Le « Tata », forteresse emblématique de l’histoire du royaume du Kénédougou, se décime petit à petit sous le regard indifférent des plus hautes autorités en occurrence le département de la Culture et celui chargé de l’Artisanat et du Tourisme. Du primaire au fondamental, en passant par le cycle secondaire, ce patrimoine culturel imposant, symbole de l’une des nations ayant opposé une résistante farouche à la pénétration coloniale à la fin du 19ème siècle, m’est resté en mémoire. Parler du « Tata » de Sikasso en ignorant le roi Babemba Traoré, ressemble à une sauce sans sel. Ces hommes se sont illustrés par leurs bravoures. Pour ces icônes, une seule chose comptait : mourir pour la défense de la patrie au lieu de se livrer à l’ennemi pour survivre. Qu’en est-il aujourd’hui ? Les troupes de Samory Touré, pourraient en dire plus s’ils étaient de ce monde.
L’histoire nous permet de nous rappeler du passé pour mieux aborder le présent et préparer l’avenir. Au-delà de cette démarche, disons que le « Tata » de Sikasso tout comme d’autres patrimoines, doit être immortalisé à tout prix. C’est pourquoi, de retour de la toute récente mission qu’il a eu à effectuer dans la capitale de Sikasso, votre serviteur se fait le devoir d’interpeler qui de droit afin que des initiatives soient prises pour matérialiser cette immortalité.
C’est dire qu’à notre humble avis, les différents pieds de murs construis dans la ville pour indiquer les limites nous paraissent insuffisants. Aujourd’hui, les autorités peuvent mieux faire. Et cela aura des retombées économiques. Il s’agit tout simplement d’amener les restes du « Tata » qui sont encore très visibles et assez élevés en sites touristes. Par exemple juste aux cotés de l’entrée de la direction régionale de l’ORTM, des chevaux peuvent encore courir sur le « Tata ».
En plus de cela, existe encore des trous qui servaient à faire passer les canaux de fusil pour éliminer l’ennemi de l’extérieur. Cette action permettra au ministère de la Culture et celui l’Artisanat et du Tourisme à se faire de l’argent. En conservant les restes de ce patrimoine, nous aurons toujours la preuve matérielle que le Tata a bel et bien existé et il est visible encore à l’œil nu. A notre sens aucun effort ne sera de trop pour rendre hommage à ceux qui se sont sacrifiés pour la dignité humaine, notre dignité. Ça n’engage que nous.
Jean Goïta
Source : Aube d’Afrique