Les enseignants de la fonction publique des collectivités territoriales recrutés en 2013 et servant dans les régions de Gao et Tombouctou menacent de ne pas rejoindre leur poste en cette veille de rentrée. La raison est toute simple : depuis leur recrutement en novembre 2013, ils n’ont pas encore perçu leur premier salaire contrairement à leurs collègues des autres régions.
Dans le souci de doter les établissements scolaires en personnel enseignant, l’Etat à travers la direction nationale des collectivités recrute depuis maintenant plusieurs années, des enseignants des collectivités dont le concours est organisé par le département de l’administration territoriale. A l’issu du concours, les admis sont mis à la disposition des différentes académies qui se chargent de leur affection dans les différentes écoles. Les recrues de l’année 2013, mutées dans les académies relevant des régions de Gao et de Tombouctou passent actuellement des moments difficiles, pour non paiement de salaires. Déroulé le 17 novembre 2013 et dont les résultats du concours ont été publiés le 1er février 2014, la décision de répartition des recrues a été rendue publique le 20 mars 2014. Après avoir rejoint leur lieu d’affectation, chacun des nouvelles recrues a signé son contrat de travail. Les contrats sont transmis à qui de droit pour la prise en charge salariale des nouveaux enseignants. Seulement un mois après, les enseignants affectés dans les régions de Sikasso, Mopti, Ségou, Koulikoro et Kayes ont perçu intégralité de leur salaire plus les rappels. Cependant, ceux affectés dans les régions de Gao et Tombouctou attendent toujours leur premier salaire. Toutes les démarches entreprises pour en avoir le cœur net sont restées infructueuses. N’ayant d’autre choix que l’arrêt de travail, ils renoncent à rejoindre leur poste en cette veille de rentrée. Ils ne sont pas certes nombreux, mais leur absence aura une incidence sur l’effectivité de la rentrée. En effet, la plupart, surtout les professeurs d’enseignement secondaire sont seuls à enseigner leur discipline dans leur lycée respectif. Par exemple, dans le lycée de Niafunké, le professeur de philosophie est le seul à enseigner la discipline. Etant concerné par l’arrêt de travail, imaginez la suite. Ce cas similaire se répète presque dans toutes les localités des régions de Tombouctou et de Gao. Aujourd’hui, ils ne comprennent pas pourquoi, les autorités leur font subir ce sort. Si, le Mali est un Etat de droit, les autorités doivent très vite réparer cette injustice. « Un retard de deux ou trois mois dans le traitement des salaires peut s’expliquer, mais un retard de 7 mois est incompréhensible. Nos collègues des autres régions perçoivent leur salaire depuis le mois de mai. Nous n’avons pas encore perçu le premier salaire à plus forte raison des rappels» commente un enseignant de Tombouctou. Avant, le bout du tunnel qu’ils espèrent pour bientôt, nos infortunés enseignants continuent à s’endetter pour vivre.
Guindus