Les violences faites aux femmes avec comme corollaire les viols sur les femmes et sur les jeunes filles par les groupes armés sont devenues monnaies courantes dans ces derniers temps sur l’axe routier Sévaré – Douentza – Hombori – Gao. Face à cette situation, le Collectif des mères meurtries et indignées a organisé, le lundi 16 octobre 2017, une marche pacifique pour dénoncer et protester contre cette pratique ignoble des groupes armés qui se passe publiquement et parfois devant les jeux impuissants des maris et des parents des victimes dans « l’indifférence totale des autorités maliennes, de la Minusma, de Barkane et même de la Communauté Internationale ».
Dans leur manifeste, la porte-parole dudit Collectif, Mme Maïga Lalaïcha Touré rappelle que la situation sécuritaire au Nord du Mali a pris les dimensions d’un drame humanitaire sans précédent, se greffant sur une situation initiale de crise alimentaire alarmante. A cet effet, déclare-t-elle, la crise sécuritaire prolonge et amplifie le drame des populations par des assaillants qui ne respectent ni la vie humaine encore moins les biens publics et privés.
« Créant une situation de teneur généralisée, sur fond de violation systématique des droits humains fondamentaux des populations : la nouvelle trouvaille des groupes armés consiste à violer les jeunes filles, les femmes sur l’axe Gao – Sévaré devant leurs pères et maris, en présence des citoyens désabusés et traumatisés dans l’indifférence des autorités maliennes, de la Minusma, de Barkane et même de la Communauté Internationale. » indique-t-elle.
Frappées par des années de crise, fera-t-elle savoir, les populations du nord notamment les femmes subissent un double traumatisme psychologique et moral, réduites aux pires privations : eau, médicaments, électricité, aliments de subsistance…, les femmes sont au bord du gouffre et chaque heure qui passe les asphyxie davantage.
Aujourd’hui, dit-elle, il s’agit d’agir pour dénoncer et d’agir pour restaurer la dignité de la femme, car selon, Koffi Annan, ancien Secrétaire général des Nations Unies : « La violation des droits de l’homme la plus honteuse se caractérise sans doute par la violence à l’égard des femmes. Elle ne connaît pas de clivages géographiques, culturels ou sociaux. Tant que des actes violents continueront d’être perpétrés, nous ne pourrons prétendre à des progrès pour atteindre l’égalité, le développement et la paix. »
« Pour faire face à cette situation dramatique, nous, le collectif des mères meurtries et indignées estime qu’il est impératif notamment de mettre fin à cette pratique, il n’est pas moins urgent de rétablir un couloir sécurisé pour les femmes qui se déplacent ; de mettre en place sans délai une commission d’enquête pour rechercher tous les acteurs de ces viols et leur tradition devant les tribunaux ; de prendre en charge médicale et psychologique les cas de violence par les autorités maliennes et d’inviter l’ensemble des maliens et la Communauté Internationale à se mobiliser pour dénoncer cette nouvelle forme d’agression dont sont victimes les femmes et les jeunes filles», explique la porte-parole du Collectif, Mme Maïga Lalaïcha Touré.
Moussa Dagnoko