Ils sont 92, dont 31 femmes et 44 enfants.
Nos compatriotes continuent d’affluer d’une Libye plongée dans la guerre depuis des mois. Quatre vingt-douze d’entre eux sont arrivés la semaine dernière à Tombouctou. Le 7 octobre, un premier groupe à bord d’un camion immatriculé en Algérie a débarqué dans la cour de la Protection civile. Une autre vague suivra le surlendemain portant le total des arrivants à 31 femmes, 44 enfants et 17 hommes. Dès l’arrivée du premier convoi, les autorités se sont mobilisées pour leur venir en aide. C’est ainsi que le gouverneur de la Région de Tombouctou a donné des instructions pour assurer leur alimentation. Le médecin-commandant Gaoussou Fané de la Protection civile a entrepris de recenser les cas de maladies. Un enfant atteint de diarrhée et de vomissements fut aussitôt pris en charge.
Le même jour, tard dans la nuit, il a assisté une femme en travail qui mettra au monde une fille. L’enfant et la mère se portent très bien. A la date de lundi dernier, le médecin avait enregistré 11 cas de maladies de pathologies différentes : anémie, diarrhée, vomissement, intoxication alimentaire. Tous les cas ont été pris en charge. Dès leur arrivée, les réfugiés (si on peut ainsi les appeler) ont reçu la visite de plusieurs chefs de services régionaux et même de nombreux citoyens anonymes venus les soutenir moralement.
Les organisations humanitaires nationales et internationales notamment la Croix Rouge Malienne et le CICR sont également passés et ont promis des aides. Le gouverneur de la Région de Tombouctou, le colonel-major Mamadou Mangara, accompagné de membres de son cabinet, du comandant militaire de zone et du directeur régional de la police, s’est rendu dans les locaux de la Protection civile de la ville pour rencontrer les arrivants et les assurer de la solidarité des autorités. Sur place, le doyen de nos compatriotes rentrés de Libye, Mohamed Aly Ag Ahmedou, a remercié les autorités régionales. Le doyen a fait un long récit des péripéties de leur voyage de Libye jusqu’au Mali. Il a aussi fait cas des mauvais traitements subis le long du parcours et assuré que les uns et les autres étaient venus les mains vides.
Tous les biens (argent, bien matériels) sont restés en Libye. A ce propos, le gouverneur a promis que tous les moyens légaux seront utilisés pour que nos compatriotes entrent en possession de leurs biens une fois que la situation se normalisera en Libye. Le chef de l’exécutif régional a indiqué que l’Etat à travers le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine et les autorités de la région sont à pied d’œuvre pour gérer la situation et aider chacun à regagner sa localité d’origine.
Après leur recensement, il s’est avéré que les nouveaux arrivants sont essentiellement originaires de Léré, Farach, Tombouctou, Gourma Rharous, Essakane, Tin Tellout, Razelma. Le doyen Mohamed Aly Ag Ahmedou a également fait part de l’appui précieux que le consulat du Mali à Tamanrasset a apporté au groupe. C’est le consulat qui a ainsi réglé les frais de transport de la frontière libyo-algérienne jusqu’à Al Khalid (frontière Algérie-Mali). C’est là que le groupe a loué des camions. Toujours selon le doyen, de nombreux Maliens cherchent toujours à rentrer au pays. Les autorités régionales sont à pied d’œuvre pour aider chacun à regagner sa localité d’origine. Sur ses fonds propres, le gouvernorat a déjà fait envoyer chez eux une vingtaine de ressortissants de la commune de Haïbomo (cercle de Rharous). D’autres dispositions sont en train d’être prises pour acheminer les autres.