pour le supplier.
Plébiscité par la population de Banimonotié, il n’a eu aucune difficulté à se faire élire maire de la commune urbaine de Bougouni. ”Depuis mon élection, j’ai dit que je suis un agent de développement”, nous a confié El Hadji Yaya Togola. Pour ce faire, il s’est attelé à la mise en œuvre d’un ambitieux programme au service de la population locale. Et le résultat ne s’est pas fait attendre : en un an, plus de deux écoles, deux maternités, trois garderies réalisées. De l’hôtel de ville de Bougouni ? Il changea de visage avec la construction de nouveaux bâtiments. Ce n’est pas tout : même les fonctionnaires relevant de la mairie ont pu noter avec satisfaction les efforts consentis pour régulariser le paiement de leurs salaires. Tout cela de par ses relations internationales.
Un élu demande de suspendre un autre !
Tout allait bien jusqu’au mois d’août dernier lorsqu’un groupe de jeunes de Bougouni a manifesté contre le maire. A l’origine de leur colère, une histoire de détournement de 10 ballons. Pour eux, les ballons et ordinateurs envoyés par les partenaires français ont été détournés par le maire. Suite à leur manifestation, le préfet avait jugé utile de fermer l’hôtel de ville qui sera ouvert plus tard. De l’avis du maire, on s’est servi de cette histoire de ballon pour régler un problème politique.
Le ministre de l’Environnement et de l’assainissement Tiémoko Sangaré et le député Sériba Diarra sont accusés d’en tirer les ficelles. A l’en croire, le député s’est permis en pleine réunion de demander au préfet de prendre une décision pour suspendre le maire. ”Où va la démocratie si un élu demande de suspendre un autre ?”, s’interroge-t-il.
"On veut m’empêcher de travailler ! "
Selon lui, les agissements de ces deux personnalités vont au-delà de l’adversité. ”C’est de l’incivisme. Je ne peux pas comprendre qu’on mette le bâton dans les roues de celui qui est venu pour développer. Ça, c’est de l’incivisme. On veut m’empêcher de travailler. J’ai de très grandes ambitions pour la commune. Je sais pouvoir réussir là où beaucoup ont échoué. Le chien aboie, la caravane passe! C’est méchant mais c’est comme ça.”, a-t-il souligné. Lors de la célébration du 22 septembre, le Préfet de Bougouni a pris une décision pour retirer au Conseil communal l’organisation des festivités. En guise de protestation, les conseillers ont boycotté les festivités. Aux dires des responsables de la Cds, la logique de Pr. Tiémoko Sangaré est de manipuler le préfet pour créer une crise qui va conduire à la recomposition du bureau du conseil communal. Par rapport aux agissements du préfet, le maire Yaya Togola se veut prudent : ”Personnellement, je ne peux pas apprécier la position de l’administration”. Que pense le ministre de l’Environnement et de l’assainissement de tout cela? Approché par nos soins, Tiémoko Sangaré n’a pas voulu faire de commentaire. ”Écrivez tout ce qu’il vous dit, je n’ai pas de réaction”, s’est-il contenté de nous dire au téléphone.
Chiaka Doumbia
