Suite à l’ultimatum lancé aux autorités judiciaires : Le procureur de Kayes dépêché à Nioro du Sahel

1

15 jours, c’est l’ultimatum que les populations de la vile religieuse avaient lancé pour la radiation « pure et simple » du juge de cette localité.

Arrivé lundi 21 octobre 2017, au lendemain de grande manifestation anti-corruption, le Procureur de Kayes s’est entretenu avec les autorités administratives et judiciaires de la ville de Nioro du Sahel.

Au centre des échanges : la manifestation du dimanche 22 octobre 2017 contre les agissements de certains agents de l’administration judiciaire et pénitentiaire.

Après ces échanges, le Procureur de Kayes a également rencontré le Chérif de Nioro du Sahel, Mohamédou Ould Cheick Hamallah HAIDARA, en présence du collectif des commerçants et de la Société civile.

Cette visite fait néanmoins suite à la grande manifestation des commerçants de Nioro, soutenus par toute la population, pour protester contre des supposés pots-de-vin versés à certains agents de l’administration judiciaire et pénitentiaire de la ville.

« Nous ne voulons pas de l’affectation du juge, mais nous exigeons sa radiation pure et simple pour servir d’exemple aux autres, non seulement pour Nioro mais pour toutes les localités du Mali où ces pratiques sont légion », nous a confié un proche du Chérif de Nioro.

« Nous exigeons cela parce que nous estimons que personne, y compris le juge lui-même, n’est au-dessus de la loi du pays », soutient-on, dans l’entourage du Chérif de Nioro du Sahel.

« Ils ont 15 jours pour satisfaire cette exigence démocratique », a-t-il lancé aux autorités locales, régionales et nationales.

Passé ce délai, a annoncé ce proche du Chérif, « nous allons nous organiser avec plus d’ampleur, appelant les uns et les autres à libérer la parole pour étaler au grand jour les actes de corruption de certains agents de l’administration judiciaire et juridictionnelle ».

Pour rappel, tout est parti de « l’interpellation et de l’incarcération » d’un commerçant de la ville, de nom de « Amadou Fiman », pour avoir « vendu une arme ayant servi à un  braquage à mains armées ».

Pour se tirer d’affaire et recouvrer sa liberté, dénoncent les commerçants protestataires, ledit commerçant aurait versé, en trois tranches et par le truchement de tierces personnes, un pot-de-vin équivalant à un million cent cinquante mille FCFA.

L’arme vendue par le sieur Amadou Fiman, se défendent les commerçants, est une « carabine de chasse » dont la vente et l’achat « ne souffrent d’aucune interdiction particulière », ni à Nioro du Sahel, ni ailleurs au Mali.

A signaler que les commerçants et toute la population de la ville avaient le soutien indéfectible du Chérif de Nioro pour ce combat qualifié de « juste et noble ».

Aux dernières nouvelles, tout est rentré dans l’ordre sous l’égide du Chérif de Nioro : l’abus de pouvoir constaté, l’argent remboursé et la menace des populations levée.

Par Seydina Oumar DIARRA-SOD

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Les commerçants de Nioro du Sahel, n’ont pas le droit de demander la radiation du Juge. Ils (Commercants et juge) sont Tous sujets de droit. Le principe voudrait qu’ils portent plainte contre tous ceux qui sont meles a cette affaire de corruption. En la matiere, le corrompu et le corrupteur sont punis de la meme peine. C’est plutot une enquete qui doit etre ouverte qui determinera la responsabilite de chacun des acteurs . Dans un Etat de droit, je me demande comment des citoyens peuvent se lever , marcher pour demander et obtenir la radiation d’un magistrat? Certes Nioro du Sahel est une ville religieuse, neanmoins dans cette ville les citoyens pensent etre au dessus de la loi, ce qui est faux, seulement la faiblesse des gouvernants du pays fait que la loi n’est jamais appliquee comme cela se doit. Devant la loi toutes les personnes sont egales. Nous savons que les regimes successifs du Mali ont accorde des faveurs au Cherif de Nioro, qui sont contraires a loi. C’est pourquoi, il est difficile pour un niorois de faire la difference entre une faveur et un droit. Une carabine de chasse, pour l’obtenir il faut avoir un permis de port d’arme, une fois que vous céder la même arme a un autre, celui-ci doit entreprendre des démarches pour avoir un permis de port d’arne a son nom propre, qui est delivre Apres une enquete administrative favorable si le nouvel acquereur rempli les conditions exigees (jouir de ses facultés mentales , avoir une bonne moralité , un domicile fixe etc… Mais si le commerçant a volontairement cédé son fusil à une tierce personne ( vendu ou prete), au cas où cette personne commettra un crime avec la même arme, celui qui l’a vendu ou prête à sa part de responsabilité dans la commission de l’infraction. Mieux que ca , si le Commercant a accepte payer par personnes inter posees la Somme d’un million, ce qui veut dire qu’il n’est pas innoncent dans cette affaire. Je n’approuve pas la corruption, mais il faut attendre la fin de l’enquête administrative qui est offerte pour savoir exactement qui a fait quoi . Mais exiger un délai de 15 jours pour radier un magistrat ou autre fonctionnaire de l’Etat, Nioro du Sahel devient la pire dictature et non une exigence démocratique . En démocratie , il y’a des voies de recours qui ne sont pas encore épuisées .

Comments are closed.