Après avoir visité le site et échangé avec les officiers supérieurs et les troupes sur place, le chef de l’Etat s’est dit optimiste pour le retour définitif de la paix dans notre pays et pour la sécurité dans tout le Sahel.
«Tout le Sahel était à l’écoute de ce qui se passe aujourd’hui à Sévaré». Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, soulignait ainsi l’importance de sa visite samedi à Sévaré, au Poste de commandement de la Force conjointe du G5 Sahel. Le chef de l’Etat était accompagné pour la circonstance du ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Tiénan Coulibaly, du ministre de la Sécurité et de Protection civile, le général Salif Traoré et du ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert Coulibaly.
C’est aux environs de midi, sous un soleil piquant que l’avion présidentiel s’est immobilisé sur le tarmac de l’aéroport Ambodejo de Sevaré. A l’accueil se trouvaient le gouverneur sortant de la Région de Mopti, le colonel Sidiki Samaké, le chef d’état-major général des Armées, le général M’bemba Moussa Kéita et le maire de la Commune urbaine de Mopti. Après avoir procédé à la revue des troupes, le chef de l’Etat a salué les corps constitués avant d’aller au contact des troupes artistiques qui lui ont dédié une chanson de bienvenue.
Le temps d’une pause au salon d’honneur de l’aéroport, Ibrahim Boubacar Kéita s’est immédiatement rendu au Poste de commandement de la Force du G5 Sahel, situé à quelques encablures du camp de l’armée de terre. Sur le trajet, le cortège a dû ralentir plusieurs fois pour permettre au président Keita de saluer les nombreux habitants de Sévaré, venus lui réserver un accueil très chaleureux. Sur les banderoles et pancartes que brandissait la foule, on pouvait lire des messages de soutien au chef de l’État : «IBK pour un Mali de paix», «Force du G5 Sahel, Sévaré vous soutient».
Le président Keita a ainsi visité le PC de la Force conjointe du G5 Sahel qui n’est autre que l’ancien poste de commandement de l’Armée au moment de la reconquête des régions du nord. La rénovation du site a coûté plus de 85 millions de Fcfa. Sur place le chef de l’Etat, président en exercice du G5 Sahel, s’est entretenu à huis clos avec l’état-major de la Force conjointe pendant près de deux heures. L’entretien a pris fin par la signature d’un livre d’or par le président en exercice du G5 Sahel. Il a également eu l’honneur de recevoir un tableau comprenant le logo de la Force conjointe du G5 Sahel.
Ces moments forts de la visite du président ont été immortalisés par les nombreux journalistes, photographes et cameramen qui avaient fait le déplacement. Une visite guidée des lieux a permis au chef de l’Etat de découvrir les premiers dispositifs mis en place en matière de contrôle du territoire, de renseignement et d’éventuelles interventions militaires.
Le président Keita a aussi inspecté les premiers matériels roulants de la force avant de planter un arbre symbolisant l’espoir placé en cette force commune que les Etats du Sahel sont en train de mettre sur pied afin de mutualiser leurs efforts dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Chacun des présidents des pays membres du G5 Sahel, de passage à ce poste central, plantera, à son tour, son arbre et recevra son tableau.
Le président de la République s’est dit optimiste et enthousiaste par ce qu’il a vu et entendu. «On sent, dans le travail accompli, l’expertise et la compétence, ce qui est de bon augure», a indiqué Ibrahim Boubacar Keita qui a promis de se faire l’écho des réalisations auprès de ses homologues de la région et du Conseil de sécurité des Nations unies qui se réunit cette semaine à New York.
Le président Kéita a aussi souligné que les populations sont impatientes de voir opérationnelle cette force afin qu’elles puissent, en toute quiétude, s’adonner à leurs occupations quotidiennes. «Elles ont raison car sans sécurité, toutes les initiatives tendant au développement sont vouées à l’échec», a dit le chef de l’Etat qui s’est également réjoui du choix porté sur notre pays pour accueillir le commandent central de la Force conjointe du G5 Sahel. Ce qui prouve, a-t-il indiqué, que le Mali n’est pas seul dans la lutte contre le terrorisme.
EN COMMUNION AVEC LES TROUPES. En sa qualité de chef suprême des armées, le président de la République a partagé un déjeuner de corps avec les soldats du commandement de la zone de défense n° 6 de la région militaire de Mopti. Les échanges se sont déroulés dans une atmosphère détendue. Pour le président de la République, c’est un exercice de communion et de convivialité pour reconnaître leurs efforts. Tout en les encourageant, il a assuré que les moyens seront mis à leur disposition pour l’accomplissement de leur mission. «Nous ne reculons devant aucun sacrifice pour vous hisser à la hauteur de ce que nous souhaitons que vous fassiez», a promis Ibrahim Boubacar Kéita.
A sa suite, le commandant de la zone de défense n° 6, Daoud Aly Mohamédine, a salué la symbolique de ce geste du président qui partage pour la deuxième fois le déjeuner avec les soldats de la région. Ce repas, a-t-il souligné, a permis aux différentes catégories militaires et de grade de se retrouver et de discuter sans distance. « Cela marque tout l’intérêt que le président de la République, premier soldat de la République, porte aux forces armées et de sécurité. Et les troupes sont plus que jamais galvanisées pour leur mission », dira le commandant de la zone de défense n° 6.
Avant de regagner Bamako, le président de la République a rendu une visite de courtoisie aux notabilités et chefs coutumiers de Mopti et de Sévaré. Il a également rencontré l’ensemble des forces vives de la région au gouvernorat de Mopti. Une rencontre au cours de laquelle le chef de l’Etat a expliqué les raisons de la présence du PC du G5 Sahel à Sévaré. A ce propos, il a parlé de l’insécurité grandissante qui sévit au centre et au nord de notre pays. «Je sais combien vous avez payé de vos biens et de vos êtres à cause du terrorisme», a indiqué le président Keita qui a également évoqué d’autres sujets concernant la vie de la nation. Sans pour autant faire le bilan de son mandat, le chef de l’Etat a dénoncé les calomnies et autres tractations politiciennes dont il est l’objet depuis son accession à la tête du pays. Cependant, il s’est dit serein. «Ma seule volonté est de bâtir un Mali où il fait bon vivre. Tout ce que je fais, c’est pour le Mali et je ne suis rien sans le Mali», a-t-il lancé sous les applaudissements de la salle.
Le président de la République n’a pas manqué d’évoquer la nécessité de la révision constitutionnelle qu’il juge indispensable pour que notre pays respecte ses engagements intérieurs et extérieurs, notamment la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation et la création d’une Cour des comptes.
Envoyés spéciaux
Lougaye
ALMOULOUD
Alou SISSOKO